L’envie


Regarder et envier ne donne pas grande chose, mais faire ce qui est possible pour obtenir ce que nous désirons.
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L’envie

 

 

« Plutôt que de se promener sur la rive et regarder le poisson d’un œil d’envie, mieux vaut rentrer chez soi et tisser un filet. »

Proverbe chinois

Le Saviez-Vous ►10 photos qui ont bouleversé le monde


Des photos du monde affichant des conflits, des famines, des guerres, des réfugiés et des prisonniers ont parfois changé l’opinion des gens, ont aidé à faire bouger les choses. Ces jours-ci, c’est ce petit garçon qui est mort noyé tentant avec sa famille de trouver la paix et la sécurité ailleurs
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10 photos qui ont bouleversé le monde

 

La photo du petit naufragé syrien n’est pas la première du genre à faire le tour du monde. D’autres images ont marqué l’histoire, choqué l’opinion publique et éveillé les consciences. Certaines ont même forcé les gouvernements à agir. Retour sur 10 d’entre elles.

1. LA FILLETTE AU NAPALM

Photo : AP/Nick Ut

La photo de cette enfant nue, qui fuit les bombes américaines, est l’une des plus célèbres de l’histoire. Elle a été prise le 8 juin 1972 par le photographe américain Nick Ut.

Cette image, qui immortalise les horreurs de la guerre du Vietnam, a fait la une des médias du monde entier. Plusieurs disent qu’elle a changé l’opinion des Américains, qui étaient jusque-là favorables à la guerre. La fillette, Kim Phuc Phan Thi, a survécu. Elle vit aujourd’hui à Toronto.


2. SEUL DEVANT LES TANKS

Photo : AP/Jeff Widener

Cette image montre un homme désarmé devant une colonne de chars, place Tiananmen, à Pékin. Elle est l’emblème de la répression militaire sanglante contre le soulèvement des étudiants chinois. La photo a été prise le 5 juin 1989, au lendemain de l’intervention de l’armée contre les étudiants.

Personne ne sait ce qu’est devenu celui que l’on a surnommé « Tank Man ».


3. L’ENFANT ET LE VAUTOUR

Photo : Kevin Carter

Cette photo, prise dans un village du Soudan en mars 1993 par Kevin Carter, est l’un des symboles de la famine en Afrique. Lorsque la photo est publiée par le New York Times, le journal reçoit de nombreux messages de lecteurs qui veulent connaître le sort de l’enfant. Le photographe est l’objet de critiques. Beaucoup se demandent pourquoi il n’a pas aidé l’enfant.

Kevin Carter reçoit un an plus tard le prix Pulitzer pour cette photo. Trois mois après avoir reçu son prix, il se suicide, hanté par « les souvenirs persistants de massacres et de cadavres ». Le garçon sur la photo a survécu à la famine, mais il est mort du paludisme quelques années plus tard.


4. DÉFIGURÉE PAR LES TALIBANS

Photo : PC/AP/Jodi Bieber/Institute for Artist Management/Goodman Gallery for Time magazine

Le visage mutilé de Bibi Aisha a été publié en première page du magazine Time en août 2010 avec cette manchette : « Ce qui arrive si nous quittons l’Afghanistan ». Les talibans ont coupé le nez et les oreilles de la jeune femme parce qu’elle avait osé quitter la maison de son mari.

La photo, qui a remporté le prestigieux World Press Photo Award, a suscité la controverse. Les opposants à la présence américaine en Afghanistan y ont vu du « chantage émotionnel ». Pour d’autres, cette image est plutôt un « appel puissant à la conscience ».


5. LA TORTURE À ABOU GHRAIB

Image d’un détenu de la prison d’Abou Ghraib publié par le Washington Post en 2004. Photo : PC/Anonymous

Des images comme celle-ci ont fait le tour du monde en 2004. On y voit des prisonniers irakiens se faire torturer par des soldats américains dans la prison d’Abou Ghraib, en Irak.

L’administration américaine parlait à l’époque d’actes isolés. Au final, 11 soldats ont été condamnés à des peines de plus de 10 ans de prison. L’enquête militaire menée en 2004 a révélé 44 cas d’agressions contre des détenus à Abou Ghraib.


6. PRIS ENTRE DEUX FEUX

Photo : AFP/Getty Images

Cette image tirée d’un reportage de France 2, diffusé le 29 septembre 2000, montre un père et son fils qui tentent d’échapper aux tirs entre Israéliens et Palestiniens à Netzarim, dans la bande de Gaza.

Quelques secondes plus tard, Mohammed Al-Dura, 12 ans, est mortellement blessé à l’abdomen. Son père, Jamal Al-Dura, subit de graves blessures, mais il a survécu. Cette photo a incarné la seconde Intifada dans les Territoires palestiniens.


7. LES PRISONNIERS D’AUSCHWITZ

Photo : AP

Des images comme celle-ci ont horrifié le monde. On y voit les prisonniers du camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne.

Ces hommes et ces femmes d’une maigreur squelettique donnent une idée des mauvais traitements subis par les prisonniers des camps nazis. Les conditions y sont extrêmement dégradantes, et de nombreux prisonniers sont morts de faim ou d’épuisement, ou encore victimes des tortures et des expériences médicales.


8. LA FILLE AFGHANE

Photo : AP/Steve McCurry

Ce célèbre cliché montre une Afghane de 12 ans, réfugiée dans un camp au Pakistan, au moment de l’occupation soviétique en Afghanistan. L’image, prise en 1984 par le photographe Steve McCurry, a fait le tour du monde.


9. LES PRISONNIERS D’UN CAMP SERBE

Photo : AFP/Getty Images/André Durand

Les images de détenus squelettiques dans les camps serbes en Bosnie ont choqué le monde en 1992, en révélant l’ampleur de la campagne de purification ethnique menée dans cette région. Lorsque les forces serbes ont pris le contrôle de la Bosnie en avril 1992, elles ont incarcéré des milliers de personnes dans des camps de détention.
Cette photo a été prise dans un camp de Tjernopolje, près de Prijedor, dans le nord-ouest de la Bosnie, en août 1992.


10. LE PETIT NAUFRAGÉ SYRIEN

Photo : PC/AP/DHA

Le cadavre du petit réfugié a été trouvé sur une plage de la Turquie le 2 septembre 2015. Cette photo d’un enfant mort arrivera-t-elle à secouer l’indifférence quant au sort des milliers de migrants qui tentent de rejoindre l’Europe? Selon Al Tompkins, du Poynter Institute, il arrive que des images singulières deviennent des emblèmes et qu’elles mènent les gouvernements à régler des crises. Cela s’est vu en Somalie, au Vietnam et même à La Nouvelle-Orléans lors de l’ouragan Katrina, souligne-t-il.

Cette photo du bambin pourrait être une de ces images qui changent le monde, d’après Al Tompkins. Le garçonnet, Alan Kurdi, vient de la ville syrienne de Kobané. Son frère de 5 ans et sa mère se sont aussi noyés. Le père s’en est sorti.

http://ici.radio-canada.ca/

Il y a 3.000 milliards d’arbres sur Terre


Une estimation de 3 milliard d’arbres sur terre, c’est beaucoup ? Oui mais nous avons coupé presque de moitié le nombre pour laisser place à l’agriculture et les villes.
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Il y a 3.000 milliards d’arbres sur Terre (les scientifiques les ont comptés)

 

Comptez les arbres au lieu de compter les moutons | @sage_solar via Flickr CC License by

Comptez les arbres au lieu de compter les moutons | @sage_solar via Flickr CC License by

Repéré par Claire Levenson

Pour chaque personne sur Terre, il y a 422 arbres. Mais ce nombre est en chute constante.

Une équipe de trente-huit scientifiques vient de publier un recensement de tous les arbres de la planète, et il s’agit du décompte le plus exact jamais fait jusqu’ici. Alors que les précédentes études basées sur des images satellitaires estimaient le total à environ 400 milliards, il y aurait en fait plus de 3.000 milliards d’arbres, selon un article publié dans la revue Nature.

Ce nombre équivaut à 422 arbres par personne sur Terre, alors que, selon le décompte précédent, le ratio n’était que de 61 arbres par personne. Près de la moitié de ces arbres, 43% du total, sont dans les forêts tropicales et subtropicales.

Même si le nombre d’arbres total est plus élevé que prévu, les auteurs de l’article rappellent qu’environ quinze milliards d’arbres sont coupés chaque année, particulièrement dans les zones tropicales. Depuis les débuts de l’agriculture humaine, les chercheurs estiment que le nombre d’arbres total a chuté de 46%.

Relevés de terrain

Afin de faire ce recensement inédit, l’équipe menée par Thomas Crowther, de l’université de Yale, a utilisé des images satellitaires mais aussi 429.775 relevés fait ssur le terrrain dans plus de 50 pays. Les chercheurs ont complété les estimations d’arbres en utilisant les caractéristiques environnementales d’une région donnée (température, élévation), ce qui leur a permis d’avoir un décompte plus exact que les images satellite. Là où il n’y avait pas de relevés de terrain, ils ont fait des estimations à partir des tendances de densité dans des régions similaires, précise le Wall Street Journal.

«Nous avons presque réduit par deux le nombre d’arbres sur la planète, ce qui a affecté le climat et la santé. Cette étude souligne à quel point d’autres efforts sont nécessaires si nous voulons restaurer des forêts saines à travers le monde»,explique Thomas Crowther.

Les biologistes pourront utiliser ces estimations de densité d’arbres par région pour déterminer quels plantes et animaux peuvent y vivre. Ces estimations permettront aussi d’évaluer l’influence de ces forêts sur la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et de faire des prédictions sur l’impact du changement climatique sur les forêts.

http://www.slate.fr/

De la neige en été à Whistler


Même s’il fait très chaud depuis quelques jours et que les températures sont en haut des températures pour cette fin de saison, je n’envie pas du tout l’ouest du pays qui ont reçu une des précipitations sous forme de neige. C’est la deuxième fois, à ma connaissance que la neige tombe cette année dans l’Ouest Canadien
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De la neige en été à Whistler

 

Après de longs mois de sécheresse et de chaleur en Colombie-Britannique, il a neigé à Whistler mercredi avant même la fin de l’été.

Un texte de Maryse Bernard

Des averses isolées de neige ont commencé à tomber dans l’après-midi et devraient continuer de blanchir le sommet des montagnes jusqu’en soirée.

Le météorologue d’Environnement Canada Matt MacDonald affirme qu’une tombée de neige en septembre n’est pas sans précédent, mais que la situation demeure rare.

« Étant donné que c’est encore l’été, c’est assez exceptionnel », souligne-t-il.

Les sommets de montagnes à Banff et à Jasper en Alberta ont aussi reçu de la neige la semaine dernière.

D’extrême en extrême

Le changement abrupt des conditions météorologiques a amené une violente tempête de vent et de la pluie abondante au sud-est de la province le week-end dernier.

« La zone de haute pression qui a dominé la province au cours de l’été s’est maintenant déplacée vers l’est », explique M. MacDonald.

Environnement Canada soutient que le beau temps devrait refaire son apparition dans la région au cours des prochains jours.

« L’été sera de retour pour la fin de semaine », indique M. MacDonald.

La neige disparaîtra dès le retour du temps chaud, mais la nouvelle a rapidement suscité des réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux mercredi.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

Neandertal avait l’eau chaude à la maison


Les découvertes sur les hommes de la préhistoire, les néandertaliens démontrent qu’ils étaient plus futés qu’ils en avaient l’air
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Neandertal avait l’eau chaude à la maison

 

Une néandertalienne reconstituée à partir du crâne de Saint Césaire, Charente Maritime NOSSANT JEAN MICHEL/SIPA

Une néandertalienne reconstituée à partir du crâne de Saint Césaire, Charente Maritime NOSSANT JEAN MICHEL/SIPA

Par Rachel Mulot

La fouille d’un abri catalan, occupé il y a 60.000 ans, a révélé un récipient creusé à même le sol, entouré de foyers et de pierres à chauffer. Pour se laver ou cuisiner ?

CHAMBRE. Délicat, Neandertal ? En tous cas, il connaissait le confort de l’eau chaude à domicile. La fouille de l’abri Romani, en Catalogne(Espagne), a livré cet été de nouveaux indices sur le degré de raffinement de ce cousin préhistorique mystérieusement éteint il y a environ 40.000 ans. 100 000 nouveaux vestiges archéologiques ont permis d’en savoir plus sur les activités domestiques d’Homo neanderthalensis.

« L’abri, occupé il y a 60 000 ans, a ses aires de vie bien délimitées », explique l’archéologue Maria Gema Chacón de l’Institut Catala de Paleoecologica Humana i Evolucio Social (IPHES) : « dans ces 180 m2, on repère la chambre à coucher près du foyer, presque vierge de vestiges ;  la boucherie/cuisine avec ses ossements de chevaux, daims, aurochs et chèvres proprement découpés ;  l’atelier de façonnage des outils et ses nombreuses pointes racloirs, couteaux de pierre et enfin la ‘déchetterie’, qui a livré une accumulation très importante de restes animaux ». 

Pierres brûlantes dans l’eau

Surtout, les néandertaliens ont creusé un trou concave de 40 x 30 x 10 cm à même le sol, montrent les dernières fouilles.

« Il a été creusé pour conserver de l’eau chaude », estiment les chercheurs de l’IPHES. La cuvette, située près de la paroi de l’abri sous roche est en effet entourée de plusieurs foyers et de spéléothèmes –des concrétions calcaires fréquentes dans les grottes– qui ont été autrefois fracturées sous l’effet de la chaleur.

Conclusion ?

« Neandertal jetait ces pierres brûlantes dans l’eau pour la chauffer puis la garder à température ».

La cuvette néandertalienne de l’abri Romani, en Espagne. Crédit IPHES Palmira Saladié.

Toilette ou mijotage préhistorique?

Mais le trou a-t-il servi de cuvette pour la toilette ? Ou de fosse culinaire pour cuire un ragoût ou un pot au feu? Nous avons peu d’indices sur l’hygiène de Neandertal, même si nous savons qu’il ne dédaignait pas la coquetterie, les parures de coquillages, les teintures d’ocre sur la peau. En revanche, pour l’archéologue John Speth de l’université du Michigan, pas de doute, il savait cuisiner, en tous cas faire mijoter ou bouillir sa viande:

« Les os d’animaux trouvés sur les sites occupés par les néandertaliens sont exempts à 90% de marques de dents humaines, et n’ont donc pas été rongés », explique-t-il.

La viande et la graisse se détachaient peut-être facilement des os car la chair avait été cuite. Des grains cuits ont également été retrouvés entre les dents d’un des Néandertaliens de la tombe de Shanidar, en Irak, rappelle t-il. Evidemment, rien n’atteste que les Néandertaliens avaient des pots ou des casseroles pour cuisiner. mais pour John Speth

, »ils ont utilisé les panses ou des peaux d’animaux ainsi que de l’écorce pliée pour faire des sachets de cuissons qu’ils emplissaient de nourriture puis jetaient dans l’eau bouillante « .

C’est là que réside peut-être le secret du récipient de l’abri Romani.

http://www.sciencesetavenir.fr/

La confiance, vitale et faillible


La confiance est importante dans tous les domaines de la vie, on se fait confiance, on fait confiance aux autres. Reste qu’il est difficile de différencier le bon jugement, l’appréciation et la confiance a des degrés différents
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La confiance, vitale et faillible

 

 

un homme tient par la main un autre sur une paroi en montagne

© shutterstock / Yuriy Seleznev

L’auteur

Sébastien Bohler est rédacteur en chef adjoint du magazineCerveau&Psycho

Même si nous sommes obligés de faire confiance aux autres et à nos propres jugements, notre cerveau nous trompe plus souvent qu’on ne le croit.

Sans confiance, rien n’est possible. Ni lien humain, ni engagement, ni décision féconde. À chaque instant de nos vies, nous nous fions à nos proches, à notre bonne étoile (pourrai-je rembourser cet emprunt ?), et même à nos peurs (je ne pense pas que je pourrai plonger de cette hauteur). Or des chercheurs de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, de l’université Pierre-et-Marie-Curie et du Centre d’économie de la Sorbonne, en étudiant comment une partie de notre cerveau crée ce sentiment, révèlent aussi pourquoi il est à la fois crucial et parfois trompeur.

C’est dans notre cortex préfrontal ventromédian, situé à l’avant du cerveau et au-dessus des yeux, que se forgerait le sentiment de confiance. Ce sentiment émerge sans que nous le voulions dans pratiquement toutes les situations. Par exemple, en observant la carte d’un restaurant. De premiers neurones s’activent au moment où vous essayez d’imaginer la saveur de tel ou tel plat. Pratiquement au même instant, d’autres neuronnes (dans votre cortex préfrontal ventromédian) estiment le degré de confiance que vous avez dans vos propres estimations. Vous pouvez ainsi penser : « le steak tartare a l’air correct » et « je ne suis pas très sûr de mon coup ». Ou bien : « les scampis grillés doivent être délicieux » et aussi « ça, j’en suis sûr ».

Ces deux dimensions du jugement, appréciation et confiance dans l’appréciation, vont de pair. Maël Lebreton, Mathias Pessiglione et leurs collègues ont découvert que la même région du cerveau – le cortex préfrontal ventromédian – crée à la fois le jugement et la confiance dans ce même jugement, ce qui explique probablement pourquoi plus l’appréciation est intense (les scampis sont délicieux) plus la confiance est élevée (j’en suis sûr). Une erreur qui nous fait accorder plus de confiance aux jugements extrêmes.

Ceci explique le biais d’optimisme, un défaut cognitif fâcheux qui amène par exemple 85 % des gens à se croire meilleurs conducteurs que les autres. Le cortex préfrontal ventromédian pourrait en être la cause car il crée à la fois l’estimation de sa propre habileté de conducteur (je me débrouille bien) et la confiance dans ce jugement (j’en suis certain). Cette zone cérébrale semble incapable de dissocier les deux, c’est-à-dire de penser quelque chose comme : « Je suis très bon conducteur mais je n’en suis pas très certain. »

Un autre exemple est l’« effet halo », une confiance excessive que nous inspirent les personnes intéressantes, brillantes, belles ou attirantes. Notre appréciation immédiate de ces personnes étant positive, nous avons du mal à la remettre en question. Dans le domaine de l’économie, les investissements à haut risque en bourse, du fait qu’ils représentent des options très désirables, sont accompagnés d’une confiance excessive. On connaît les conséquences…

L’aspect inconscient des processus de confiance les rend particulièrement difficiles à maîtriser. Il peut être alors profitable de les rendre « plus conscients », par exemple en y réfléchissant à haute voix ou en communiquant notre sentiment de relative certitude auprès de notre entourage. En 2010, des chercheurs anglais et danois avaient ainsi découvert que deux personnes devant évaluer ensemble l’intensité et le contraste d’un stimulus visuel (il s’agissait de lignes noires sur un fond gris) livraient une meilleure estimation ensemble qu’inviduellement. Mais cela ne fonctionnait qu’à une condition : qu’elles se communiquent leur degré de confiance en leur propre jugement.

http://www.pourlascience.fr/

La mémoire spatiale: risques et bénéfices du GPS pour sa santé cognitive


Le GPS est un merveilleux outil pour trouver sa route sans demander de l’aide au gars du garage. Mais le GPS ne doit pas devenir une béquille pour rendre paresseux notre mémoire spatiale.
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La mémoire spatiale: risques et bénéfices du GPS pour sa santé cognitive

 

Dr Véronique Bohbot

Chercheuse à l’Institut Douglas, professeure au Département de psychiatrie de l’Université McGill

Les technologies sont bien pratiques – elles nous facilitent la vie. Celles-ci nous permettent de multiplier les choses que nous pouvons accomplir.

Par exemple, je ne pourrais me passer de mes courriels pour communiquer à travers le monde. Je me souviens du temps où, dans le monde académique, on nous demandait d’évaluer des articles et subventions par correspondance postale. S’ensuivait alors des semaines, et parfois même des mois, de va-et-vient pour s’entendre sur le travail et recevoir les documents à évaluer. Aujourd’hui, ce processus se résume à quelques secondes d’échanges.

D’autre part, je ne pourrais surtout pas me passer de mon agenda électronique pour mon horaire quotidien, ni de mon GPS, qui vient à mon secours lorsque je fais de la route en territoire inconnu.

C’est ce qui soulève la question: est-ce qu’il y a un coût à tout ça? La réponse dépend en fait du type d’utilisation que nous en faisons.

Beaucoup de recherches démontrent qu’une partie du cerveau qui se nomme «hippocampe» est cruciale pour une cognition saine. Cette région cérébrale est importante pour la mémoire épisodique, c’est-à-dire la mémoire des évènements de notre vie. Par exemple, comment avons-nous passé le nouvel an en décembre dernier? Où étions-nous? Avec qui? Quels étaient les sujets de discussion? Qu’est-ce que nous avons mangé? Est-ce que nourriture avait une odeur plaisante? Est-ce que nous nous sommes déplacés à plusieurs endroits durant la soirée?

Une composante importante de la mémoire épisodique est la mémoire spatiale, c’est-à-dire la mémoire concernant l’endroit où s’est situé l’évènement dont nous nous souvenons.

La mémoire spatiale implique un apprentissage des relations entre les points de repère, ou points d’intérêt, de notre environnement, de façon à créer une carte cognitive. Une carte cognitive est une représentation mentale de notre environnement, un peu comme une carte routière.

Grâce à cette carte mentale, il nous est possible de se déplacer directement vers un but précis (rentrer à la maison) à partir de nouveaux points de départ (un nouveau restaurant). Plus nous utilisons notre hippocampe en faisant attention aux points de repère dans l’environnement, plus il tend à grossir et développer de la matière grise.

À l’inverse, plusieurs études démontrent que lorsque nous arrêtons de stimuler notre mémoire spatiale en ne faisant plus attention aux points de repères dans notre environnement, l’hippocampe s’atrophie, ce qui constitue un facteur de risque pour des troubles cognitifs liés au vieillissement, tels que le trouble cognitif léger ou la maladie d’Alzheimer. Plusieurs études ont démontré que des personnes ayant de l’atrophie à l’hippocampe ou au cortex entorhinal (une région cérébrale connexe à l’hippocampe) ont, 5 ans plus tard, plus de chance de développer la maladie d’Alzheimer.

Ces études suggèrent que de stimuler son hippocampe par le biais de la mémoire spatiale pourrait réduire les risques de démence.

Nos études démontrent que lorsque les gens arrêtent d’utiliser leur hippocampe pour fabriquer des cartes cognitives, ils le font en faveur d’autres structures du cerveau nommées «noyaux caudés». Les noyaux caudés sont responsables d’une stratégie de navigation que l’on nomme «stimulus-réponse». La stratégie stimulus-réponse implique d’agir en réaction à un stimulus dans l’environnement. Par exemple, tourner à droite, au coin, après le parc. On peut donc se déplacer avec une série de réponses à des stimulus, sans avoir recours à notre hippocampe. Avec la pratique, ce processus s’automatise, comme un mode autopilote.. Un bon exemple est lorsque l’on emprunte le même chemin pour aller au travail tous les jours, et que le chemin est parcouru de façon tellement automatique que nous nous retrouvons parfois sur le chemin du travail les fins de semaines, même si ce n’était pas notre intention.

Nous sommes aussi en mode autopilote lorsque nous nous déplaçons pour aller chercher quelque chose dans une autre pièce de la maison, mais que nous ne nous souvenons plus, à l’arrivée, de la raison du déplacement. Ceci peut être inquiétant, parce que nos études ont démontré que plus les gens ont de matière grise aux noyaux caudés, moins ils ont de matière grise à l’hippocampe. Ceci impliquerait qu’utiliser la stratégie stimulus-réponse (mode autopilote) pourrait être néfaste pour l’hippocampe.

Là se pose la grande question: si nous utilisons un GPS, quelle stratégie utilisons-nous? Est-ce que nous utilisons le GPS de façon sécuritaire pour notre santé cognitive en stimulant notre mémoire spatiale et en accroissant nos connaissances de l’environnement? Si oui, ceci stimulerait notre hippocampe qui resterait en bonne santé, tout en diminuant les risques de troubles cognitifs. Par contre, si nous utilisons le GPS en suivant les directives en mode autopilote avec la stratégie stimulus-réponse, nous diminuons l’utilisation de notre mémoire spatiale et ceci pourrait devenir problématique.

Quelques conseils concernant l’utilisation du GPS :

• John O’Keefe, prix Nobel de médecine 2014, identifie l’hippocampe comme un GPS interne. Donc le meilleur conseil, c’est utiliser son GPS interne.
• Utilisez de nouveaux chemins et portez attention à votre environnement, que ce soit avec ou sans GPS.
• Prenez le temps de lire la carte topographique du GPS, vue de haut, avant votre départ. Identifiez le point de départ et le point d’arrivée, ainsi que le chemin pour aller d’un point à l’autre.
• Prenez le temps de lire attentivement les directives du GPS pour le chemin désiré plusieurs fois et mémorisez-les. Fermez le GPS lorsque vous vous déplacer.
• Choisissez un GPS qui vous montre une carte vue d’en haut lors du déplacement.
• Si vous utilisez le GPS, fermez-le au retour et utilisez votre mémoire. De savoir que le GPS sera fermé vous encouragera davantage à faire attention au chemin. Il s’agit de prendre le temps chaque étape de regarder les points de repère, et d’imaginer leurs relations dans un plan vue de haut.
• Lorsque vous vous perdez et que vous devez faire un détour, c’est ennuyeux, mais ce n’est pas si grave. Certaines études ont montré que des erreurs sont associées à une activité accrue de l’hippocampe, possiblement parce qu’en faisant des erreurs, ceci stimule notre attention vers l’environnement pour se retrouver.
• Si vous sentez plus en sécurité avec votre GPS, utilisez le en gardant l’œil ouvert et en mémorisant votre chemin. Une façon de savoir si votre stratégie est efficace est si vous êtes plus autonomes et êtes davantage capable de vous rendre sans le GPS les prochaines fois. Si vous êtes quelqu’un qui avait une bonne mémoire spatiale, mais que vous vous trouvez de plus en plus dépendant de votre GPS, c’est un signe que vous n’utilisez plus votre hippocampe lorsque vous vous déplacez dans l’environnement.
• En somme chaque minute que vous vous déplacez est une opportunité pour stimuler votre hippocampe.
Profitez-en!

Consultez notre site internet sur la santé cognitive www.vebosolutions.com pour en savoir plus sur les quatre piliers d’une cognition saine associé à un hippocampe en santé.

Références
– Apostolova LG, Dutton RA, Dinov ID, Hayashi KM, Toga AW, Cummings JL, Thompson PM. (2006) Conversion of mild cognitive impairment to Alzheimer disease predicted by hippocampal atrophy maps. Arch. Neurol. 63, 693 – 699. (doi:10. 1001/archneur.63.5.693).
– Bohbot VD et al. (2007) Gray matter differences correlate with spontaneous strategies in a human virtual navigation task. J. Neurosci. 27, 10 078 -10 083. (doi:10.1523/JNEUROSCI.1763-07.2007)
– Iaria G et al. (2003) Cognitive strategies dependent on the hippocampus and caudate nucleus in human navigation: variability and change with practice.J. Neurosci. 23, 5945 – 5952.
– Killiany RJ, Hyman BT, Gomez-Isla T, Moss MB, Kikinis R, Jolesz F, Tanzi R, Jones K, Albert MS. (2002) MRI measures of entorhinal cortex vs hippocampus in preclinical AD. Neurology. Apr 23;58(8):1188-96.
– Konishi, K, Etchamendy, N, Roy, S, Marighetto, A, Rajah, MN, and Bohbot, VD. (2013) Decreased fMRI activity in the hippocampus in favour of the caudate nucleus in older adults tested in a virtual navigation task. Hippocampus 23: 1005-1014. (doi: 10.1002/hipo.22181).
– Konishi, K, Bohbot, VD. (2013) Spatial navigational strategies correlate with grey matter in the hippocampus of healthy older adults tested in a virtual maze. Frontiers in Aging Neuroscience 20;5:1. (doi: 10.3389/fnagi.2013.00001).
– Lupien SJ et al. (1998) Cortisol levels during human aging predict hippocampal atrophy and memory deficits. Nat. Neurosci. 1, 69 – 73. (doi:10.1038/271).
– O’Keefe J, Nadel L. (1978) The hippocampus as a cognitive map. Oxford, UK: Clarendon.

http://quebec.huffingtonpost.ca/