Des photos pour immortaliser le deuil périnatal


Il y a plus de 20 ans, à La Sarre en Abitibi, j’étais préposée aux bénéficiaires  à l’hopital et quelques fois, je travaillais à la pouponnière. Je me souviens que le patron (ma soeur) avait proposé à un couple endeuillé d’un bébé naissant de prendre des photos de leur poupon pour aider à surmonter le deuil. Même si pour certain, cela pourrait paraitre macabre, il semble que cela a été apprécié par les parents …
Nuage

Des photos pour immortaliser le deuil périnatal

 

 

Autant la perte d’un bébé est tragique, autant son souvenir est précieux.

Officiellement créée depuis l’été dernier, la Fondation Portraits D’Étincelles, qui offre d’immortaliser le deuil périnatal, est en pleine expansion à travers le Québec. Bientôt, une trentaine de photographes pourront répondre aux besoins des parents qui souhaitent conserver un souvenir de leur enfant mort avant ou tout juste après sa naissance. Bénévolement, les photographes se déplacent dans les hôpitaux pour une séance de photographie sans frais.

«Lorsque je regarde la photo de mon bébé, j’ai l’impression qu’il dort. On ne dirait pas qu’il est mort», nous confie Nathalie Goyens.

La jeune maman de Fortierville a perdu son enfant, il y a une semaine à peine.

«Le photographe a été très respectueux. On ne sentait pas qu’il était là. Les photos me permettront de monter un album à sa mémoire et cela m’aidera à me souvenir de lui.»

La Fondation Portraits d’Étincelles est actuellement à la recherche de photographes et de retoucheurs et sensibilise les hôpitaux du Québec à sa démarche.

«Nous devons arriver sur la pointe des pieds et de manière très respectueuse. La dignité est importante, souligne la photographe Manon Allard. On souhaite laisser une trace de cet enfant qui a vécu dans le ventre de la maman, dans l’espoir et dans le futur. Les photos sont là pour cela!»

Johanie Pelletier était enceinte de 22 semaines lorsqu’elle a dû accoucher d’urgence en raison d’une ouverture prématurée du col de son utérus. Son bébé trop fragile n’a pu survivre. Lorsque tout se bousculait dans sa tête, on lui a proposé les services de Portraits d’Étincelles.

«Voici ma fille Adèle! Cette photo permet de rendre concret ce qui s’est passé. J’ai pu la présenter à ma famille, à mes amis, raconte la jeune maman de Victoriaville. Les photos permettent de concrétiser qu’il y a eu naissance et qu’il y a eu décès!».

Les photographes puiseront à la fois dans la force et la fragilité du moment.

«Les photos sont délicatement retouchées pour éliminer tout élément qui pourrait être morbide. La photo représente la douceur et symbolise le court passage de l’enfant dans la vie de ses parents», explique Manon Allard.

La Fondation Portrait d’Étincelles cherche actuellement à recruter des photographes et retoucheurs. De la sensibilisation est également faite à travers les hôpitaux pour expliquer la démarche. Johanie a cheminé dans son deuil.

«J’ai parfois l’impression que ma petite Adèle est venue m’éclairer.»

Une cérémonie des anges dédiée à Samuel aura lieu au cours des prochains jours.

Pour informations: http://portraitsdetincelles.com/

http://www.tvanouvelles.ca/

4 réponses à “Des photos pour immortaliser le deuil périnatal

  1. Honnêtement , je ne sais qu’en penser …..Peut-être est ce plus facile de  » faire le deuil  » du bébé pour les parents ????
    Mais en admettant qu’ils aient d’autres enfants ; comment lui expliqueront ils ces photos ?

    • Camille résume bien ce que je voulais répondre ..

      Ma soeur prenait des photos de bébés même si les parents disaient qu’ils n’en voulaient pas et elle leur mentionnait que quand ils seront prêt qu’elle donnerait les clichés … (bon cela n’arrivait pas souvent dans une petite ville la mort d’un bébé naissant) mais il semble qu’après un certains temps les parents ont appréciés le geste

  2. Pour moi, c’est absolument essentiel. Le pire dans un drame, c’est la négation de ce drame… interdire de garder des traces de cet enfant c’est une manière de dire : oubliez-le. Comme si c’était possible ! Comme si c’était souhaitable… il faut apprendre à vivre avec, ce sera difficile, violent émotionnellement, mais on ne fera pas l’économie de cette douleur en niant l’existence du bébé.
    Merci pour ce beau billet !

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