Peut-on donner du lait à son chat ?


Les chats au temps que j’étais plus jeune (non ce n’est pas de la préhistoire) ont tous bu du lait. Et ceux que j’ai eus dans ces dernières années, Virgule était le seul qui a semblé aimer le lait. Alors on peut oui ou non leur donner du lait ? Et si c’est un chaton orphelin ? On le sèvre avec du lait de vache ou autre ?
Nuage

 

Peut-on donner du lait à son chat ?

 

Si le chat n'est ni allergique, ni intolérant au lactose, il peut boire une petite quantité de lait (environ 40 ml) quotidiennement. ©Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Si le chat n’est ni allergique, ni intolérant au lactose, il peut boire une petite quantité de lait (environ 40 ml) quotidiennement. ©Gerard Lacz / Rex Featu/REX/SIPA

Par Morgane Kergoat

Votre chat aime le lait. Mais ces dernières années, la toile accuse cet aliment d’être nocif. Alors, info ou intox ? Explications d’une spécialiste en nutrition clinique vétérinaire.

C’est simple : si le lait est bien toléré par le chat et qu’il aime en boire, il n’y a pas de raison vétérinaire de ne pas lui en donner. Selon le Dr Blanchard, spécialiste en nutrition clinique vétérinaire :

« Pour un chat qui aime le lait et le tolère, 40 ml par jour est généralement sans problème ». Mais si le lait, même à petite dose, provoque des troubles alors il faut l’éviter.

ALLERGIES ET INTOLÉRANCE. Il existe deux cas où le lait est à proscrire de l’alimentation du chat adulte. En effet, d’abord, le chat peut être allergique ou intolérant aux protéines du lait. Plusieurs signes peuvent l’indiquer : rougeurs, démangeaisons, otites bilatérales, troubles digestifs, diarrhées… Ensuite, le chat peut être intolérant au sucre du lait : le lactose.

« Dans le premier cas, c’est un phénomène allergique, c’est rare, mais un peu plus fréquent chez les adultes que chez les jeunes, analyse Géraldine Blanchard. Dans le second cas, c’est un phénomène de diminution ou de perte de capacité à digérer le lactose qui existe chez tous les petits mammifères. L’activité de l’enzyme qui permet de digérer le lactose, sucre du lait, et source de glucose pour le jeune sous la mère. Il y a du lactose dans tous les laits de mammifères, et pas tellement moins dans le lait de chatte que dans celui de vache ».

SYMPTÔMES. Ainsi, certains chats ont perdu cette capacité de digestion à l’âge adulte. L’enzyme responsable, la lactase n’est plus active ou n’est plus sécrétée et ils ne digèrent plus le lactose.

« S’ils consomment du lait alors qu’ils n’en consomment jamais, le lactose du lait n’est pas digéré, prévient le Dr Blanchard. Il arrive dans le gros intestin, et est fermenté par les bactéries, cela créé un appel d’eau et une diarrhée assez liquide, qui dépend de la quantité de lait et donc de lactose consommé ».

En revanche, si un chat a toujours bu du lait et a subitement une diarrhée, il faudra chercher une autre cause.

Quelle quantité de lait pour un chat ?

Certains chats conservent une capacité à digérer le lactose toute leur vie, en moyenne cela permet de digérer le lactose contenu dans 10 ml de lait de vache par kg » – Dr Géraldine Blanchard, spécialiste en nutrition clinique vétérinaire.

Un chat de 4 kg peut donc en moyenne digérer 40 ml de lait de vache par jour, que ce lait soit écrémé ou entier ne change rien.

Et pour les produits laitiers ? 

Les produits laitiers fermentés (fromage fermenté, yaourt) contiennent beaucoup moins de lactose que le lait. Les bactéries qui ont permis de les fabriquer ont utilisé le lactose. Ce qui a produit de l’acide lactique, qui donne l’acidité au yaourt par exemple. Si le chat est allergique aux protéines du lait, il ne les tolèrera pas non plus. Mais si le chat est seulement intolérant au lactose, il les tolère généralement bien.

Pour le yaourt, pas de problème de quantité, mais pour le fromage, attention : c’est un aliment très calorique. Sa consommation peut représenter un apport calorique qui génère un surpoids si l’ensemble de la ration n’est pas ajusté pour limiter à l’essentiel l’apport d’énergie » – Dr Blanchard.

Jusqu’à quel âge un chaton boit-il du lait ?

SEVRAGE. 

D’après Géraldine Blanchard : « Un chaton est sevré vers 2 mois. Dès l’âge de 4 à 5 semaines, il peut être habitué, par imitation de sa mère, à consommer en très petite quantité des aliments solides, boîte ou sachet d’aliment complet pour chaton, quelques croquettes pour chaton (mais pas trop pour ne pas consommer trop d’amidon trop tôt), miettes de viande ou poisson, un peu de yaourt ».

À cet âge-là, les petites dents du chaton rendent la tétée douloureuse pour la mère, qui le repousse désormais. Ce douloureux problème ne se pose pas pour les malheureux qui ont perdu leur mère très jeunes et qui ont dû être élevés au biberon. Mais ses parents bipèdes devront aussi introduire progressivement des aliments solides dans son alimentation car, au-delà de 10 semaines, le chaton risque de ne plus digérer le lait et de souffrir de carences. C’est pourquoi il est important que l’orphelin grandisse avec d’autres chats adultes qui lui montreront ce qu’il doit manger.

PAS DE LAIT DE RUMINANT.

Surtout, il ne faut pas donner du lait de vache, de chèvre ou de brebis à l’orphelin, car « le lait de chatte est presque aussi riche en lactose que le lait de ruminant, mais beaucoup plus riche en protéines et lipides (graisses) et un peu plus riche en minéraux. Donc le lait de vache est très déséquilibré pour un chaton », explique le Dr Blanchard.

Le chaton a des besoins spécifiques en certains acides aminés et acides gras essentiels que le lait de ruminant ne couvre pas » – Dr Géraldine Blanchard.

Comment nourrir un petit orphelin ?Un chaton doit être allaité avec du lait maternisé pour chaton. Ce lait doit être préparé juste avant d’être donné, et à température de 37°C.

– Pour un un chaton âgé de 1 à 8 jours, on donne un biberon 7 fois par 24h à raison de 3 à 6 ml / repas (20 à 40 ml / chaton / 24h, en 7 repas) soit 2 à 5 ml lait /100 g de poids / repas

– Ensuite, compter + 1 à 2 ml/biberon/jour, de semaine en semaine on supprime un biberon par 24h.

– Cela donne 6 repas par jour la 2° semaine

– 5 biberons par 24h la 3° semaine

– 4 biberons par 24h la 4° semaine et on incite le chaton à gouter un mélange d’aliment solide pour chaton (boite de mousse pour chaton) mélangé pour moitié avec du lait, puis on en laisse à sa disposition en renouvelant cette offre 3 fois par jour.

– 3 biberons par 24h la 5° semaine alors que le chaton commence à consommer de l’aliment solide pour chaton (continuer l’aliment humide pour chaton, et le mélanger avec de moins en moins de lait, introduire quelques croquettes, quelques miettes de viande/poisson/thon juste pour varier les goûts)

– 2 biberons par 24h la 6° semaine si le chaton consomme bien les aliments solides pour chaton, et que son poids augmente constamment (compter une augmentation de 100 grammes par semaine).

N.B : On peut donner du lait pour chaton dans une écuelle si le chaton sait le lapper, mais il doit également être préparé à 37°C juste avant la distribution.

http://www.sciencesetavenir.fr/

Séismes: les Québécois inconscients des risques qu’ils courent


Depuis que je suis dans l’Outaouais, c’est-à-dire environs 13 ans, j’ai senti au moins 3 séismes, car ma région Gatineau-Ottawa est la 2 ème zone au Québec qu’il est susceptible d’avoir des tremblements de terre. Même si le Québec n’a pas de séisme comme dans d’autres pays, il faut quand même savoir les bons gestes au cas que les secousses seraient assez fortes pour faire de gros dégâts
Nuage

 

Séismes: les Québécois inconscients des risques qu’ils courent

 

Une étude scientifique publiée en 2008 a désigné... (Photo Bernard Brault, archives La Presse)

Une étude scientifique publiée en 2008 a désigné la ville de Rivière-du-Loup comme la plus susceptible de tout le Canada d’être frappée par un séisme qui provoquerait des dommages structuraux importants.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

PHILIPPE MERCURE
La Presse

Inconscients, mal préparés… et donc, vulnérables. Même si les trois quarts des Québécois vivent dans des zones à risque moyen ou élevé de tremblements de terre, la grande majorité d’entre eux sous-estiment la menace. Pire : les Québécois ignorent non seulement comment réagir en cas de séisme, mais ils ont en plus des réflexes carrément dangereux. Si vous croyez qu’il faut se réfugier au sous-sol ou fuir votre maison, par exemple, continuez votre lecture…

À RISQUE

Les tremblements de terre, ça arrive en Californie et au Japon, mais pas au Québec ? Détrompez-vous. En vérité, les trois quarts des Québécois, dont les Montréalais, vivent dans des zones considérées comme à risque « moyen ou élevé ».

« C’est vrai qu’on ne parle pas de séismes de magnitude 8 au Québec comme on le fait à Vancouver ou en Californie, précise Maurice Lamontagne, séismologue* à Ressources naturelles Canada. Mais ça peut monter à des magnitudes de 6 ou 7. Si ça survenait près d’une grande ville comme Montréal, Québec ou Ottawa-Gatineau, il n’y a aucun doute que ce serait assez pour causer des problèmes et des dommages importants. »

CHARLEVOIX VULNÉRABLE

Une étude scientifique publiée en 2008 a désigné la ville de Rivière-du-Loup comme la plus susceptible de tout le Canada d’être frappée par un séisme qui provoquerait des dommages structuraux importants. Les scientifiques estiment que les probabilités que cela survienne d’ici 50 ans y sont de 24 %, contre 21 % à Victoria, en Colombie-Britannique. La probabilité est de 9 % à Montréal et de 11 % à Vancouver. Au Québec, la région de Charlevoix est considérée comme la plus à risque, suivie de l’ouest du Québec (une zone qui englobe Gatineau et Montréal) et du Bas-Saint-Laurent.

DES MILLIARDS DE PERTES

En 2013, le Bureau d’assurance du Canada a chargé la firme d’experts internationaux AIR Worldwide d’évaluer les conséquences d’un tremblement de terre de 7,1 qui surviendrait à 10 km sous le fleuve Saint-Laurent, entre Baie-Saint-Paul et Montmagny. Leur scénario prévoit notamment des dommages « modérés à considérables » au centre commercial Fleur de Lys, à Québec, et aux bâtiments historiques du Vieux-Québec. Plusieurs ponts seraient aussi endommagés, dont ceux de l’autoroute Dufferin-Montmorency et du boulevard Jean-Lesage, au-dessus de la rivière Saint-Charles. Selon l’analyse, les pertes totales frôleraient les 61 milliards de dollars. L’expert René Tinawi explique que les bâtiments construits selon les versions récentes du code du bâtiment résisteraient généralement bien aux séismes, mais que les plus anciens, particulièrement ceux en briques, sont vulnérables.

INCONSCIENTS

Ces risques, les Québécois n’en sont pas conscients. En 2014 et 2015, un sondage mené par le Bureau d’assurance du Canada a montré que même si 75 % des Québécois habitent des zones à risque, seulement 12 % d’entre eux estiment que leur maison pourrait subir des dommages à cause d’un tremblement de terre. Le séismologue Maurice Lamontagne et le professeur de psychiatrie américain Brian Flynn ont rédigé un article scientifique à la suite de ces résultats, qui sera bientôt publié dans Seismologic Research Letters.

Ils y parlent d’une « sonnette d’alarme ». « L’ignorance des Québécois les rend vulnérables », a dit M. Lamontagne à La Presse.

« Les gens sont beaucoup plus sensibilisés sur la côte Ouest », commente aussi René Tinawi, expert en dommages sismiques et professeur à la retraite de Polytechnique Montréal.

Une initiative de sensibilisation, appelée « La grande secousse », a néanmoins été lancée par le ministère de la Sécurité publique du Québec avec différents partenaires.

MAUVAIS RÉFLEXES

Le Bureau d’assurance du Canada a aussi demandé aux Québécois comment ils réagiraient en cas de séisme. Les résultats sont qualifiés de « troublants » par l’expert Maurice Lamontagne. La réponse la plus populaire des Québécois, soit se réfugier sous un cadre de porte, n’est généralement plus recommandée, car les cadres de porte ne sont pas plus solides que le reste du bâtiment dans les maisons modernes et que les portes peuvent bouger et frapper les occupants. La réponse qui suit en popularité, soit sortir de la maison, est carrément dangereuse, car elle augmente les chances d’être atteint par des débris ou de se blesser en fuyant. Vient ensuite la fuite au sous-sol, une réaction recommandée en cas… de tornade.

SE BAISSER ET S’ABRITER

Seulement 15 % des Québécois ont fourni une réponse qui s’approche de la bonne réaction, qui se décline en trois étapes.

Un : baissez-vous vers le sol avant que les secousses ne s’en chargent.

 Deux : abritez-vous sous une table ou un meuble solide.

Trois : agrippez-vous solidement jusqu’à ce que les secousses cessent.

« Du point de vue de la préparation à une situation d’urgence, ces résultats sont troublants. Un séisme large ou modéré similaire à ceux qu’a connus le Québec dans le passé représenterait un réveil brutal et tardif pour plusieurs », écrivent les chercheurs Maurice Lamontagne et Brian Flynn dans leur article scientifique.

NON ASSURÉS

L’autre conséquence de la méconnaissance des risques liés aux tremblements de terre est que les Québécois ne sont généralement pas assurés contre eux. Lors du sondage mené par le Bureau d’assurance du Canada, 32 % des Québécois assurés ont dit croire que leur police couvrait les dommages causés par les tremblements de terre, alors que ce n’est généralement pas le cas. Dans les faits, le Bureau d’assurance du Canada observe que seulement 3 % des Québécois ont une protection contre les tremblements de terre. En comparaison, la proportion est de 45 % en Colombie-Britannique et atteint 70 % dans la ville de Victoria.

FAILLES

Le Québec n’est pas situé à la rencontre de deux plaques tectoniques, ce qui lui évite les immenses soubresauts comme ceux qui secouent la Californie ou le Japon.

« Il reste qu’il y a des zones actives dues à des failles préexistantes, explique le séismologue Maurice Lamontagne. Lorsque des contraintes géologiques se font sentir, ces failles peuvent être réactivées, ce qui crée les secousses. »

– Avec la collaboration de William Leclerc

* M. Lamontagne préfère le terme « séismologue » à « sismologue », ce dernier étant, selon lui, surtout utilisé en Amérique pour les experts de la sismique du pétrole.

http://www.lapresse.ca/