On s’en doute bien, les hommes de la préhistoire n’étaient pas des végétariens, ils mangeaient beaucoup de viande
Nuage
Le menu des hommes préhistoriques reconstitué par une étude de l’Université de Victoria
Un outil préhistorique retrouvé lors de fouilles en Jordanie par des chercheurs de l’Université de Victoria. PHOTO : APRIL NOWELL/UNIVERSITÉ DE VICTORIA
Des chercheurs de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique, ont réussi à reconstituer le régime alimentaire des hommes qui vivaient à l’âge de la pierre, en identifiant les résidus de viande incrustés dans des outils utilisés à l’époque.
Un texte de Christophe Le Gentil
D’après les résultats obtenus par April Nowell, une professeure d’anthropologie de l’université et auteure de l’étude, les hommes préhistoriques avaient une préférence pour le boeuf, le cheval, le chameau et le rhinocéros.
L’équipe de scientifiques s’est rendue dans la région d’Azraq, en Jordanie, sur le site d’une ancienne oasis appelée Shishan Marsh. L’endroit, autrefois un lac bordé d’une végétation luxuriante, était fréquenté par les animaux et les hommes il y a de cela 220 000 à 300 000 ans. Il s’est ensuite asséché progressivement, pendant une période de plus de 1000 ans, d’après les études géologiques réalisées.
Selon l’hypothèse des chercheurs, l’oasis représentait un lieu de chasse idéal pour les hommes préhistoriques de l’époque. Après avoir tué et découpé leurs proies, ils ont laissé un bon nombre de leurs outils en pierre sur place que les chercheurs ont pu analyser.
Au total, les scientifiques ont pu retrouver 10 000 outils sur le site, mais en ont utilisé seulement 17, lesquels présentaient des résidus de protéines animales.
Les traces ont alors été mises en contact avec des anticorps trouvés principalement dans du sang de chèvre. L’action de ces anticorps permet de différencier les espèces.
Les échantillons ont ensuite révélé la présence de sang de cheval, de chameau, de boeuf, de rhinocéros et de canard. En revanche, aucune trace de chat ni de chèvre n’a été identifiée.
C’est la première fois qu’une telle technique est employée pour identifier des résidus de protéines sur des outils aussi anciens. Ils travaillent désormais à l’élaboration d’anticorps capables de reconnaître des traces d’éléphants et d’autruches.
April Nowell a collaboré avec des chercheurs américains et jordaniens pour ce projet. L’étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et publiée dans la revue scientifique Journal of Archaeological Science.
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