Le Saviez-Vous ► Le blanchiment des dents remonte à l’antiquité


Il se vend toutes sortes de produits pour blanchir les dents, mais avant on se contentait et on devrait continuer à se contenter de dentifrice. Mais quoique la mode actuelle est aux dents blanches, elle ne date pas d’hier, mais bien de plusieurs siècles et pour plusieurs époques et pays,, ce fut l’urine l’ingrédient de choix. Beurk !!
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Le blanchiment des dents remonte à l’antiquité

 

Contrairement à ce que l’on croit, le blanchiment des dents n’est pas un phénomène de mode actuel.

Déjà dans l’Antiquité, les Egyptiennes, qui étaient soucieuses de leurs dents, utilisaient des poudres à base de charbons d’acacia appliquées aux doigts. L’ancêtre des dentifrices serait le  » Sonabou « , mélange de cendres et d’argile à foulon. le charbon est bien connu pour ses propriété blanchissantes sur les dents.

Les prêtres devaient se laver plusieurs fois par jour :

« l’eau du rince bouche était aseptisée avec un sel appelé BED « .

Dans la Chine antique, on utilisait déjà des techniques de blanchiment avec de la poudre à base de musc et de gingembre. Houang-Ty (2637 av J.C.) écrit déjà dans deux chapitres de son livre, consacrés aux maladies des dents et des gencives, les vertus de l’urine d’enfant et assure qu’il fallait utiliser une poudre à base de musc et de gingembre pour blanchir les dents.

Dans l’empire romain on trouve une référence chez un certain Scribonius Largus dans son ouvrage s’appelle  » Compositiones « . L’auteur y donne aussi plusieurs formules de dentifrices. Leur fonction essentielle est de donner la blancheur et l’éclat aux dents. Il leur donne des noms de personnages connus, ainsi le dentifrice de

Messaline qui  » est un dentifrice qui rend les dents blanches et qu’utilise Messaline, femme de notre divin César « .

Il est composé de poudre de Roses séchées au soleil mélangée avec du verre blanc pilé. Chez les Romains, une méthode approuvée pour le blanchiment des dents consistait à se laver les dents avec l’urine de garçons prépubères.

Cascellius contemporain de l’empereur Domitien ( 51-96 ), vendait de l’urine espagnole, provenant de Barcelone ou de Tarragone, conservée dans des vases d’albâtre, qui avait la propriété de blanchir les dents, et se parfumait la bouche avec les eaux du parfumeur Cosmus, dont le nom a donné le mot cosmétique. Ce célèbre parfumeur amassa une fortune en les vendant aux belles Romaines .

Chez les Aztèques également, les dents étaient nettoyées avec de l’urine…

Le meilleur dentifrice naturel utilisé jadis, fût une préparation fort simple, à base de poudre composée de parties égales de charbon porphyrisé, de quinquina et de crème de tartre. En Afrique, il existe même des racines spéciales avec lesquels, les autochtones se brossent les dents, pour les faire blanchir et briller.

En Kabillie par exemple, on utilise encore les racines de l’arbre du noyer.

Selon la tradition, les aborigènes utilisaient l’arbre à thé (Melaleuca Alternifolia, arbre à thé d’Australie) pour blanchir les dents.

L’argile était utilisé en pâte dentifrice avec un léger pouvoir abrasif rendant les dents plus blanches et un effets très bénéfiques sur le milieu buccal: (le rétablissement d’un pH normal, et donc défavorable à la prolifération des caries,- un pouvoir d’absorption important des matières mortes et des mauvaises odeurs,- une action cicatrisante et reminéralisante sur les gencives.)

En Europe, Erasme dit dans les « Civilités » en 1530, 

« blanchir les dents avec une poudre , n’est bon que pour les jeunes filles, les frotter de sel ou d’alun est fort dommageable aux gencives et de se servir de son urine au même effet, c’est aux Espagnols de le faire » et il ajoute par ailleurs, « que de toute façon, avoir les dents blanches est affaire de coquetterie pour les femmes ».

Si le commerce des produits dentifrices devient vraiment fructueux dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, le renom d’une marque va éclipser les autres. Vers 1755, Julien Botot , médecin de Louis XV, met au point une eau  » balsamique et spiritueuse  » ( Badiane, girofle, cannelle, benjoin, essence de menthe et alcool à 80°) qui devint célèbre, à tel point qu’elle existe toujours, environ 250 ans après. La Faculté de Médecine, en 1777, reconnaît que

cette  » composition est de nature à blanchir et conserver les dents et fortifier les gencives « .

De plus, il eut l’autorisation officielle d’afficher sur les murs de Paris un :  » Avis sur la manière de conserver ses dents « , et obtint en 1789, à la veille de la Révolution, le Privilège Général du Roi Louis XVI.

Le point de départ de nos tubes actuels date de 1841. Un Américain, J. Rand, modifie les fabrications existantes en déposant un brevet proposant un tube métallique souple en étain pur ou en plomb pour pâte dentifrice et, à cet effet, il dépose également un brevet de pâte dentifrice : mélange de craie, de savon avec un arôme mentholé. Il faut citer le côté commercial du fameux docteur Walton inventeur d’Email Diamant. Ce n’est qu’en 1906 qu’apparait le premier blanchiment des dents avec l’eau oxygénée à 25%, ancêtres de nos produits actuels…

http://www.blanchiment-dentaire.com/

Une clinique mobile pour les itinérants


Je trouve que c’est une très belle initiative que les itinérants puissent avoir accès à des services de santé mobile. Grâce à un camion doté de toute la technologie pour permettre un suivi adéquat à sa clientèle particulière
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Une clinique mobile pour les itinérants

 

QUEBEC HOMELESS

Même s’il fait un froid glacial ces jours-ci à Montréal, des centaines d’itinérants continuent de dormir dans les parcs et ruelles, au péril de leur santé. C’est pour offrir des soins médicaux à cette population vulnérable et marginalisée que la clinique mobile de Médecins du monde sillonne les rues de la ville depuis maintenant un an et demi.

«À ce temps-ci de l’année, on traite énormément de cas d’engelures, car nos patients n’ont pas de bonnes bottes d’hiver et enfilent parfois carrément des sacs en plastique dans leurs pieds», explique Véronique Houle, coordonnatrice du Projet Montréal de Médecins du monde.

Vu de l’extérieur, le camion blanc de Médecins du monde a l’air d’un simple véhicule. Mais à l’intérieur de sa boîte se cache une véritable clinique ambulante à la fine pointe de la technologie grâce au partenaire Telus. Le patient entre par l’arrière du camion, où une infirmière l’accueille pour une consultation. Tout au bout, une table d’examen permet au médecin bénévole (présent une fois par semaine) de s’adonner à un examen complet.

Un lieu «digne»

Chaque jour de la semaine, le camion se déplace à différents endroits de la ville pour offrir des soins de santé aux personnes itinérantes, mais aussi aux migrants à statut précaire, aux toxicomanes et aux travailleuses du sexe.

Il faut savoir que le personnel infirmier de Médecins du monde parcourt les rues de la ville depuis 1999 pour offrir des soins de santé à cette clientèle marginalisée par le système.

«Ce qui a changé avec la clinique mobile, c’est qu’on a enfin un lieu digne où accueillir les patients, explique Véronique Houle. Avant, pour prélever un échantillon d’urine, on envoyait la personne faire ça dans les toilettes d’un restaurant.»

Depuis son ouverture en juin 2014, les médecins et infirmiers de la clinique mobile de Médecins du monde ont effectué quelque 3000 interventions médicales, comme des vaccins, des tests de dépistage et des examens généraux.

On estime que la clinique a permis de réintégrer plusieurs centaines de personnes marginalisées dans le système de santé public.

«Les itinérants sont nombreux à bouder les hôpitaux parce qu’ils y ont vécu des expériences traumatisantes de rejet, souligne Mme Houle. Le but de la clinique mobile, c’est vraiment de rétablir le lien de confiance avec le système public.»

Entièrement informatisée

Ce qui étonne le plus de cette clinique mobile, c’est qu’elle est entièrement informatisée. Le camion de Médecins du monde est en effet doté d’une connexion Wi-Fi et d’un dossier médical électronique (DME) fourni par Telus Santé.

L’entreprise a équipé gratuitement la clinique mobile de ce système novateur qui ferait rougir les hôpitaux et cliniques du système public. Fini les dossiers papiers qui encombrent l’espace! Grâce à Telus, les médecins et infirmières peuvent ainsi facilement enregistrer les données médicales de tous leurs patients, tout en leur assurant une entière confidentialité.

«Ce qui est extraordinaire, c’est que le médecin qui est de garde peut avoir accès en tout temps aux dossiers médicaux des patients, de chez lui, sur son téléphone intelligent», précise la coordonnatrice.

S’il y a une urgence, le médecin peut consulter les photos prises par l’infirmière en poste et effectuer instantanément une prescription.

«Ça change tout de pouvoir offrir un feedback instantané aux patients, insiste Véronique Houle. Car pour un itinérant, la notion du lendemain n’existe pas. Très souvent, il ne sait pas où il va dormir le soir même.»

Les itinérants au pays visitent une clinique en moyenne dix fois par année, plus de 75 pour cent d’entre eux se sont rendus aux services d’urgence des hôpitaux et 31 pour cent ont été admis à l’hôpital pour une maladie grave. Les dossiers médicaux électroniques de Telus leur permettent maintenant d’être retracés dans le système lorsqu’ils visitent un établissement hospitalier et de recevoir un meilleur suivi qui tient compte de leur historique médical.

Hélène Chartier, vice-présidente, Marketing et stratégie de Telus Santé, croit profondément que chaque personne mérite de recevoir des soins de qualité peu importe sa situation :

«Notre technologie a un impact positif et direct sur la qualité et la continuité des soins offerts pour des personnes qui n’auraient pas pu bénéficier de traitements autrement.»

http://quebec.huffingtonpost.ca/

France: un canular au sujet d’un astéroïde enflamme les réseaux sociaux


Il est vrai qu’un astéroïde passera près de la terre, mais la distance est trop grande pour qu’elle touche la terre. Quoiqu’il en soit, qu’importe les rumeurs, les arnaques, toujours se méfier de ce qui circulent sur les réseaux sociaux, et avant de partager une nouvelle, il faut vérifier, cette étape malheureusement très peu de personnes le fait ou vont dans des sites douteux …
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France: un canular au sujet d’un astéroïde enflamme les réseaux sociaux

 

Twitter et Facebook se sont agités ce week-end après que des farceurs ont... (Photo AFP)

 

Agence France-Presse
PARIS

Twitter et Facebook se sont agités ce week-end après que des farceurs ont annoncé qu’un astéroïde tueur se précipitait sur la France.

Selon les tweets, largement relayés, un caillou extraterrestre de la taille d’une maison allait s’écraser sur la ville de Marseille le 5 mars.

D’après les auteurs des tweets, le gouvernement français et la NASA – appuyés par les médias – essayaient de cacher l’information au public pour éviter la panique.

Comme beaucoup d’autres informations fausses circulant sur les réseaux sociaux, celle-ci contenait un grain de vérité.

Plus tôt ce mois-ci, la NASA avait annoncé qu’un astéroïde d’environ 30 mètres de large, nommé TX68, passerait à environ 17 000 kilomètres de notre Terre. Une distance «petite» à l’échelle de l’Univers mais qui écarte tout de même toute possibilité de collision entre l’astéroïde et la Terre.

Et le caillou extraterrestre pourrait même ne passer qu’à 14 millions de kilomètres de notre planète.

Selon France Info, le canular a été lancé par des fans de jeux vidéo français essayant de créer un «sujet tendance» sur Twitter (un des sujets les plus relayés de la journée).

Ils ont utilisé le mot-clé «ImpactFrance»  pour alimenter la rumeur.

Même s’ils n’ont pas atteint leur objectif, le canular a suscité suffisamment de tweets pendant le week-end pour toucher près d’un million de personnes.

Un utilisateur a tweeté en anglais, sans doute en plaisantant:

«Je vais quitter la France et aller en Autriche».»

Certaines cartes tweetées montraient la prétendue trajectoire de l’astéroïde et la région de son impact, en précisant que les débris de la météorite voyageraient jusqu’en Afrique du Nord.

Mais, et cette fois c’est la Nasa qui le dit, la  météorite TX68 se rapprochera à nouveau de la terre en 2017, avec une «chance» sur 250 000 000 de percuter la Terre.

«Une probabilité «beaucoup trop faible pour être une réelle préoccupation», a-t-elle déclaré.

http://www.lapresse.ca/

Un pas de plus vers l’impression de tissus humains


Décidément, l’impression 3D ne cesse d’évoluer en médecine. Les possibilités sont tellement grandes que de grande avancée médicale sont mis en oeuvre
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Un pas de plus vers l’impression de tissus humains

 

Oreille imprimée à l'aide du système.

Oreille imprimée à l’aide du système. Photo :  Centre médical Wake Forest Baptist

Un texte d’Alain Labelle

Un outil de bio-impression 3D, recréant des os, du cartilage et du tissu musculaire, a été mis au point par une équipe américaine du centre médical Wake Forest Baptist.

Le Dr Anthony Atala et ses collègues spécialistes en médecine régénérative estiment que ce système peut produire des tissus humains dans leur intégrité structurale qui pourront éventuellement être transplantés à des patients victimes d’un accident ou d’une maladie.

Cet outil, le Système intégré d’impression de tissus et d’organes (Integrated Tissue-Organ Printing System), crée des tissus synthétiques à partir d’un polymère biodégradable qui contient des cellules vivantes.

« Il peut [l’outil] fabriquer des tissus humains de toutes les formes. Jumelée à d’autres développements, cette technologie pourra être utilisée pour imprimer des structures de tissus et d’organes vivants dans l’objectif d’une implantation chirurgicale. » — Dr Anthony Atala

L’imprimante crée simultanément un moule extérieur qui se dissout une fois que le tissu a durci, laissant derrière lui un réseau de tissus solides, mais contenant de minuscules canaux qui laissent passer l’oxygène pour qu’il atteigne les cellules vivantes.

Un examen de tomodensitométrie réalisé avant l’impression permet d’imprimer un tissu dont la taille et la forme correspondent au corps du patient.

Le détail de ces travaux est publié dans la revue Nature Biotechnology.

http://ici.radio-canada.ca/

Un homme s’absente du travail pendant 6 ans, et personne ne remarque avant qu’on décide de lui remettre un prix


6 ans absent de son travail et reçoit plein salaire sans que personne ne s’aperçoive qu’il n’est pas à son poste ? Comme cela peut-il être possible ? Quelques jours, on peut comprendre, mais 6 ans !!
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Un homme s’absente du travail pendant 6 ans, et personne ne remarque avant qu’on décide de lui remettre un prix

 

The Huffington Post  |  Par Nina Golgowski

Pendant six ans, un superviseur de construction espagnol a reçu un salaire de 37 000 euros (57 000 $ CA) du gouvernement local sans se présenter au travail une seule fois.

Et il aurait pu s’en tirer ainsi pendant encore plus longtemps s’il n’avait pas reçu une récompense pour ses 20 ans de loyaux services au sein de la compagnie.

Joaquín García, 69 ans, a reçu une amende de 27 000 euros (41 500 $ CA) pour ces vacances payées de longue durée qu’il s’est lui-même octroyées. Celui qui travaillait dans une usine de traitement des eaux à Càdiz (sud-ouest du pays, à 6 h 30 de voiture de Madrid) s’est vu décerner l’amende maximale dans ce genre de situation, selon la BBC.

Selon l’adjoint du maire, Jorge Blas, ce n’est qu’en 2010, lorsque le travail acharné de García était sur le point d’être récompensé par une mention spéciale, que les autorités ont réalisé que son bureau était vacant.

« Je me demandais s’il travaillait encore ici; avait-il pris sa retraite, était-il décédé? Mais il était encore sur les listes de paies », a indiqué Blas au quotidien El Mundo,selon The Local.

« Je l’ai appelé et lui ai demandé, « Tu as fait quoi hier? Tu as fait quoi le mois passé, et le mois précédent?” Il ne savait pas quoi répondre », ajoute Blas.

Les collègues de Garcia croyaient que l’usine était surveillée par les autorités locales puisqu’ils n’avaient pas vu ce dernier depuis si longtemps.

L’avocat de Garcia, s’exprimant en son nom, a mis la faute sur l’intimidation faite par les collègues de Garcia. Il a aussi ajouté qu’il n’y avait plus vraiment de travail à faire.

Des gens proches de Garcia ont dit au El Mundo que celui-ci avait passé les dernières années à lire des ouvrages de philosophie, et qu’il n’a jamais parlé de ses problèmes d’intimidation par peur d’être renvoyé.

Garcia a pris sa retraite suite à ces révélations, mais a toujours refusé de reconnaître ses actions comme des méfaits.

Une cour de justice a récemment pris le parti du gouvernement, demandant à l’homme de payer l’amende.

Celui-ci a demandé au maire adjoint de ne pas payer l’amende et de faire renverser le jugement, selon The Local.

Cet article initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l’anglais.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Embuscade au Paléolithique tardif


La guerre ne date pas d’hier, on pense avoir trouvé une scène qui répond a tous les critères d’une guerre il y a près de 10 000 ans
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Embuscade au Paléolithique tardif

 

Le crâne fracturé par un coup porté à la tête de l’une des victimes du massacre de Nataruk.

Marta Mirazón Lahr

François Savatier

 

Il y a quelque 10 000 ans, un clan de chasseurs-cueilleurs a été massacré au Kenya. La preuve que la guerre existait déjà avant le néolithique ?

« Les preuves de violences entre groupes de chasseurs cueilleurs préhistoriques sont extrêmement rares », souligne Marta Mirazón Lahr, de l’Université de Cambridge.

Avec Aurélien Mounier, de la même université, et une équipe internationale, cette paléoanthropologue vient de documenter un exemple impressionnant d’une telle violence : à Nataruk, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du lac Turkana au Kenya, pas moins de 27 hommes, femmes et enfants sont morts sous les coups il y a quelque 10 000 ans. Parmi eux, douze sont tombés dans l’eau de la rive vaseuse du lac Turkana, qui s’étendait alors jusque-là. Phénomène rarissime en Afrique, leurs squelettes ont été rapidement recouverts de sédiments et ont été conservés. Ils apportent un riche témoignage sur la violence intergroupe au Paléolithique.

Le massacre de Nataruk aurait eu lieu il y a entre 9 500 et 10 500 ans, comme l’indiquent les datations d’échantillons de sédiments prélevés au contact des restes humains par le radiocarbone et par luminescence stimulée optiquement (OSL). À l’époque, le grand lac du nord du Kenya était plus étendu. Le clan était peut-être en train de longer une rive vaseuse ou de traverser une étendue d’eau peu profonde quand le massacre s’est produit. Pour la plupart des préhistoriens, le Néolithique n’avait pas encore commencé en Afrique (même si certains soutiennent le contraire), tandis qu’au Levant, les Natoufiens étaient déjà à un stade prénéolithique. Ainsi, pour l’équipe de Marta Mirazón Lahr, les individus massacrés à Nataruk faisaient partie d’un clan de chasseurs-cueilleurs paléolithiques probablement nomades.

A priori, le massacre de Nataruk pourrait aussi être la conséquence d’une dissension au sein du clan. Toutefois, les chercheurs ont exclu cette hypothèse, car le grand nombre de lésions osseuses dues à des flèches montre que, dans une première phase de l’attaque, les agresseurs étaient à distance. Pour eux, le massacre de Nataruk résulte d’une agression par un autre clan de chasseurs-cueilleurs, venu sans doute piller le clan attaqué.

Les chercheurs ignorent si parmi les morts se trouvent des attaquants. Toutefois, si l’on suppose que les attaquants ont emporté leurs morts et que les 12 squelettes retrouvés en connexion anatomique appartiennent aux attaqués, on peut imaginer qu’après une préparation de l’attaque à l’arme de jet, les assaillants ont mené un rapide et violent assaut à l’arme contondante, en visant en priorité les genoux, les mains et la tête.

Un homme a par exemple a été frappé à deux reprises sur la tête : un premier coup l’a atteint au-dessus de l’œil, puis un deuxième porté sur le côté gauche a enfoncé la paroi crânienne. Le crâne d’un autre a été percé par une petite pointe d’obsidienne (une pointe de flèche ou de sagaie ?), mais les chercheurs estiment que sa mort résulte plutôt du puissant coup qu’il a reçu sur la face. Six des défunts sont des enfants.

Une femme en fin de grossesse était probablement assise par terre pieds et poings liés quand elle a été tuée. Pourquoi ? La comparaison avec les guerres tribales dont ont été témoins des Européens suggère une interprétation possible. Les enfants assez jeunes pour pouvoir s’adapter à un nouveau clan et les jeunes femmes en âge de se reproduire ont pu être épargnés et intégrés au clan attaquant. Après avoir vaincu leurs adversaires, les attaquants les auraient garotté afin d’opérer un tri. Les individus non sélectionnés, les mains toujours liées, auraient été systématiquement mis à mort et leurs corps abandonnés sur place. Peut-être trop blessée ou rejetée pour quelque raison, la malheureuse jeune femme enceinte aurait fait partie des mis à mort.

Quoi qu’il en soit, aucune tentative n’a été faite pour prélever des scalps et d’autres trophées humains. Aucun respect n’a été témoigné aux morts, qui sont restés jusqu’à aujourd’hui dans la position dans laquelle ils sont tombés. De fait, les chercheurs ont retrouvé 764 artefacts lithiques (pour la plupart, des éclats), dont 35 outils de pierre façonnés, qui correspondent sans doute au matériel transporté par le groupe.

Peut-on conclure que le massacre de Nataruk résulte d’une véritable action de guerre ? Oui ! Une guerre est une action collective et organisée menée par un groupe humain pour s’assurer la prééminence sur un autre. Nataruk répond à tous ces critères. Or on pensait généralement que la guerre était une invention du Néolithique. En constituant des réserves, les paysans néolithiques ont en effet commencé à accumuler des richesses enviables, qui pouvaient inciter leurs voisins dans le besoin ou mû par une volonté de puissance à venir les piller par la force. En outre, la principale richesse des paysans est la terre, que l’on peut aussi conquérir.

Cette  logique simple est convaincante, et, du reste, elle nous est encore familière. Mais elle s’applique aussi aux chasseurs-cueilleurs paléolithiques, dès lors que quelque chose représentait une richesse qu’un autre groupe pouvait convoiter. Une observation faite à Nataruk va dans ce sens : les chercheurs ont retrouvé des tessons de poterie. L’usage de la poterie, sans doute accompagné de celui de la vannerie, suggère une économie comportant du stockage, donc la constitution de richesses. Or, comme l’a souligné l’anthropologue social Alain Testart (1945-2013), quand des chasseurs-cueilleurs trouvent sur un territoire des ressources régulières et périodiquement assurées (une cueillette saisonnière surabondante, par exemple), ils passent souvent de la prédation nomade à une prédation semi nomade accompagnée de stockage et d’une semi sédentarité. Ils deviennent donc territoriaux eux aussi. Les clans qui se sont affrontés à Nataruk pourraient donc fort bien avoir été des chasseurs-cueilleurs-stockeurs, c’est-à-dire des presque paysans… et donc quasiment des Néolithiques.

http://www.pourlascience.fr/