C’est presque le même principe que le Québec a fait des publicités pour que l’on plante des graines d’asclépiade dans nos jardins pour aider les papillons monarques qui passent l’hiver au Mexique et viennent aux Canada pendant l’été
Nuage
Un biologiste sauve une espèce rare de papillon
Tim Wong a aidé cette espèce rare de papillons à recoloniser San Francisco.Capture d’écran Gentside Découverte
L’un des plus beaux papillons vient d’être sauvé de l’extinction par un biologiste marin. Tim Wong travaille pour la California Academy of Sciences où il prend constamment soin de pas moins de 30 000 animaux, d’alligators aux raies en passant par des pieuvres ou des crevettes. Mais ce sont d’autres espèces qui ont ravi son coeur depuis l’enfance: les papillons.
Hors de son travail, Tim Wong s’applique ainsi à élever et étudier n’importe quel papillon qui croise son chemin. Quand la route du biologiste a croisé celle du Battus Philenor, son hobby a toutefois pris une toute autre dimension.
LE BATTUS PHILENOR, UN PAPILLON RARE
Appelé en anglais «Pipevine Swallowtail», ce papillon est originaire du sud des États-Unis mais sa population a commencé à décroître de façon alarmante, jusqu’à ce que les spécimens deviennent très rares à San Francisco notamment. Le problème est que cette espèce ne pond des oeufs que sur une seule plante, l’Aristolochia californica dont se nourrit ensuite la chenille.
Or la population de cette dernière a fortement réduit à cause de l’expansion des villes. En apprenant la situation de cette majestueuse espèce, Tim Wong a donc décidé d’intervenir en utilisant ses propres moyens.
«Finalement, j’ai réussi à trouver cette plante au Jardin botanique de San Francisco. Et ils m’ont autorisé à prendre quelques boutures», explique le biologiste à Vox.
Parallèlement, il a construit une enceinte spéciale à l’intérieur de son jardin, offrant à la fois les mêmes conditions que l’environnement extérieur et une protection contre les prédateurs. Puis le scientifique de 28 ans a installé les plants récupérés dans l’enceinte et est allé collecter 20 chenilles sauvages dans la campagne qu’il a transférées dans l’enceinte.
Les chenilles ont semblé s’y plaire puisqu’elles ont fini par se transformer en papillons et ont commencé le cycle qui a permis de multiplier l’espèce. Les premiers papillons ont pondu des oeufs sur la plante par groupe de 5 à 30. Au bout de 10 jours, les oeufs ont éclos pour laisser place à des chenilles qui ont formé des chrysalides pour émerger quelques semaines plus tard sous forme de papillons.
DES MILLIERS DE PAPILLONS
Depuis le début de son entreprise, Tim Wong a obtenu des milliers de papillons qu’il a systématiquement ramené au Jardin botanique de San Francisco. Un succès qui a permis le retour du papillon dans la ville américaine. Cette mission a également permis au biologiste de découvrir que la papillon était capable d’«hiberner» jusqu’à deux ans avant de sortir sous forme de papillons.
«Chaque année depuis 2012, nous voyons davantage de papillons survivre dans les jardins, volant autour, pondant des oeufs, nymphoser [se transformer en chrysalide] avec succès et émerger l’année suivante. C’est le signe que nos efforts fonctionnent!», se réjouit le biologiste qui cultive maintenant près de 200 plants des espèces végétales préférées des lépidoptères.
Si son projet est un succès, Tim Wong tient à prévenir sur la difficulté de ce type de mission. Élever des animaux quels qu’ils soient demande de connaître parfaitement les besoins de ceux-ci. Même sans être un spécialiste, chacun peut toutefois participer à son niveau.
«Améliorer l’habitat de la faune locale est quelque chose que tout le monde peut faire. La conservation et la gestion peuvent commencer dans votre jardin», conclut-il ainsi.
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