Cela ne sert à rien d’envier ce que nous n’avons pas, mais nous pouvons avancer par ce que nous avons
Nuage
Construire
Il faut construire sa vie et son bonheur avec ses propres outils et non avec ceux du voisin.
Daniel Desbiens
Cela ne sert à rien d’envier ce que nous n’avons pas, mais nous pouvons avancer par ce que nous avons
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Construire
Il faut construire sa vie et son bonheur avec ses propres outils et non avec ceux du voisin.
Daniel Desbiens
Un chat qui rapporte la balle n’est pas anodin, mais un chat aveugle, c’est un exploit
Nuage
Un chat aveugle rapporte la balle
Louis Braille est devenu aveugle par accident d’un oeil est l’infection dans l’autre. Malgré tout, il a perfectionné l’écriture de l’invention de Charles Barbier. Son travail pour aider ceux qui comme lui sont des non-voyants a pu ouvrir la porte pour de grandes études, et une meilleure autonomie
Nuage
Louis Braille et l’alphabet braille
Louis Braille inventeur des 6 points magiques
Né le 4 janvier 1809 dans une petite bourgade rurale, Coupvray, à une quarantaine de kilomètres de Paris, rien ne pouvait laisser prévoir que Louis Braille reposerait un jour au Panthéon, aux côtés des plus illustres des Français. Son père était le bourrelier de Coupvray et Louis était le plus jeune d’une fratrie de 4 enfants.
Son destin bascula quand, âgé de trois ans, il se blessa gravement à un oeil dans l’atelier de son père, probablement en jouant avec un de ses outils. La date de l’accident, ses circonstances exactes, 1’évolution de la blessure de l’enfant et les soins qui lui furent prodigués sont mal connus. Toujours est-il qu’il perdit non seulement l’oeil blessé, mais aussi celui qui n’avait pas été atteint. A une époque où l’on ne savait pas encore grand’chose des problèmes d’infection, il était courant que la perte accidentelle d’un oeil entraîne la perte de l’autre.
Maison natale de louis Braille à Coupvray
Il est avéré que le jeune aveugle fréquenta l’école du village, tout en contribuant à la maison au travail familial de la bourrellerie : il confectionnait, paraît-il, des franges de harnais, ce qui l’aida probablement à développer son habileté manuelle, qualité fort utile dans son cas. Ses parents savaient lire et écrire. Il est certain qu’ils étaient très conscients de l’importance d’une bonne instruction pour un enfant aussi gravement handicapé que l’était leur fils Louis. Nul ne sait comment ils furent informés de l’existence de l’école fondée par Valentin Haüy, école qui n’avait retrouvé son indépendance qu’en 1815, après plusieurs années de partage des locaux des Quinze-Vingts, mais il est prouvé que le père de Louis Braille écrivit plusieurs fois à l’institution Royale des Jeunes Aveugles pour se renseigner sur l’instruction qui y était donnée. Finalement, il demanda et obtint l’admission de son fils, qui y fut accueilli en 1819 : Louis était alors âgé de 10 ans.
A cette époque, l’institution Royale occupait un bâtiment qui a aujourd’hui disparu et dont l’emplacement se situe au coin de la rue des Ecoles et de la rue du Cardinal-Lemoine. Dans ce bâtiment, tout proche de l’enceinte de Philippe-Auguste, Saint-Vincent de Paul avait fondé en 1625 la congrégation des Prêtres de la Mission. C’est là aussi que, pendant la révolution, des prêtres réfractaires avaient été massacrés, le 3 septembre 1792. Il est difficile, de nos jours, d’imaginer que ce quartier était autrefois insalubre. C’était pourtant le cas et c’est à l’humidité des lieux, au manque d’air et de lumière, au chauffage insuffisant et à la promiscuité due à l’exiguïté des locaux que certains attribuent la responsabilité de la tuberculose qui devait emporter Louis Braille.
Le Directeur de l’institution, à l’arrivée de Braille, était un médecin, le Docteur Guillié, auteur d’un « essai sur l’instruction des aveugles » publié en 1817. Cet essai n’apportait rien de vraiment nouveau en matière d’instruction des aveugles. On continuait à utiliser les caractères en relief mis au point par Valentin Haüy, si difficiles à lire avec les doigts. Pour ce qui est de l’écriture, on en restait aux deux procédés connus depuis Haüy : le maniement de caractères typographiques pour gaufrer le papier, ou le guide-main. Cela faisait dire à l’abbé Carton, directeur de l’école pour aveugles de Bruges :
« A Paris, il n’y a que 3 ou 4 aveugles sachant écrire ».
Pour la musique, on se contentait de faire appel à la mémoire auditive des élèves. Comme du temps de Haüy, les aveugles de l’institution (ou plutôt les plus doués d’entre eux) se produisaient régulièrement en public.
Caractères, planche à composer et casse utlisés par Valentin Haüy pour enseigner la lecture aux jeunes aveugles
Deux modèles de planches à écrire conçues par Valentin Haüy avec, au centre, une planche gravée en creux pour apprendre la forme des lettres
Deux ans après l’arrivée de Louis Braille à l’Institution le Docteur Guillié était remplacé par un autre médecin, le Docteur Pignier, qui semble avoir beaucoup apprécié Braille et qui a contribué à le faire mieux connaître. A Pignier revient le mérite d’avoir permis à Valentin Haüy, qui n’avait plus que quelques mois à vivre, de revenir enfin dans l’école qu’il avait fondée et dont il avait été écarté en raison de son attitude pendant la révolution. On peut imaginer (rien n’est prouvé) que Braille, qui avait alors douze ans, rencontra ce jour-là celui qu’il devait quelques années plus tard égaler dans l’admiration et la reconnaissance des aveugles.
Dès son entrée à l’institution, Braille apparut comme un élève de premier ordre. Il réussissait dans toutes les disciplines enseignées et raflait toutes les récompenses, qu’il s’agisse de tâches manuelles ou de travaux intellectuels. Voici ce qu’en dit Pignier –
« Doué d’une grande facilité, d’une intelligence vive et surtout d’une rectitude d’esprit remarquable, il se fit bientôt connaître par ses progrès et ses succès dans ses études. Ses compositions littéraires ou scientifiques ne renfermaient que des pensées exactes ; elles se distinguaient par une grande netteté d’idées exprimées dans un style clair et correct. On y reconnaissait de l’imagination ; mais celle-ci était toujours dirigée par le jugement ».
Quant à sa personne, voici comment la décrit son ami Coltat :
« Un air intelligent, une figure qu’illuminait assez souvent un agréable sourire, mais que jamais ne troublait une folle gaité, tout dans la physionomie du jeune Braille faisait pressentir les plus heureuses dispositions et annonçait les plus aimables qualités ».
Braille n’avait pas encore quinze ans qu’on lui confiait déjà certaines responsabilités d’enseignement, notamment à « l’atelier de chaussons de lisière et de tresse ». En 1828, il reçut le titre de « répétiteur », qui se transforma ultérieurement en titre de « professeur». Son enseignement n’était pas spécialisé mais portait sur des matières très diverses : grammaire, histoire, géographie, arithmétique, algèbre, géométrie, piano, violoncelle. Il semble qu’il ait été un aussi bon professeur qu’il avait été un bon élève.
« Chez [ses élèves], écrit Coltat, l’émulation n’avait pas seulement pour but de s’égaler et de se surpasser les uns les autres, elle devenait une touchante et continuelle attention à se rendre agréables à un professeur qu’ils affectionnaient comme un supérieur estimable et comme un ami sage et éclairé, fertile en bons conseils ».
Outre son enseignement oral, Braille composait des traités remarquablement bien conçus. Son traité d’arithmétique, imprimé en relief, est un modèle de précision et de concision.
« Nos procédés d’écriture et d’impression, disait-il, occupent beaucoup de place sur le papier ; il faut donc resserrer la pensée dans le moins possible de mots ».
Nous avons vu que les premiers contacts de Charles Barbier de la Serre avec l’institution ont probablement eu lieu en 1819, l’année même où le jeune Louis Braille y était admis. En tout cas, il est certain que Braille a eu très rapidement connaissance du système Barbier et qu’il n’a pas tardé, bien avant de devenir répétiteur, à proposer des perfectionnements à Barbier. Il y avait malheureusement un écart de génération important entre Barbier et Braille ; d’autre part Barbier, qui avait un caractère entier, n’a jamais accepté que l’on touche au principe de son invention : représenter des sons et non l’alphabet.
Tableau de la sonographie Barbier
Le dialogue n’a pas dû être facile entre le jeune écolier et l’inventeur chevronné et sûr de lui ! Cela n’a pas empêché Braille de poursuivre la mise au point de son propre système, auquel il travaillait, disent ses contemporains, en dehors de ses heures d’étude, soit tôt le matin, soit pendant les vacances, au sein de sa famille. Nous savons, par le témoignage de Pignier, que l’écriture ponctuée de Braille était pratiquement au point, au moins dans ses parties essentielles, dès 1825. C’est en 1827 (Braille avait 18 ans) que cette écriture reçut pour la première fois la sanction de l’expérience : la transcription de la « grammaire des grammaires ». En 1829 parut, imprimé en relief linéaire qui était encore l’écriture officielle à l’institution, l’ouvrage intitulé
« Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points, à l’usage des aveugles et disposés pour eux, par Louis Braille, répétiteur à l’institution Royale des Jeunes Aveugles ».
Comme le dit Pierre Henri c’était le « véritable acte de naissance du système Braille ».
Ce premier alphabet n’était pas exactement celui que nous connaissons mais sa partie principale – les quatre premières séries – était la même qu’aujourd’hui ; il comportait, outre les points, un certain nombre de traits lisses qui ont rapidement disparu. Dans son exposé, Braille décrit la « planchette – et le « stylet » mais ne dit pas comment réaliser les traits lisses. On ne connaît pas les règles que Braille s’est fixées pour établir la première série de signes, dont les autres découlent. Ce que l’on sait, c’est que Braille a été très attentif à écarter les signes qui auraient pu prêter à confusion car trop proches les uns des autres.
Malgré ses défauts de jeunesse ce système était d’ores et déjà supérieur à celui de Barbier. Quels étaient ses avantages ? Point peut-être le plus important : c’était un alphabet, calqué sur celui des voyants. Il donnait donc un accès réel et complet à la culture. Il était beaucoup plus facile à déchiffrer car ses caractères étaient moitié moins hauts (au maximum 6 points au lieu de 12) et pouvaient être appréhendés, avec un peu d’exercice, sans déplacement du doigt. Il se prêtait à des développements qui n’ont pas manqué de se produire ultérieurement.
Bien que Barbier ait toujours refusé de se déjuger, il a cependant reconnu la valeur de la méthode de Braille, comme en témoigne une note adressée à l’Institution Royale en 1833 dans laquelle il s’exprime ainsi :
« C’est M. Louis Braille, jeune élève, aujourd’hui répétiteur à l’institution Royale de Paris, qui, le premier, a eu l’heureuse idée de réduire l’écriture ponctuée à l’usage d’une réglette rayée de trois lignes ; sous ce double rapport, c’est un service essentiel dont on lui a l’obligation… M. Braille a d’ailleurs fait d’autres applications de sa méthode qui la recommandent suffisamment dans un établissement où l’on s’occupe de tout ce qui concerne l’instruction des jeunes aveugles ».
La seconde édition du « Procédé » parut en 1837. On y lit, dans l’avertissement qui la précède, ces paroles qui montrent à quel point Braille était scrupuleux et peu enclin à tirer la couverture à lui :
« Nous profitons de cette circonstance… pour y ajouter des observations utiles et des applications ingénieuses dues à l’obligeance de plusieurs aveugles distingués ».
Cette nouvelle édition était plus complète, plus claire que la première et, surtout, novation considérable, elle introduisait la notation musicale ponctuée qui est devenue de nos jours ce que l’on nomme la « Notation musicale braille internationale ».
En 1837, année de la parution de la seconde édition du « Procédé » il y avait déjà douze ans environ que l’on expérimentait le système d’écriture ponctuée imaginé par Braille. Par la suite, l’emploi du braille ne fit que se développer mais il fallut plus de vingt-cinq ans pour qu’il soit officiellement adopté dans notre pays (France ndlr). Notons au passage qu’en 1834, des textes en braille avaient été exposés à l’Exposition des Produits de l’industrie place de la Concorde à Paris et qu’en 1837 l’imprimerie de l’institution Royale avait publié un précis sur l’Histoire de France édité en braille, en trois énormes volumes. Comme toujours lorsqu’une invention, novatrice prend son essor, il y a quelquefois des reculs. Il y eut, entre 1840 et 1850 une sorte de « crise du braille », à la suite du renvoi et de la mise à la retraite prématurée de Pignier, accusé de corrompre la jeunesse par l’enseignement de l’histoire. Son successeur Dufau, qui avait été son second, commença par essayer de limiter l’usage du braille à la musique. Il n’y réussit pas vraiment et, finalement, à partir de 1847, le braille reprit son ascension, preuve que l’on ne pouvait plus se passer de lui.
Lorsque 1’on évoque le nom de Braille, que plus personne n’ignore, ce qui vient immédiatement à l’esprit de tous, c’est évidemment l’écriture ponctuée qui porte son nom. Très peu de personnes, même parmi celles qui, s’intéressent au sort des aveugles, savent que Braille ne s’est pas reposé sur ses lauriers après l’avoir mise au point.
Il restait en effet un problème important que le braille ne résolvait pas : celui de la communication entre aveugles et voyants, qui avait été une des préoccupations majeures de Valentin Haüy. On ne pouvait évidemment pas demander que le braille soit enseigné dans les écoles des voyants, même si cette écriture ne présentait aucune difficulté d’apprentissage pour qui utilisait ses yeux et non ses doigts. C’était aux aveugles de se mettre à la portée des voyants et Louis Braille en était parfaitement conscient. Mettant une fois de plus en action son imagination et son intelligence, il inventa une méthode nouvelle qu’il exposa en 1839 dans une petite brochure imprimée en noir, intitulée :
« Nouveau procédé pour représenter par des points la forme même des lettres, les cartes de géographie, les figures de géométrie, les caractères de musique, etc., à l’usage des aveugles ».
En gros, cette méthode était basée sur un repérage, par coordonnées, de points en nombre suffisant pour permettre d’une part la reconnaissance visuelle de lettres, chiffres et autres signes des voyants, d’autre part leur reconnaissance tactile par les aveugles.
Coltat nous explique que, « pour déterminer exactement la séparation à mettre entre les différents signes alphabétiques et la grandeur que doit avoir chacun de ces signes », Braille fit construire « un grillage à jours très fins ».
Il nous dit également que « pour rendre invariables les dimensions des lettres, il imagina de dresser un tableau indiquant le nombre de points exigés par la forme d’une lettre et aussi les positions successives que doivent prendre ces points pour représenter les différentes parties de sa figure ». le « nouveau procédé » de Braille permettait de résoudre le problème posé mais il était très lent. En 1841, un ami de Braille, Foucault, passionné de mécanique, conçut une petite machine relativement simple à manier, qui permettait de placer facilement les points des combinaisons de Braille. Cet appareil, d’abord nommé « planche à pistons » par Foucault, fut baptisé ultérieurement « raphigraphe ».
Le raphigraphe a été longtemps utilisé à l’Institut National des Jeunes Aveugles, comme en témoigne la photographie d’une classe de jeunes aveugles conservée au musée Valentin Haüy.
Le rafigraphe
Il n’a pas survécu à l’invention de la machine à écrire, que les aveugles ont rapidement appris à utiliser en dépit de son inconvénient : l’impossibilité pour l’aveugle de se relire.
Au moment de l’invention du raphigraphe de Foucault, Braille avait encore plus de dix ans à vivre mais il se savait malade et connaissait la nature de son mal. Ses premières hémoptysies s’étaient produites en 1835 et, depuis, elles s’étaient renouvelées. A cause de cela, on allégea petit à petit ses tâches de professeur, ne lui laissant à partir de 1840 que ses leçons de musique. En plus de son enseignement, il continuait à tenir le buffet d’orgue dans différentes églises parisiennes, notamment Saint-Nicolas des Champs, de 1834 à 1839, puis la chapelle de la maison mère des Missionnaires Lazaristes rue de Sèvres, (où se trouve depuis 1830 la châsse de Saint-Vincent de Paul), de 1830 à sa mort.
C’est dans la nuit du 4 au 5 Décembre 1851 qu’une hémorragie abondante l’obligea à cesser toute activité. Alité, de plus en plus affaibli par des hémorragies successives, il mourut le 6 Janvier 1852, en présence de ses amis et de son frère, après avoir reçu l’extrême onction. Il fut inhumé le 10 Janvier à Coupvray, selon la volonté de sa famille. Il fallut attendre un siècle pour que la dépouille mortelle de Louis Braille, bienfaiteur de l’humanité, rejoigne enfin, au Panthéon, les plus grands de nos compatriotes.
Les mains de Louis Braille à Coupvray
Le braille
La lecture du braille
La lecture visuelle du braille ne doit pas poser de problèmes aux adultes, dès lors qu’ils ont assimilé les quatre groupes de lettres et le groupe des signes de ponctuation.
Quelques remarques cependant faciliteront peut-être la compréhension pour ceux qui sont peu familiarisés avec ce code.
1 . Les lettres étant toutes inscrites dans les six point du rectangle, il s’ensuit que celles comportant un accent, un tréma, une cédille sont données par des dispositions de points particulières.
Exemple : e = 1.5. è = 2.3.4.6. é = 1.2.3.4.5.6. ê = 1.2.6.
Cela porte le nombre de lettres de l’alphabet braille à quarante au lieux de vingt-six pour l’alphabet ordinaire.
D’autre part, il n’est en fait nécessaire d’apprendre que les dix premières combinaisons, qui constituent le premier Groupe.
En effet, il est à noter que dans le ler Groupe, seuls les points 1.2.4.5 sont utilisés. On ajoutera aux dix combinaisons du lerGroupe:
– le point 3 pour constituer les lettres du 2eGroupe,
– les points 3 et 6 pour constituer les lettres du 3eGroupe,
– le point 6 pour constituer les lettres du 4e Groupe.
2 . Tandis que l’écriture des voyants comporte plusieurs sortes de tracés (minuscules, script, imprimerie, etc.), l’écriture braille n’a qu’une seule présentation.
La première lettre d’une phrase ou d’un nom propre est précédée du signe particulier « Majuscule » (4.6.)
Les chiffres 1,2,…0 sont identiques aux lettres a,b,…j mais tout chiffre ou nombre est précédé du signe zéro.
Entre deux maux, on choisit le moins pire. C’est certain qu’il est mieux d’avoir un produit qui est écologique mais d’un autre côté, je trouve que cela déresponsabilise ceux qui achète des choses et jettent dans la nature, après usage. Si cela est efficace, il faudrait que d’autres compagnies emboitent le pas …
Nuage
C’est utile et écologique. La brasserie Saltwater en Floride a inventé un emballage permettant de transporter six canettes de bière dont le matériau est comestible pour les poissons et tortues marines, afin de préserver ces animaux de la pollution au plastique.
Aux États-Unis, comme au Québec, nombre d’emballages qui permettent de vendre par lots des boissons gazeuses ou alcoolisées sont en effet fabriqués avec du plastique. Et beaucoup finissent généralement dans les océans où ils détruisent la faune marine.
L’entreprise artisanale installée à Delray Beach, dans le sud de la Floride, a décidé pour tenter de remédier à ce problème de créer le « Edible Six Pack Rings », espérant que son initiative inspirera des industriels.
Fabriqué à partir de résidus de bière
« Au lieu de tuer les animaux, nous les alimentons », a expliqué mardi 31 mai à l’AFP Chris Gove, le président et cofondateur de la brasserie. Les anneaux entourant
les six canettes sont fabriqués à partir de résidus de la fabrication de bière elle-même, comme l’orge ou le blé.
« Il n’y a pas de solution unique à la pollution au plastique », a toutefois remarqué Nicholas Mallos, responsable de la propreté des océans pour l’organisation de défense de la nature Ocean Conservancy. « Empêcher le plastique d’arriver dans la nature devrait toujours être la priorité », a-t-il poursuivi, tout en louant l’initiative de la brasserie Saltwater.
Plus de 690 espèces d’animaux marins sont affectées par la pollution au plastique dans les océans, a-t-il rappelé.
Les Américains consomment près de 24 000 millions de litres de bière par an, dont 50 % sont conditionnés dans des canettes, selon la vidéo de promotion ci-dessous. Après avoir produit 500 prototypes de ses anneaux comestibles en avril, l’entreprise de Floride espère en fabriquer quelque 400 000 par mois à partir d’octobre.
Après la mort d’un gorille dans un zoo aux États-Unis pour sauver un jeune enfant, (Un enfant de 3 ans chute dans l’enclos d’un gorille, la bête abattue ) il y a eu beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux : où étaient les parents ? Pourquoi cet enfant n’était-il pas surveillé ? Une réponse d’une mère qui dit exactement ce que je pense, autant que les parents et surtout les mères ont le dos bien large, que la sécurité du zoo n’est pas adéquate et aussi que les animaux sauvages devraient être dans leur milieu naturel
Nuage
Nadia Daam
Le zoo de Cincinnati a dû se résoudre à tuer le primate après qu’un jeune enfant est tombé dans l’enclos. Depuis, les parents de celui-ci sont devenus un peu vite des boucs émissaires du drame.
La vidéo est terrifiante, et son épilogue d’une tristesse absolue. Samedi 28 mai, la presse a rapporté la mort du gorille Harambe, un mâle de 17 ans pensionnaire du zoo de Cincinnati, abattu après qu’un garçonnet de 4 ans a chuté dans l’enclos. L’annonce s’est accompagnée de la vidéo sidérante, tournée par un visiteur, sur laquelle on voit le gorille attraper l’enfant avant de l’entraîner dans l’eau.
L’équipe a donc abattu l’animal par balles et a expliqué, en réponse à ceux qui se demandaient pourquoi de simples tranquillisants n’ont pas été utilisés, que cela aurait pris trop de temps, et qu’il s’agissait avant tout de sauver l’enfant.
Les premières réactions se sont d’abord émues de la mort du gorille et ont réclamé davantage de précisions sur le danger que représentait réellement l’animal pour l’enfant.
Dont acte. Des témoins de la scène, qui ne sont a priori pas spécialistes du comportement animal, ont juré que le gorille n’était en rien menaçant. Ces derniers s’appuient notamment sur cette autre vidéo, diffusée sur le site du mirror, sur laquelle le gorille prend la main du garçon, le geste étant interprété comme bienveillant de la part du primate.
Sur Facebook, le primatologue Frans de Wall remet également en question la dangerosité d’Harambe:
«Si le gorille avait voulu tuer l’enfant, un simple coup de poing aurait suffi. Les gens n’imaginent pas la force surhumaine des gorilles. Mais il n’a montré aucune volonté de tuer (…). Les lions et les tigres sont des prédateurs, mais les gorilles sont de paisibles végétariens. Ils préfèreront toujours un fruit juteux à un morceau de viande. La seule chose qui peut les faire basculer, c’est un mâle qui entre sur leur territoire ou qui s’approche trop de leurs petits et de leurs femelles. Harambe savait sûrement qu’il n’était pas en compétition, et n’avait donc aucune raison d’attaquer.»
Certes. Mais tous les spécialistes ne sont pas de cet avis. Le directeur du zoo de Cincinnati lui-même a affirmé que les gorilles étaient imprévisibles et que la seule manière de garantir la sécurité de l’enfant était d’abattre Harambe. Greg Tarry, directeur associé de l’Association des Zoos et Aquariums du Canada, a analysé les différentes vidéos et assure que le comportement du primate était agressif et non protecteur et que ses gestes relevaient tous de la domination.
Difficile, donc, de trancher. Et de dire fermement qui est coupable. Mais parce que pour endurer une tragédie, désigner un bouc-émissaire semble procurer un intense soulagement, les parents de l’enfant tombé dans l’enclos ont rapidement fait de parfaits coupables.
Frans de Wall lui-même estime dans son post Facebook que «les parents devraient surveiller leurs enfants».
Il semble là apporter son soutien à la pétition qui réclame des poursuites judiciaires à leur encontre et une enquête sociale
«pour protéger l’enfant et ses frères et sœurs d’autres incidents résultant de la négligeance de leurs parents».
Deonne Dickerson et Michelle Gregg, les parents du petit garçon, font donc l’objet de vives critiques. La presse tabloïd s’est ainsi empressée de dresser le portrait de parents forcément défaillants en exhumant d’anciennes affaires criminelles impliquant le père, tout en consentant mollement que ce dernier semblait s’être rangé depuis quelques années.
Célébrités et anonymes multiplient les insultes et décrètent que Deonne Dickerson and Michelle Gregg font de bien piètres parents. Le comique Ricky Gervais a par exemple publié un tweet lapidaire:
(«Il semblerait que certains gorilles fassent de meilleurs parents que d’autres»)
Et Le hashtag #JusticeForHarambe est utilisé par tous ceux qui estiment que les parents doivent être tenus pour responsables de la mort du gorille, car ils auraient du garder l’œil sur leur enfant à chaque instant de la visite au zoo.
Et parce que les mères font toujours de très bonnes coupables, un mème désigne Michelle Gregg comme une mauvaise mère tueuse de gorille par procuration.
Si on suit leur raisonnement, la mort du gorille serait donc moins tragique et vaine si les parents du petit garçon étaient punis par la justice. Harambe serait alors vengé. Et ces mauvais parents mis hors d’état de nuire.
Mais de quoi seraient exactement coupables ces parents? À en croire leurs nouveaux ennemis jurés: de ne pas avoir empêché leur enfant de se glisser sous la clôture. Et tant pis, si un témoin affirme avoir vu la mère du petit garçon faire un geste pour que son fils ne passe pas sous la barrière. Tant pis si cela a pu se produire en une fraction de seconde. Tant pis s’il est physiquement impossible de surveiller son enfant à chaque seconde. Tant pis si, comme l’a plaidé Michelle Greg sur Facebook, «les accidents arrivent».
L’obsession du contrôle
Faut-il être de mauvaise foi ou parfaitement ignorant pour assurer qu’il est tout à fait possible de garder l’œil en permanence sur un enfant lors d’une sortie ou même dans un lieu clos? Si les parents étaient en mesure d’empêcher leur enfant d’accomplir toute bêtise ou acte inconséquent, la moitié des accidents domestiques ne toucheraient pas les enfants. Aucun enfant ne chuterait d’un escalier. Aucun enfant ne s’étoufferait après avoir ingéré un petit objet. Pas de noyade, pas d’enlèvement, pas d’intoxication.
Ce monde où les parents seraient omniscients et omnipotents a l’air franchement super. J’adorerais rattraper ma fille, façon Matrix, avant qu’elle se vautre dans les escaliers. J’aimerais beaucoup anticiper le moment où un enfant va faire une énorme connerie et agir en conséquence. Mais pas plus que les autres parents, je ne suis ni mentaliste ni dotée de supers pouvoirs. Laissez-moi le dire encore une fois: les parents ne peuvent ni surveiller ni controler leurs enfants à chaque instant. Et vous savez quoi? Ça n’est finalement pas si souhaitable que ça.
C’est l’ironie de cette histoire et de la cabale dirigée contre Deonne Dickerson et Michelle Gregg. Les parents trop préoccupés par leur enfants et qui ne les lâchent pas d’une semelle sont de plus en plus pointés du doigt, à raison. On leur demande de foutre la paix à leurs enfants, car celà nuit à leur autonomie et à leur confiance en soi. Alors pourquoi décider, subitement, que les parents du petit garçon tombé dans une fosse au gorille, auraient, à ce moment précis, dû se comporter comme des gardes du corps, l’œil rivé à leur progéniture? D’autant que les accidents se produisent en général en quelques secondes à peine. Et qu’un instant furtif d’inattention (regarder l’heure, sortir une bouteille d’eau de son sac, échanger quelques mots avec quelqu’un) peut largement suffire.
Peut-être, parce que quoiqu’ils fassent, les parents ne feront jamais assez bien. Et ce type de tribunal populaire (dans lequel siègent évidemment aussi d’autres parents) s’exerce généralement avec un bel élan lors de fait divers. À chaque disparition d’enfant, il se trouvera toujours quelqu’un pour dire «c’est triste, mais enfin, la mère a sûrement merdé en ne le surveillant pas tout le temps. Moi, au square, je les lâche pas d’un œil, vu le monde dans lequel on vit hein».
Quand un parent oublie son enfant dans le siège auto de la voiture, parce qu’il est épuisé, au bord du burn-out, ou juste extremement distrait, mais certainement pas par malveillance, certains n’hésitent pas à réclamer la peine de mort.
La perfection n’est pas de ce monde
Des gens parfaits. Qui savent tout sur tout. Qui savent exactement comment on veille sur un enfant, comment on le protège de tout. Des gens qui savent, et qui savent mieux. Et qui se sentent donc autorisés à distribuer bons et mauvais points. Jusqu’au jour, ou peut-être, eux-mêmes découvriront qu’ils sont faillibles. Ou que les enfants ont beau être la chair de notre chair, selon l’expression consacrée, leur corps n’en est pas moins dissocié du nôtre et, il n’est ni possible ni souhaitable que l’on soit capables d’exercer un controle parfait sur leurs faits et gestes.
Tant que j’y suis, les parents n’ont pas non plus ce super pouvoir qui fait taire les bébés qui pleurent dans le train.
Ce qui est curieux avec l’affaire du gorille, c’est qu’il s’est trouvé plus de personnes pour réclamer que ces parents soient jetés au cachot, que pour interroger les conditions de sécurité du zoo de Cincinnati voire l’existence même des zoos.
Après tout, si un enfant de 4 ans a pu chuter dans l’enclos, c’est que rien ne l’empêchait physiquement de se glisser sous la barrière. Ensuite, il aurait peut-être été judicieux que l’energie employée pour harceler ces parents soit plutôt employée à poser les vraies questions: s’il s’agit de sauvegarder certaines espèces, ne vaut-il pas mieux préserver leurs espaces naturels? Les parcs zoologiques se préoccupent-ils vraiment du bien-être animal comme ils le prétendent? Les zoos ont-il un interet pédagogique? Un animal en captivité est-il HEUREUX?
Il y a plus de 3 000 ans avant J.C, les Égyptiens semblaient donner une valeur spéciale au fer. Savaient-ils sa provenance extraterrestre ?
Nuage
Poignard à lame de fer d’origine météoritique retrouvé sur la dépouille du pharaon Toutankhamon. Longueur: 34,2 cm CREDIT: Daniela Comelli
Par Bernadette Arnaud
De récentes analyses révèlent qu’un poignard trouvé au début du 20e siècle dans le tombeau de Toutankhamon, en Egypte, a été forgé à partir de fer d’origine météoritique.
ESPACE. C’est un joyau royal… extraterrestre ! La lame de fer du poignard du pharaon Toutankhamon – à pommeau de cristal de roche et manche en or serti de pierres précieuses – pourrait bien, en effet, venir de l’espace. C’est ce que vient de révéler une analyse géochimique publiée dans la revue Meteoritics and Planetary Science*,montrant que le fer utilisé pour sa fabrication pourrait provenir d’une météorite. Cette pièce prestigieuse a été découverte en 1925 par Howard Carter et était exposée depuis au Musée égyptien du Caire (Egypte) (voir photo d’ouverture). Elle avait été retrouvée dans les bandelettes qui emmaillotaient la momie de ce célèbre souverain de la 18e dynastie, le long de son flanc droit.
C’est en utilisant des méthodes non invasives de spectrométrie de fluorescence des rayons X* (X-ray fluorescence) que des chercheurs italiens de l’Ecole Polytechnique de Milan, de l’Université de Pise, de Turin, et leurs collègues Egyptiens du musée du Caire et de l’université du Fayoum, ont pu établir la composition de la lame de fer (photo d’ouverture). Selon Daniela Comelli, du département de physique de l’Ecole Polytechnique de Milan (Italie), l’une des co-signataires de l’article jointe par Sciences et Avenir,
« les concentrations en nickel et les quantités (plus faibles) de cobalt, phosphore, carbone et soufre décelées dans la lame sont typiques du fer d’origine météoritique ».
En effet, une présence de 10% de nickel a été enregistrée, là où elle est d’environ 4% pour du minerai terrestre.
Une seconde dague, celle-là à lame d’or,(photo ci-jointe) se trouvait, elle, déposée sur l’abdomen du jeune pharaon.
Les Egyptiens semblent avoir attribué une très grand valeur au fer
Les Egyptiens percevaient-ils ces éléments de fer tombés du ciel et récupérés dans les météorites comme des envois divins ? Toujours est-il qu’ils semblent avoir attribué une très grande valeur à ce matériau rare car d’autres objets précieux de cette composition ont déjà été exhumés en Egypte. Ainsi, dans un cimetière de la période prédynastique située le long du Nil, une parure préhistorique composée de neuf perles tubulaires avait été mise au jour en 1911, à Gerzeh, au sud du Caire. Après les avoir analysées en 2013, les chercheurs avaient pu établir que ces perles étaient façonnées à partir de fer d’origine météoritique vers 3300 ans av. J.C.
« C’est en effet le taux de nickel mesuré qui permet de confirmer cette origine », avait alors expliqué à Sciences et Avenir Philippe Fluzin, directeur du Laboratoire Métallurgie et cultures, du CNRS.
L’art de la métallurgie du fer a longtemps été inconnu des Egyptiens. Il n’aurait commencé à se répandre qu’aux environs de 1000 avant notre ère.
On voit souvent des logos « naturels » sur des produits à l’épicerie, mais la définition de naturelle semble avoir un sens très large qui en fin du compte n’est pas si naturel que cela et pourrait même causer des problèmes de santé.
Nuage
Pascal Lapointe
(Agence Science-Presse) Qu’est-ce que veut dire l’étiquette « naturelle », comme dans « alimentation naturelle » ? À priori, rien. Et ça peut même être dangereux.
Cela fait longtemps qu’il n’est plus possible d’acheter à manger sans tomber sur une étagère ou une allée entière d’aliments étiquetés « naturels ». Or, même si à peu près tout et n’importe quoi peut porter cette étiquette, même s’il aucune réglementation précise n’existe dans la plupart des pays, on trouve néanmoins une clientèle prête à payer plus cher pour cette étiquette : un marché de 53 milliards, en hausse de 50 % depuis cinq ans, selon des chiffres de l’industrie elle-même.
Il existe une forme « d’adoration » devant l’étiquette,s’inquiète une journaliste du New Scientist, et cette absence de sens critique se reflète dans l’immense popularité de sites comme Natural News en anglais, ou Santé-nutrition-point org en français : deux vedettes des réseaux sociaux, qui sont défendues bec et ongles par leurs adeptes pour la seule raison qu’elles font la promotion du « naturel ». Un terme qui en est venu, chez certains, à être utilisé en opposition à « médecine » ou « science ».
Le Globe and Mail rapporte cette semaine le cas d’une adolescente de 17 ans qui a failli mourir des suites de l’ingestion d’un thé vert « naturel » soi-disant « brûleur de calories » : un produit en vente libre mais dont certains des ingrédients peuvent avoir des effets secondaires dangereux. La littérature scientifique, rapporte le journaliste André Picard, est riche de cas où des extraits de thé vert ont été associés à de graves problèmes de reins.
S’il s’était agi d’un médicament, il serait passé par une série de tests et n’aurait été mis en vente que moyennant de sérieuses mises en garde aux médecins et aux pharmaciens. Mais un produit « naturel » peut entrer sur le marché avec des règles beaucoup plus souples : une branche de Santé Canada est spécifiquement en charge de l’approbation des produits vendus sans prescription… et « naturels ». C’est d’ailleurs là-dedans que se retrouvent les produits homéopathiques, qui disposent d’une étiquette distincte.
Reste qu’au départ, la décision de mettre l’étiquette « naturelle » sur un produit dépend avant tout du fabricant lui-même.
Les États-Unis sont contraints en ce moment d’entrer dans ce panier de crabes, parce que plus de 50 poursuites en justice ont été déposées ces dernières années par des consommateurs qui ont affirmé avoir été floués par l’étiquette « naturelle » — ce chiffre provient de la FDA, l’organisme en charge de réglementer les aliments, qui vient de terminer des consultations sur le sujet.
Nous avions une politique de longue date concernant l’usage du mot « naturel » dans l’étiquetage alimentaire. La FDA considérait que le terme « naturel » signifiait que rien d’artificiel ou de synthétique (incluant les colorants, peu importe leur source) ne pouvait être inclus, ou ajouté, dans un aliment dont on ne s’attendrait pas à ce que cela en fasse partie. Toutefois, cette politique n’avait pas pour but de traiter des méthodes de production, comme l’usage des pesticides, ou de transformation comme les technologies thermiques, la pasteurisation ou l’irradiation. La FDA n’a pas non plus suggéré que le terme « naturel » devrait décrire un quelconque bénéfice nutritif ou de santé.
C’est aussi aux États-Unis qu’en début d’année, un sondage, justement réalisé dans le contexte de ces consultations, a révélé que la majorité des gens qui achètent des produits naturels n’ont aucune idée de ce que cela veut dire : plus de 60 % croient que c’est un produit sans OGM (ce n’est pas le cas) et 45 % croient qu’il s’agit d’une étiquette certifiée par le gouvernement (non plus). Selon le magazine Consumer Reports, qui était derrière ce sondage — et qui voudrait voir l’étiquette « naturelle » disparaître complètement — 62 % des Américains auraient acheté régulièrement de la nourriture étiquetée « naturelle » en 2015.
Des études des blessures sur les animaux ont été faites pour déterminer si les blessures peuvent être accidentelle ou encore de la maltraitance. Bien sûr, il reste encore des points à étudier, mais cela sera une aide considérable pour les vétérinaires
Nuage
Il est parfois compliqué pour les vétérinaires de différencier les blessures accidentelles de la maltraitance. © Tamara Lush/AP/SIPA
Par Anne-Sophie Tassart
Chaque année, de nombreux animaux blessés sont soignés dans les cliniques vétérinaires. Mais comment différencier les blessures accidentelles des sévices commis par les humains ?
PROTECTION. Lorsqu’un animal blessé est soigné par un vétérinaire, il reste difficile pour le praticien de déterminer si les lésions et les fractures observées sont bien dues à un accident et donc de remettre en cause la parole du maître. Pour pallier ce manque, des chercheurs américains ont mis en place un guide destiné aux vétérinaires afin de tenter de différencier au mieux les cas accidentels des sévices. Des scientifiques provenant d’une école vétérinaire américaine et de l’ASPCA (American Society for the Prevention of Cruelty to Animal) ont recueilli les données provenant de 50 cas de mauvais traitements subis par des chats et des chiens et de 426 cas de collisions avec un véhicule pour d’autres animaux de ces mêmes animaux. Après avoir analysé l’ensemble des données, les chercheurs ont réussi à synthétiser quel type de blessure apparaissaient pour chacun des deux groupes (accidents ou sévices). Lorsque l’animal a été battu, les blessures à la tête sont fréquentes. La bête présente également de nombreuses fractures se situant généralement à la mâchoire, au niveau des côtes et des traumatismes aux dents. Il n’est pas rare d’observer aussi des traces d’anciens coups dont les conséquences ont été mal soignées. A l’inverse, quand les chiens et les chats sont blessés lors d’un choc avec une voiture, ils présentent alors des lésions cutanées, des hématomes mais aussi des pneumothorax (écoulement d’air dans l’espace pleural). Les animaux peuvent aussi avoir des côtes cassées mais contrairement aux blessures volontaires, les fractures se produisent ici des deux côtés. On constate aussi souvent des traumatismes à l’arrière train.
Donner une voix à ceux qui n’en ont pas »
Ces observations ont permis à une équipe composée de vétérinaires, de professionnels de la santé et d’agents publics, d’écrire un guide destiné aux cliniciens afin de les aider à déterminer si l’animal a vraiment été victime d’un accident ou alors de violences de la part d’êtres humains. Cependant peu d’études sont parues sur les blessures que les hommes sont capables d’infliger aux animaux. Les résultats de cette étude restent donc à détailler. Néanmoins selon Robert Reisman, un vétérinaire ayant participé à la recherche dont la parution est prévue en septembre 2016 dans le magazineJournal of Forensic Sciences :
« Cette recherche va aider, encore un peu plus, les vétérinaires à donner une voix à ceux qui n’en ont pas ».