De plus en plus des fraudes via internet ou par téléphones se font faisant miroiter beaucoup d’argent, de l’amour ou des menaces pour des revenus non payés auprès du gouvernement. La BBB a fait un palmarès des fraudes au Canada, mais ces mêmes arnaques sont aussi dans d’autres pays. Malheureusement beaucoup se font prendre
Nuage
Arnaques : comment les Canadiens se font piéger
Des billets canadiens de 50 et 100 $ Photo : CBC
L’organisme Better Business Bureau (BBB) de la Colombie-Britannique a publié le palmarès annuel des 10 principales escroqueries enregistrées dans tout le Canada en 2016. L’arnaque à l’embauche, qui a coûté aux victimes plus de cinq millions de dollars, figure au sommet de la liste.
Radio-Canada avec La Presse canadienne
Bien que la somme d’argent perdue soit loin d’être la plus importante au classement, les fausses campagnes de recrutement ont constitué le plus grand nombre d’escroqueries à travers tout le pays l’année dernière, indique Danielle Primrose, directrice du BBB.
Le principe est simple : un escroc prétend embaucher un candidat par téléphone ou par Internet et lui demande ses informations bancaires afin de pouvoir être payé. Le faux employeur peut ainsi se servir allègrement dans le compte en banque de la victime.
« Les escrocs sont de plus en plus ingénieux, note Danielle Primrose. Ils font remplir tout un tas de papiers et de documents aux victimes pour rendre les choses très similaires aux procédures similaires. Ils vont jusqu’à vous envoyer une prime à la signature qu’ils vous demandent ensuite de rembourser ou de transférer à un autre employé ».
Le plus rentable : la fraude amoureuse
Le stratagème qui s’est avéré être le plus rentable pour les criminels est celui des fraudes amoureuses : 17 millions de dollars dérobés aux Canadiens. Les fraudes envers les Canadiens ont totalisé 91 millions de dollars en 2016, soit près de 30 millions de dollars de plus que l’année précédente, précise le BBB.
Malgré ces chiffres en augmentation, l’organisme affirme que la plupart des arnaques ne sont pas rapportées aux autorités.
« Nous estimons que les 91 millions ne représentent qu’environ 5 % des vraies pertes. Si vous faites le calcul, ça peut porter le chiffre à 1,8 milliard », commente Danielle Primrose qui explique que de nombreuses victimes ont honte ou bien ne savent qu’il est utile de rapporter une fraude.
En 2016, le Bureau de la concurrence et le Centre antifraude du Canada ont reçu près de 90 000 plaintes, comparativement à un peu moins de 70 000 en 2015.
LE PALMARÈS
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Les fausses offres d’emploi (5,3 millions $) – Un employeur, que vous n’avez probablement jamais contacté, vous fait miroiter un emploi. Il vous demande de déposer un chèque, en précisant que l’argent vous sera éventuellement retourné. Aucun employeur ne vous fera pareille demande, précise le Bureau de la concurrence.
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Les fraudes amoureuses (17 millions $) – Un fraudeur utilise une fausse identité et de fausses photos pour séduire en ligne. Ces arnaqueurs gagnent la confiance des personnes qu’ils rencontrent en ligne, leur font la cour, et ensuite les manipulent pour leur soutirer de l’argent. Souvent, l’arnaqueur prétend qu’il voyage à l’extérieur du pays pour expliquer pourquoi un rendez-vous en personne ne peut avoir lieu. Et pour soutirer des sous, il peut faire valoir, par exemple, qu’un membre de sa famille a besoin de soins médicaux urgents.
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Vols d’identité (11 millions $) – Le fraudeur dérobe votre identité de toutes sortes de façons, parfois par piratage informatique et aussi en trouvant des factures et des relevés bancaires dans votre bac à recyclage. Il se sert ensuite de ces précieuses données pour obtenir des cartes de crédit ou louer une propriété. Même les enfants peuvent se faire voler leur identité. Il est recommandé de changer fréquemment les mots de passe.
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Un prêt accordé, mais avec des frais payables à l’avance (1,1 million $) – Ces fraudeurs profitent de gens qui ne peuvent obtenir de prêt autrement dans un établissement financier.
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Fraudes lors d’achats en ligne (8,6 millions $) – Les possibilités sont illimitées selon ce qui est recensé par le Bureau de la concurrence. Produits contrefaits, de faux sites web, des objets achetés qui n’arrivent jamais, des essais gratuits trompeurs ou des cadeaux d’échantillons — avec par la suite des frais mensuels sur les cartes de crédit du consommateur qui a accepté de les recevoir.
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Fausses demandes de virement (13 millions $) – Les entreprises sont gravement touchées par le harponnage. Le fraudeur va utiliser l’identité d’un membre de la direction d’une entreprise et demande qu’un virement soit effectué à une fausse adresse de courriel de cette même entreprise. Le consommateur reçoit alors un courriel qui semble légitime et transfère des fonds.
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Fraude d’option binaire (7,5 millions $) – On vous promet un rendement élevé pour votre argent si vous l’investissez. En fait, il ne s’agit pas d’un investissement, mais d’un pari non réglementé où vous avez une chance sur deux de perdre. Les gains se feront attendre — mais pas les pertes.
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Faux gains de loterie (3 millions $) – Sans avoir acheté de billet, vous êtes contacté par quelqu’un qui vous annonce que vous avez gagné un gros lot! On vous informe que vous n’avez qu’à payer l’impôt ou des frais d’assurance et la cagnotte est à vous. Souvent, il s’agit d’une importante loterie américaine.
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Faux appels de l’Agence du revenu du Canada (4,3 millions $) – Un agent vous contacte par courriel ou par téléphone: il vous explique que vous devez de l’argent, parfois menace de lourdes sanctions ou pénalités si l’argent n’est pas immédiatement transmis ou encore demande des renseignements personnels prétextant vouloir vérifier votre identité. L’Agence ne fera jamais de menaces au téléphone et ne vous demandera pas d’informations personnelles par courriel ou par téléphone, précise le Bureau de la concurrence.
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Fausses recommandations en ligne et contenu commandité (montant indéterminé) – Les critiques positives et recommandations de produits ou de services sur les médias sociaux ne sont pas toujours véridiques, et souvent sont formulées par des personnes rémunérées dans ce but, est-il indiqué par les partenaires de ce palmarès.
Le Bureau de la Concurrence rappelle que si une offre semble « être trop belle pour être vraie », c’est probablement le cas.
et pas seulement au Canada. …ça fait froid dans le dos!