Le cannibalisme a été pratiqué à travers les âges, soit pour survivre, pour l’humiliation ou autre raison. Aujourd’hui, encore nous entendons parler de cas de cannibalismes.
Nuage
5 Histoires de cannibalisme
Photo: Cannibalisme au Brésil, gravure de 1557
par Evelyne Ferron Spécialisée en histoire ancienne
Le 10 juin dernier, un article scientifique paru dans la revue « Nature » a mis en avant-plan une maladie associée aux pratiques anthropophages ou cannibales de la tribu Fore, de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le kuru, une maladie dégénérative du système nerveux qui provoque entre autres des tremblements, avait fortement affecté les gens de cette tribu entre 1950 et 1965, notamment en raison de la consommation du cerveau de leurs morts. Or, il n’y a pas que cette tribu qui a commis des actes de cannibalisme dans l’Histoire…
1- Le mythe de Cronos
Photo: Saturne (Cronos) dévorant un de ses fils de Francisco Goya 1823
Dans la mythologie grecque, le dieu Cronos, fils du Ciel (Ouranos) et de la Terre (Gaïa), craignait d’être détrôné par l’un de ses enfants, selon une prophétie qu’on lui avait racontée. Pour éviter de perdre son pouvoir, il mangeait systématiquement ses enfants à leur naissance. Mais son dernier enfant, Zeus, fut protégé par Gaïa et ce fut une pierre emmaillotée que Cronos dévora à la place de son fils. Le jour venu, Zeus défia Cronos et lui fit recracher tout ce qu’il avait jadis dévoré!
2- Au temps des Croisades
Photo: Illustration médiévale des croisades de Jérusalem
Au Moyen Âge, au cours de la première Croisade, les Croisés menèrent un long siège contre la cité fortifiée de Ma’arra al-Numan, tout près de Damas. Après avoir construit une tour d’assaut, les Croisés purent pénétrer dans les fortifications de la ville le 11 décembre 1098, alors que leurs réserves étaient presque épuisées. Malgré l’abdication des habitants, les Croisés y perpétrèrent un véritable massacre. Mais la cité n’était pas riche et les Croisés, à bout de réserves alimentaires, firent rôtir certains habitants de la ville pour les manger, si on en croit entre autres le récit de Raoul de Caen.
3- Le cannibalisme rituel au Brésil
Photo: Équarrissage de la victime Scène d’anthropophagie rituelle des Tupinamba par André Thevet
Les explorateurs Jean de Léry, André Thévenet et Hans Staden ont fait le récit et les dessins de rites anthropophages rituels au Brésil, alors qu’ils visitaient ce coin du monde au milieu du 16e siècle. La pratique semble avoir été propre au peuple des Tupi-Guarani et si on en croit Jean de Léry, il s’agissait surtout d’une façon d’humilier les ennemis:
« ils ne pratiquent pas le cannibalisme, ainsi qu’on pourrait le penser, par égard à la nourriture : car, bien que tous confessent que cette chair humaine est merveilleusement bonne et délicate, ils le font plus par vengeance que pour le goût. ». – Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil (1578)
Photo: L’explorateur André Thévet
4- La famine de Jamestown
Photo: À gauche: Crâne de « Jane » © Don Hurlbert/Smithsonian | À droite: reconstruction 3D du visage de « Jane » à partir du crâne par StudioEIS © Don Hurlbert/Smithsonian
Le premier établissement colonial de Nouvelle-Angleterre, Jamestown, est lui aussi associé au cannibalisme, mais cette fois-ci pour des raisons de survie en période de famine. Si certains récits d’époque laissaient croire à cette pratique, ce n’est qu’en mai 2013 que des chercheurs ont en effet pu démontrer que les premiers colons avaient consommé une jeune femme de leur groupe, surnommée Jane, qui avait 14 ans au moment des faits en 1609.
5- Le voyage fatal de la Méduse
Photo: Le radeau de la Méduse par Théodore Géricault, 1818
La Méduse est un bateau qui faisait partie d’une flotte envoyée au Sénégal pour asseoir l’autorité du roi Louis XVIII. Mais le 2 juillet 1816, la frégate avec 400 personnes à bord, s’est échouée au large des côtes sénégalaises, en raison d’une erreur de navigation. 147 survivants ont pris place sur un radeau et les plus hauts fonctionnaires dans des chaloupes, qui devaient en théorie remorquer le radeau… Les naufragés ont dérivé des jours avant qu’un autre navire de la flotte ne les retrouve le 17 juillet. Il ne restait que 15 survivants à bord. Deux survivants ont publié le récit de leur aventure et ont rapporté la nécessité de manger les morts, notamment après avoir eu à jeter la cuisinière par-dessus bord pour cause de maladie.
Bon appétit!
Je ne savais pas pour les croisades.
La FAIM (pas la fin ) justifie alors les moyens ……
Au risque de choquer , ce n’est qu’une question de » conventions » , de croyance .
Dans le même sens , certains pensent que manger des chats est » normal » au fond….c’est un animal comme le lapin par exemple …..Mais moi , je ne pourrais pas en manger , de l’être humain non plus je crois …..
C’est un vaste débat……
manger un humain peut rendre une personne vraiment malade