Un cas rare de mutualisme entre hommes et animaux sauvage


Très impressionnant, un oiseau sauvage ne vivant qu’en Afrique subsaharienne ont une grande coopération avec les chasseurs de miel au Mozambique. C’est le respect mutuel pour l’entraide et chaque partie en profite
Nuage

 

Un cas rare de mutualisme entre hommes et animaux sauvage

Un chasseur de miel et son collaborateur animal

Les chasseurs de miel mozambicains de la tribu Yao collaborent avec les grands indicateurs pour la recherche de nourriture dans ce qui est un cas rare de mutualisme entre les hommes et les animaux sauvages en liberté.

William Rowe-Pirra

 

Grâce à un son spécifique, les chasseurs de miel du Mozambique mobilisent des oiseaux sauvages qui les aident à trouver des ruches.

« Il en faut peu pour être heureux : quelques rayons de miel et de Soleil », chante Baloo dans le Livre de la Jungle.

Cet adage n’a jamais été aussi vrai que pour les chasseurs de miel de la tribu Yao au Mozambique, et pour les grands indicateurs, des oiseaux qui les aident à dénicher les ruches dans les arbres de la réserve nationale de Niassa. Claire Spottiswoode, de l’Université de Cambridge, et ses collègues ont montré qu’un son spécifique émis par les chasseurs de miel mozambicains est à la base de cette coopération.

Les grands indicateurs (Indicator indicator, ou honeyguides en anglais) sont une espèce d’oiseau endémique de l’Afrique subsaharienne. Se nourrissant de cire d’abeille, ils connaissent la position des ruches dans les arbres. De leur côté, les hommes, friands de miel, possèdent tous les outils pour chasser les abeilles et ouvrir les ruches. Ensemble, homme et oiseau forment un duo efficace pour la chasse au miel. Leur coopération est un exemple rare de mutualisme entre des humains et des animaux sauvages en liberté. En effet, une fois le miel récolté, les chasseurs laissent la cire derrière eux pour le plus grand bonheur des indicateurs.

Les grands indicateurs sont des oiseaux endémiques d’Afrique subsaharienne. On ne les trouve nul part ailleurs.

© Claire Spottiswoode

Mais comment fonctionne cette collaboration ? Pour attirer l’attention des hommes, les oiseaux se mettent à chanter fort, puis ils volent d’arbre en arbre en direction de la ruche jusqu’à ce que leur coéquipier l’ait trouvée. Réciproquement, les chasseurs de miel utilisent eux aussi un son particulier pour attirer l’attention de leurs guides à plumes : un grognement léger suivit d’un fredonnement (« brrrr-hm »).

Les chercheurs se sont penchés plus en détail sur ce mode de fonctionnement. Dans un premier temps, ils ont confirmé que cette relation est efficace : 75,3 % des recherches guidées par un oiseau ont effectivement mené à la découverte d’au moins une ruche. Par ailleurs, 74,5 % des ruches ont été dénichées grâce à l’aide d’un oiseau.

Claire Spottiswoode et ses collègues ont ensuite voulut déterminer si le son spécifiquement émis par les chasseurs fournit des informations concrètes aux indicateurs. Tous les hommes de la tribu ont confirmé qu’ils n’utilisent ce son, transmis par leurs pères, que pour rechercher du miel. Pour tester le degré de compréhension de ce signal par les oiseaux, les chercheurs ont utilisé trois sons différents, le « brrrr-hm », un son de contrôle humain (le mot Yao pour désigner le grand indicateur), et un son de contrôle animal (le chant de la tourterelle du Cap). Ces sons ont été diffusés à intervalle régulier, à même amplitude et dans des contextes identiques. Résultat : le son spécifique des chasseurs de miel améliore le guidage des oiseaux et triple les chances de trouver une ruche par rapports aux deux autres sons contrôles. Ceux-ci échouent à mobiliser l’oiseau ou le poussent à abandonner sa collaboration après quelques minutes seulement. Les grands indicateurs sont donc capables de reconnaître ce son et de le comprendre comme une invitation à la coopération mais aussi comme une opportunité de se nourrir.

Cette étude montre qu’un animal sauvage peut correctement interpréter un signal donné par un être humain pour coopérer. Jusqu’à présent, cela n’avait été observé qu’avec des animaux domestiqués, comme les chiens ou encore les faucons.

 

http://www.pourlascience.fr/

2 réponses à “Un cas rare de mutualisme entre hommes et animaux sauvage

  1. Oui, mais ils détruisent les ruches…
    Il parait que c’est à cause de cela que les abeilles africaines sont devenues les plus agressives et les plus dangereuses de toutes (elles sont célèbres pour cela).

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