Découvrez les sons de Paris au 18e siècle


Êtes-vous déjà posé la question quels bruits pouvait se faire entendre dans les grandes villes, il y a 300 ans. C’est possible grâce à des historiens qui ont pu bien se documenter et reproduire les sons. Voilà une visite dans le temps dans un des quartiers de Paris, qui aujourd’hui, ces bruits ont soit changés ou s’est amplifiés
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Découvrez les sons de Paris au 18e siècle

 

Le 18e siècle, comme si vous y étiez… ou presque. Comme le rapporte le journal du Centre national de la recherche scientifique, la musicologue Mylène Pardoen a reproduit l’ambiance sonore du quartier du Grand Châtelet à Paris, tel que pouvait l’entendre un passant, il y a près de 300 ans. L’expérience sera à vivre à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris du 16 au 17 juin, mais une première vidéo datant d’octobre 2014 permet d’avoir un aperçu du concept et des recherches.

Pour coller le plus parfaitement à la réalité de l’époque, historiens et spécialistes de la 3D se sont mêlés au projet. Caquètement des poules, ruissellement de l’eau, chant des mouettes… Rien n’est laissé au hasard. Selon le journal du CNRS, cette reconstitution s’est notamment basée sur des documents historiques, comme l’ouvrage de Louis-Sébastien Mercier publié en 1781, « Tableau de Paris ».

Le choix du quartier a lui aussi été mûrement réfléchi.

« Il concentre 80 % des ambiances sonores », explique Mylène Pardoen, « que ce soit à travers les activités qu’on y trouve, marchands, artisans, bateliers, lavandières des bords de Seine, ou par la diversité des acoustiques possibles ».

Selon la musicologue, ce projet devrait continuer à être développé pour que le spectateur puisse, à terme, se promener en toute autonomie dans les rues de la capitale.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Le Saviez-Vous ► L’histoire de l’avocat, ce fruit qui a bien failli disparaître


Que serait le guacamole, sushis ou autre si l’avocat n’avait pu traverser les millénaires ? C’est un fruit qui nous viens de loin qui au temps, des animaux gigantesques, il pue vivre, mais le glas se faisait entendre quand ces animaux ont disparu et pourtant, il est toujours là au service de nos talents culinaires
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L’histoire de l’avocat, ce fruit qui a bien failli disparaître

 

L'histoire de l'avocat, ce fruit qui a bien failli disparaître

L’avocat est un fruit et plus précisément celui de l’avocatier (Persea americana).Capture d’écran Gentside Découverte

En matière de cuisine, l’avocat fait presque l’unanimité. On le retrouve dans beaucoup de plats du monde entier, de la guacamole à la salade en passant par les sushis. Mais avant de devenir un incontournable culinaire, celui-ci a dû traverser les âges. Une remarquable aventure de plusieurs millions d’années qui s’est déroulée non sans difficulté.

Avant de relater les faits, il convient de revenir aux bases. On sait que l’avocat est un fruit et plus précisément celui de l’avocatier (Persea americana). Endémique du Mexique, il a été appelé par les aztèques ahuacatl, un nom nahuatl signifiant «testicule», en référence à sa forme.

UNE RELATION BÉNÉFIQUE AVEC LA MÉGAFAUNE DU PLÉISTOCÈNE

Son origine remonte toutefois bien au-delà  de ce temps. Selon les chercheurs, l’avocatier existait déjà durant le Pléistocène (jusqu’à il y a 2,58 millions d’années) et si son fruit se trouve aujourd’hui dans vos assiettes, c’est avant tout grâce à la mégafaune qui évoluaient dans les forêts tropicales mésoaméricaines.

À l’époque, ces régions étaient notamment peuplées de paresseux géants de trois tonnes et de tatous de la taille d’une voiture. Ces animaux étaient particulièrement friands d’avocats et dotés d’un système digestif spécialisés pour disloquer la peau dure du fruit et en absorber la chair. Le gros pépin central était ensuite rejeté dans les matières fécales.

Ce régime alimentaire s’est avéré tout à fait favorable aux avocatiers qui grâce aux mammifères ont pu largement disperser leurs graines et les faire pousser dans l’engrais fourni naturellement par les excréments. Un véritable coup de pouce dans un milieu aussi hostile que les forêts denses où l’accès à la lumière est très limité.

La compétition est rude au sein des végétaux dont seuls les plus hauts ont une chance de survie. Pour une petite graine, il faut bien plus que de la chance pour espérer grandir. Mais grâce à la mégafaune, les plants d’avocats ont toujours pu bénéficier d’une source abondante d’éléments nutritifs leur permettant de pallier aux difficultés liées à la photosynthèse.

L’INTERVENTION DES HUMAINS

Cette relation bénéfique s’est poursuivi durant longtemps jusqu’à ce que les énormes mammifères finissent par disparaître, il y a une dizaine de milliers d’années. La cause de leur extinction n’est pas claire mais les scientifiques soupçonnent le réchauffement climatique, survenue à la fin de la dernière période glaciaire.

Quoiqu’il en soit, du fait de cette disparition, les avocatiers se sont retrouvés gravement menacés. Sans ces animaux, leurs graines pouvaient tout juste servir de nourriture aux moisissures lorsque les fruits tombaient au sol. Fort heureusement, les humains ont fini par prendre le relais.

Conquis par la chair de l’avocat, ils ont commencé à les cultiver eux-mêmes. C’est grâce à ces efforts continus dans le temps que celui-ci est encore là de nos jours. Certes, il a certainement quelque peu évolué du fait de la sélection artificielle, mais il s’agit bien là d’un spécimen ancestral qu’il faut s’estimer heureux de pouvoir déguster aujourd’hui. 

http://fr.canoe.ca/

Ce garçon atteint du syndrome d’Asperger décrit sa vie dans un touchant poème


Ceux qui croient que les enfants autismes ne peuvent pas ressentir le jugement des autres, le mal-être d’être différent, voilà un enfant atteint du syndrome d’Asperger qui prouvent qu’ils se sentent différents des autres et qu’ils cherchent leur place dans cette société
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Ce garçon atteint du syndrome d’Asperger décrit sa vie dans un touchant poème

 

SYNDROME ASPERGER

Compassionate Eye Foundation/Steven Errico via Getty Images

Il s’appelle Benjamin, il a 10 ans, et en quelques vers, il nous plonge dans son quotidien, celui d’un enfant atteint du syndrome d’Asperger.

Pour l’école, il a dû écrire un poème intitulé «I am» (Je suis). Sa mère a souhaité partager celui-ci avec la National Autism Association, une association de parents d’enfants autistes américaine, qui a publié le poème sur Facebook le 10 avril.

Le texte extrêmement touchant de ce garçon qui se sent «étrange», «pas à sa place», «dans l’espace» a été partagé près de 15 000 fois sur le réseau social.

Voici la traduction (en anglais les vers riment) :

«Je suis étrange, je suis original
Je me demande si tu l’es aussi
J’entends des voix dans l’air
Je constate que ce n’est pas ton cas, ce n’est pas juste
Je ne veux pas avoir le cafard
Je suis étrange, je suis original
Je fais comme si tu l’étais aussi
J’ai l’impression d’être un garçon dans l’espace
Je touche les étoiles et ne me sens pas à ma place
Je m’inquiète de ce que pensent les autres
Je pleure quand les gens rient, je me sens tout petit
Je suis étrange, je suis original
Je comprends maintenant que toi aussi
Je dis que ‘je me sens comme un naufragé’
Je rêve d’un jour où ce ne sera pas grave
J’essaye de trouver ma place
J’espère y arriver un jour
Je suis étrange, je suis original.»

«Excellent travail, Benjamin! Tu es exactement à ta place car nous sommes étranges aussi», a répondu l’association.

Dans les commentaires, les internautes se sont émus de ce poème.

«Ça me brise le cœur de voir qu’un garçon de cet âge se sent déjà au mauvais endroit», écrit l’un d’entre eux. «Benjamin, tu es tout ce que nous aimerions être», a commenté quelqu’un d’autre.

Un nouveau-né sur 100 serait atteint de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Le syndrome d’Asperger en fait partie, il se caractérise par des difficultés dans les interactions sociales.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Cet étrange syndrome dit «du nez vide» qui pousse les gens à se suicider


Une ablation des cornets du nez n’est pas sûre à 100 % de la réussite, un certain pourcentage peut se retrouver avec un syndrome du nez vide qui n’est vraiment pas facile a vivre.
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Cet étrange syndrome dit «du nez vide» qui pousse les gens à se suicider

A Nose For The Road | Tony Alter via Flickr CC License by

A Nose For The Road | Tony Alter via Flickr CC License by

Repéré par Aude Lorriaux

Une opération anodine en apparence, pratiquée pour soulager la gêne respiratoire de patients qui souffrent notamment d’allergies, a transformé leur vie en enfer.

Imaginez que vous perdiez votre respiration naturelle. Qu’à la place d’un mouvement régulier, paisible, inconscient, vous ayez toujours l’impression de devoir penser à respirer, de forcer pour tirer de l’air. Qu’en plus de cette désorganisation de votre respiration, vous ressentiez des brûlures dans le nez, une sensation de suffocation, un essoufflement. Et que les médecins vous affirment que votre mal est imaginaire, qu’il n’existe pas, que vous êtes simplement «fatigué». 

C’est ce qui est arrivé à Brett Helling, 36 ans, comme le raconte Buzzfeed dans une longue enquête sur cette étrange maladie, que l’on appelle «Syndrome du nez vide». Un peu comme le Kovaliov de la nouvelle Le Nez de l’écrivain Gogol, son organe s’était envolé. Mais contrairement au mauvais rêve de l’assesseur de collège, son nez n’est jamais revenu«comme si rien ne s’était passé, à son ancienne place».

Les patients qui souffrent de ce syndrome ont généralement subi une turbinectomie: une opération anodine en apparence qui consiste à enlever les «cornets» du nez, deux organes qui sécrètent de l’humidité et que certains médecins recommandent d’enlever lorsque le patient se plaint de gênes respiratoires chroniques. Souffrant comme son frère d’allergies, Brett Helling avait fini, après une énième série de crises de nez bouché et de rhumes à répétition, par se laisser convaincre par une opération en apparence anodine: une septoplastie, qui consiste à corriger une déviation de la cloison nasale. Mais le médecin a cru bon d’ajouter à cela, sans le lui dire, une ablation de ces fameux cornets.

«Ma vie est devenue un enfer»

L’été suivant l’opération (qui s’est déroulée en février 2014), Brett Helling était devenu l’ombre de lui-même. Il n’allait plus aux répétitions avec son groupe de musique, n’arrivait plus à travailler comme avant, s’enfermait chez lui. En octobre, exténué, il s’est rendu aux urgences, implorant l’infirmière et l’équipe médicale de lui accorder une intervention chirugicale:

«J’ai besoin de dormir ou je vais mourir.» 

Personne n’avait entendu parler du syndrome du nez vide. On diagnostiqua une dépression et le chef de service ORL refusa de le recevoir.

À partir de ce moment-là, ce fut la spirale. Brett Helling ne prit pas les médicaments qu’on lui donnait, persuadé qu’il ne souffrait pas de dépression, mais bien d’un syndrome du nez vide. Il arrêta de se nourrir, de dormir, de se doucher. Et ne faisait plus que parler de son nez, comme un tourne-disque rayé, selon ses amis et ses proches. En décembre, son couple explosa, il retourna vivre chez ses parents où il passait son temps avec des Kleenez dans le nez.

«Je ne peux pas vivre comme ça. Ma vie est devenue un enfer», lâcha-t-il à ses parents.

En février 2015, presque un an après son opération, il s’est garé sur le pont de Jeremiah Morrow, l’un des plus hauts de l’État d’Ohio. Et il s’est jeté du haut de ces 73 mètres.

Procédures judiciaires

«J’ai l’impression que je meurs à petit feu», dit aussi André Gourbillon, technicien dans le nucléaire à la retraite, interviewé par L’Obs qui a mené une enquête sur cette maladie en 2012.

Les patients qui souffrent de ce syndrome peuvent avoir des douleurs intenses, ressentir une hyperventilation, une sécheresse nasale, perdre complètement le goût et l’odorat. Ils ont des troubles du sommeil et font face à des dépressions violentes. Lui a fini par trouver au moins un moyen de dormir, grâce à une machine bruyante qui canalise l’air et humidifie ses parois nasales.

«Il a renoncé aux neuroleptiques, qui lui donnaient l’impression d’être “sur une autre planète”. Mais vit avec des douleurs faciales permanentes», raconte le magazine.

Environ 2 à 5% des patients qui subissent une turbinectomie souffriraient de complications, selon le Syndicat français des ORL interrogé par L’Obs.

«Certains ORL avancent même le chiffre record de 14%», ajoute le magazine.

Une association de victimess’est créée en France en 2011, qui a aidé à lancer une vingtaine de procédures judiciaires.Neuf questions écrites ont été posées par des députés à ce sujet. Depuis la création de l’association, au moins deux de ses membres se sont suicidés.

http://www.slate.fr/

Les singes ont aussi leurs «sages-femmes» pour aider lors des accouchements


Le rhinopithèque est un singe très mignon vivant en Chine, et comme l’homme (la femme plutôt), une maman qui est sur le point de mettre au monde un bébé est accompagnée d’une congénère qui viendra lui prêter main forte
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Les singes ont aussi leurs «sages-femmes» pour aider lors des accouchements

 

Un rhinopithèque de Roxellane | 	Jack Hynes via Wikimédia CC License by

Un rhinopithèque de Roxellane | Jack Hynes via Wikimédia CC License by

Repéré par Vincent Manilève

Un comportement qui rapproche un peu plus l’homme et les singes.

Le rhinopithèque de Roxellane (ou Rhinopithecus roxellana pour les intimes), en plus d’être l’un des singes les plus mignons du monde, peut aujourd’hui se targuer d’un comportement exemplaire: l’un des spécimens de son espèce a aidé l’une de ses congénères à accoucher en plein jour, dans les montagnes chinoises de Qinling.

L’on pensait jusque-là que les singes donnaient naissance seuls en pleine nuit, afin d’éviter tout risque de rencontre avec un prédateur. Mais comme l’explique la BBC sur son site, le singe avait une «sage-femme», une autre femelle qui était là pour l’assister pendant son accouchement.

«Quand la femelle enceinte a montré les premiers signes d’agitation, son aide est vite venue vers elle pour la préparer, écrit le site. Peu après, ses contractions étaient clairement visibles. La sage-femme est restée proche.» Encore plus incroyable, lorsque la tête du bébé a commencé à émerger, l’aide a aidé la mère à faciliter la sortie de son enfant. Après les quatre minutes et dix secondes qu’on duré l’accouchement, «la sage-femme a accompagné la mère, et a été autorisée à tenir et à lécher le nouveau-né une fois que la mère l’avait d’abord nourri et léché.»

Bao-Guo Li, chercheur à l’université de Xi’an en Chine et auteur d’une étude sur cette observation exceptionnelle, publiée dans le journal Primate, assure que «l’assistance directe d’autres d’individus durant la naissance  n’est pas quelque chose de commun chez les primates vivant dans la nature».

Les observations de ce genre sont rares, mais elles existent

Mais est-ce si rare qu’un singe en aide un autre lors d’accouchement? Pas vraiment, puisqu’en 2014 déjà, le chercheur Meng Yao et son équipe ont décrit, toujours dans la revue Primates, l’accouchement d’une femelle langur avec l’aide d’un autre singe. Cette fois, le soutien est intervenu une fois la tête et les épaules du bébé visible.

«Ce comportement était totalement inattendu, avait expliqué Meng Yao à l’époque à la BBC.La mère a immédiatement accepté [l’aide] et n’a pas montré de signes de résistance.»

En 2013, d’autres chercheurs avaient aussi observé ce comportement exceptionnel, là encore avec des rhinopithèques de Chine. New Scientist rapportait qu’un scientifique a pu assister, en fin de matinée, à ce phénomène.

«Au bout de dix minutes [la mère] a commencé a crié, et une autre femelle a grimpé sur l’arbre. C’était une mère expérimentée, et elle s’est assise à côté de la femme enceinte alors que la tête de l’enfant apparaissait. Une fois la tête pleinement exposée, la “sage-femme” a tiré le bébé avec ses deux mains et a déchiré le sac amniotique.»

Mais à l’époque, l’observation n’avait pas pu être aussi bien documentée que celle d’aujourd’hui.

Ce qui est intéressant dans ces études, c’est la perception que l’homme en retire. On rattache les singes aux hommes alors qu’il faudrait peut-être aborder la question différemment. Parce que ces accouchements surviennent la nuit, l’observation est difficile, et il est extrêmement rare que l’on voit ces fameuses «sages-femmes». Mais cela ne veut pas dire qu’elles n’existent pas. Ces nouvelles informations pousseront sûrement d’autres chercheurs à s’y intéresser, et peut-être découvrir que l’homme imite bien plus le singe qu’on ne pensait déjà. 

http://www.slate.fr/

L’arbre qui rend humble


Que savons-nous sur notre environnement ? Les scientifiques font mille découvertes, essaient de comprendre ceux qui sont déjà connu autant dans le règne animal que végétal. Si nous allons dans les plus en plus minuscules : les bactéries, l’ignorance est encore plus frappante. Malgré tout l’avancement technologique, toutes les recherches, en bout de ligne, nous ne savons que peu de choses et ce que nous savons, peut-être remis en question à tout moment
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L’arbre qui rend humble

 

Agence Science-Presse) Plus l’arbre généalogique des espèces se précise, et plus l’humanité s’approche d’un moment Copernic : ce moment où on doit admettre qu’on n’est pas grand-chose face à l’univers.

Et dans ce cas-ci, ce n’est pas seulement l’amour-propre des humains qui est entaché, mais celui de tous les… eucaryotes. En d’autres termes, toutes les espèces animales et végétales, et même les bactéries qui comportent un noyau. En théorie, l’arbre de la vie le plus à jour compte 2,3 millions d’espèces, mais une équipe de généticiens vient d’en proposer un radicalement différent : s’appuyant sur 1011 génomes à présent séquencés, ces chercheurs font de la branche des eucaryotes une partie mineure de l’ensemble. Plus gênant encore pour les biologistes, ils écrivent dans Nature Microbiology que la moitié des autres branches est occupée par des bactéries dont nous ne connaissons rien, parce qu’elles n’ont jamais pu être isolées ou cultivées en laboratoire.

http://www.sciencepresse.qc.ca/

Microbilles dans le Saint-Laurent: l’infestation est sous-estimée


Les microbilles que l’on retrouve dans les fleuves, les océans sont de plus en plus en problème environnemental. Les produits tels cosmétiques, dentifrices, crème à barbe, etc, sont visés et certains ont pris des engagements pour éliminer ces microbilles dans leurs produits. Cependant, les microbilles sont présentes dans d’autres domaines industriels et rien ne semble être fait de ce côté
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Microbilles dans le Saint-Laurent: l’infestation est sous-estimée

 

Les microbilles de plastique, un composant très répandu... (Photo Thinkstock)

Les microbilles de plastique, un composant très répandu des produits cosmétiques, seront bannies d’ici 2018 des crèmes, savons et dentifrices vendus au Canada.

PHOTO THINKSTOCK

TRISTAN PÉLOQUIN

Elles sont parfaitement sphériques, à peine visibles à l’oeil nu, et elles pullulent dans le fonds du fleuve Saint-Laurent. Les microbilles de plastique, une composante très répandue dans les produits cosmétiques, seront bannies d’ici 2018 des crèmes, savons et dentifrices vendus au Canada. Mais le projet de règlement à l’étude aux Communes sera loin d’être suffisant, prédit le chercheur de McGill qui a été le premier à se pencher sur le problème.

Que dit le projet de règlement ?

À l’unanimité, les députés du Parlement ont voté pour que les microbilles de plastique soient inscrites sur la liste des substances toxiques d’Environnement Canada. Le projet de règlement, qui vient de franchir l’étape des consultations, ne vise pour le moment que les microbilles mesurant entre 1 micron et 5 millimètres et qui se retrouvent dans les produits de soins personnels, les cosmétiques, les produits naturels utilisés pour exfolier ou nettoyer et les médicaments en vente libre.

Dans quoi les trouve-t-on ?

Une étude publiée dans le Marine Pollution Bulletin révèle qu’on peut trouver de 137 000 à 2,8 millions de microbilles dans une bouteille de 150 ml d’exfoliant pour la peau. Selon un résumé scientifique réalisé par Environnement Canada, on en trouve dans les produits pour la douche et le bain, les nettoyants pour le visage, les crèmes, les désodorisants, les fonds de teinte, les vernis à ongles, les ombres et fards à paupières et à joues, les lotions pour le rasage, les produits moussants pour le bain, les colorants capillaires, les insectifuges, les dentifrices, les mascaras, les produits de soins pour bébés et les lotions solaires.

Ce que le règlement ne couvre pas

Les microbilles sont aussi utilisées dans plusieurs domaines industriels, qui ne sont pas couverts par le projet de règlement à l’étude. Elles servent de matériaux abrasifs pour le sablage et l’exploration pétrolière ou gazière. On les retrouve aussi dans les procédés d’impression de textiles et la fabrication de pièces moulées pour automobiles, ainsi que dans la conception d’antidérapants. Elles ont aussi une utilité en recherche biotechnologique et biomédicale. Le projet de règlement ignore aussi plus largement l’ensemble des microplastiques qu’on trouve dans l’environnement – fragments, résidus, granules et fibres, qui comptent pour une part importante des polluants trouvés dans les océans.

Où en a-t-on trouvé ?

Des chercheurs canadiens ont trouvé des microbilles dans les eaux des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

« Puisque les microbilles flottent, on a longtemps cru qu’elles étaient convoyées par les rivières et les fleuves jusqu’à l’océan. Cette découverte en eau douce a été une grande surprise », affirme Anthony Riccciardi, biologiste à McGill.

Des chercheurs ont documenté leur présence dans les eaux autrichiennes du Danube, dans le golfe de Finlande près Saint-Pétersbourg et dans la région parisienne.

Autoréglementation ?

Depuis 2012, des dizaines d’entreprises, dont Clarins, Unilever, L’Oréal et Procter & Gamble ont annoncé le retrait progressif des microbilles de leurs produits. Certaines ont mis cet engagement en application immédiatement, d’autres, comme Procter & Gamble, promettent de le faire d’ici 2017. Tous les types de dentifrice Crest sont supposés en être exempts depuis février 2016. Nous avons néanmoins pu en trouver contenant des microbilles dans une pharmacie cette semaine. Au Canada, il n’est pas obligatoire d’indiquer sur les emballages si un produit contient des microbilles.

http://www.lapresse.ca/