Un trafic d’orchidées rares repéré sur les réseaux sociaux


Il existe un marché très fort sur Internet sur des orchidées rares. Malheureusement, beaucoup d’entre elles sont interdites, car cela occasionne un risque accru d’extinction pour ses fleurs
Nuage

 

Un trafic d’orchidées rares repéré sur les réseaux sociaux

 

Les orchidées du genre Paphiopodilum sont les plus recherchées. SUPERSTOCK/SIPA

Les orchidées du genre Paphiopodilum sont les plus recherchées. SUPERSTOCK/SIPA

Par Loïc Chauveau

Des groupes d’échange sur les réseaux sociaux servent à des trafics illégaux d’orchidées sauvages, affirme une équipe de chercheurs britanniques.

EXTINCTION. Internet, une aubaine pour les trafiquants ? C’est le cas pour ceux qui cherchent à revendre des espèces végétales ou animales interdites de commerce en raison de leur rareté ou de leur risque d’extinction, selon les critères de la Convention internationale sur le commerce des espèces en danger (CITES). Si une surveillance des sites de vente en ligne comme Ebay commence à s’ébaucher, aucune évaluation n’avait jusqu’à présent été faite sur les réseaux sociaux dont l’émergence, il est vrai, date de moins de dix ans. Amy Hinsley et David Roberts, chercheurs membres de l’institut Durrell pour la conservation et l’écologie de l’université du Kent (Grande Bretagne) ont tapé le mot « orchidées » dans dix langues différentes (dont le français) sur les moteurs de recherche d’un réseau social (dont ils taisent le nom) afin de savoir combien de groupes échangeaient sur ces plantes recherchées et surtout si des échanges commerciaux informels étaient établis. La réponse positive vient d’être publiée dans la revue Conservation biology.

Des plantes rares convoitées dans le monde entier

Les chercheurs ont débusqué 150 groupes spécialisés fédérant 43.509 individus. 26 de ces groupes interdisent formellement toute activité commerciale. 43 autorisent les échanges financiers et parfois même les encouragent. Les groupes restant se caractérisent par l’absence de règles ne permettant pas de savoir si le commerce est possible ou pas. Ces échanges ne portent évidemment pas sur les espèces commerciales les plus courantes mais bien sur les raretés sauvages dont le prix peut atteindre sur le marché noir plusieurs dizaines de milliers d’euros. Des prix qui incitent les riverains des forêts d’Asie du sud-est principalement à aller collecter ces orchidées sans se soucier d’une possible extinction dans le milieu naturel. Les chercheurs en concluent sans surprise qu’il serait nécessaire de surveiller ces sites qui relient de très petits trafiquants à une clientèle mondiale.

Les chercheurs anglais n’ont pas ciblé les orchidées par hasard. Ce groupe pèse 70% des espèces végétales dont le commerce est interdit ou soumis à autorisation par la CITES. Ce plus grand groupe de plantes à fleurs avec 30.000 espèces sauvages répertoriées est intégralement protégé par la convention. Mais il fait l’objet d’un trafic grandissant selon le rapport remis en novembre dernier par l’ONG Trafic. La surveillance pendant deux ans de quatre grands marchés de plantes de Thaïlande a permis de dévoiler des échanges transfrontiers illégaux avec la Birmanie et le Laos. 348 espèces différentes d’orchidées ont été reconnues sur les étals et au moins 16% des plantes proposées étaient interdites à la vente selon les règles de la CITES. En utilisant les réseaux sociaux, les petits trafiquants évitent le risque d’être dénoncés sur les marchés.

http://www.sciencesetavenir.fr/

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