Sommes-nous égaux devant le sommeil ? Et bien non, les femmes sont plus sujettes aux insomnies que les hommes. Les causes sont diverses : les hormones (et oui encore !) le stress, le conjoint, etc.
Nuage
Voilà pourquoi les femmes sont plus insomniaques que les hommes
Beaucoup de facteurs physiologiques entrent en compte dans l’insomnie féminine | Alyssa L. Miller via Flickr CC License by
Repéré par Fatma Pia Hotait
Être une femme et dormir, ce n’est pas si facile.
Les femmes souffrent plus d’insomnie que les hommes. C’est un fait avéré, et ce, quel que soit l’âge de la personne. Entre 18 et 24 ans, les femmes sont presque quatre fois plus touchées par l’insomnie que les hommes, selon une étude australienne menée par l’institut Roy Morgan et dont les résultats ont été publiés en septembre 2015.
L’écart s’amoindrit avec l’âge mais reste conséquent: entre 50 et 64 ans, les personnes de sexe féminin sont deux fois plus sujettes aux insomnies que les représentants de la gent masculine. Les journalistes de CNN se sont demandé d’où provenait ces différences de sommeil entre les sexes, convoquant pour cela des experts. Et les raisons ne sont pas seulement physiologiques.
1.Les hormones
Chez la femme, le cycle menstruel fait varier les niveaux d’œstrogène et de progestérone. Cette fluctuation hormonale a une influence sur la capacité à dormir ou à rester éveillée, explique à CNN Dianne Augelli, experte au Weill Cornell Center for Sleep Medicine:
«Les œstrogènes agissent sur plusieurs neurotransmetteurs qui peuvent avoir un impact sur la régulation du sommeil et la progestérone peut avoir un effet hypnotique. La variation de niveau de ces hormones peut affecter notre rythme circadien.»
Dans certaines périodes spécifiques comme la grossesse ou la ménopause, les hormones jouent aussi un rôle important. Par exemple, les bouffées de chaleur et les sueurs froides sont très courantes chez les femmes ménopausées. Des apnées de sommeil peuvent surgir, et certaines femmes se mettent à ronfler pour la première fois de leur vie, voire à haleter.
2.L’anxiété et le stress
«L’anxiété et la dépression peuvent causer l’insomnie, ou l’inverse», explique Dianne Augelli, appuyée par Michelle Drerup, psychologue spécialiste du sommeil travaillant pour le Cleveland Clinic Sleep Disorders Center, qui parle d’«insomnie comorbide».
En d’autre termes, plus on a du mal à dormir, plus on a tendance à rester éveillé.
Or, comme l’explique Michelle G. Craske, professeure de psychologie, psychiatrie et sciences du comportement et directrice du Centre de recherches sur la dépression et l’anxiété à l’Université de Californie, dans son livre Origins of Phobias and Anxiety Disorders: Why More Women than Men?, les femmes sont plus touchées par le stress et l’anxiété, entre autres à cause de leur rôle social et parental.
Reste que des thérapies existent pour sortir de ce cercle vicieux, affirme Michelle Drerup: «La thérapie cognitive et comportementale aide les patients à prendre confiance lorsqu’ils sont pris dans cette spirale négative.»
3.Le partenaire
Le sommeil des femmes peut aussi être troublé par le fait de dormir dans le même lit (du moins pour celles hétérosexuelles) que leur conjoint. Les hommes ont en effet davantage tendance à ronfler que les femmes. Seules 25% des femmes ronflent, contre 40% d’hommes. Comme tous les muscles, la langue se relâche au cours du sommeil et tombe dans la gorge, plus large chez les hommes que chez les femmes, ce qui explique en partie qu’ils ronflent plus fréquemment. De plus, les cordes vocales masculines sont plus profondes et lourdes et vibrent donc plus que les cordes vocales féminines. Enfin, la mâchoire de l’homme est en général plus prohéminente: les ronflements masculins sont donc plus audibles.
«Essayer les chambres séparés pendant une semaine peut être un bon test. Dormir seul est une habitude beaucoup plus répandue qu’on ne le croit», explique Michelle Drerup. Si le problème vient d’horaires différents, «il est important de respecter sa propre horloge» assure-t-elle.
4.Une mauvaise hygiène de sommeil
Si vous ne vous retrouvez pas dans les situations précédemment décrites, il est temps de dresser votre mea culpa. Une bonne hygiène du sommeil comprend des horaires réguliers, par exemple se fixer une heure de coucher. Faire attention à ce que la température de la chambre ne soit pas trop haute et qu’il y ait peu de lumière dans la pièce. Dianne Augelli recommande, plutôt que de prendre des somnifères, qui se sont utiles qu’à court terme et peuvent avoir des effets secondaires dangereux, d’éviter les appareils électroniques avant de se coucher, ou de faire de l’exercice (mais pas trop près du coucher). Si l’insomnie persiste, il est important de consulter un spécialiste.
J’ai tendance à lire tard dans la nuit tranquille… mais raisonnablement, une infusion et hop… Il faut que je me couche plus tôt – résolution de début d’année 2016 🙂
J’ai donc de la chance, je ne me reconnais pas dans ces symptômes.