Pour sauver une main brûlée, un chirurgien la place dans le ventre de son patient


Toute à une stratégie pour sauver une main. J’imagine la tête du grand-papa qui écoute les explications de sa petite-fille de la stratégie pour éviter l’amputation
Nuage

 

Pour sauver une main brûlée, un chirurgien la place dans le ventre de son patient

 

Chirurgien plastique, le Dr Anthony Echo examine la main de son patient, Frank Reyes, avant de procéder à l'opération. ©Pat Sullivan/AP/SIPA

Chirurgien plastique, le Dr Anthony Echo examine la main de son patient, Frank Reyes, avant de procéder à l’opération. ©Pat Sullivan/AP/SIPA

Par Hugo Jalinière

Pour sauver une main brûlée, un chirurgien va la placer sous la peau de l’abdomen de Frank Reyes, 87 ans. Seule façon d’éviter l’amputation.

CHIRURGIE. Il a passé trois semaines avec sa main placée bien au chaud dans son ventre… Gravement brûlé à la main gauche, Frank Reyes, 87 ans, a fait l’objet d’une stratégie thérapeutique assez incroyable. Pour préserver au maximum les tissus et favoriser leur cicatrisation, les médecins du Houston Methodist Hospital (Houston, Etats-Unis) ont choisi de placer chirurgicalement le membre meurtri dans l’abdomen de M. Reyes. Celui-ci a ainsi passé trois semaines avec sa main littéralement cousue sous la peau de son ventre, le temps que de nouveaux vaisseaux sanguins puissent se former. La séparation a été réalisée avec succès jeudi 27 août 2015 par le Dr Anthony Echo, chirurgien plastique en charge de ce cas très particulier.

Trois semaines auparavant, c’est la petite-fille, Casey Reyes, qui avait trouvé les mots pour expliquer à son grand-père l’opération aux allures de science-fiction proposée par les chirurgiens :

« Ils vont mettre ta main à l’intérieur de ton estomac, un peu comme dans un sweat-shirt. » 

En réalité, la main n’est pas exactement dans l’estomac, mais placée sous la peau de l’abdomen ; une façon de la mettre à l’abri. La stratégie consiste en effet à offrir au membre un environnement plus favorable à la cicatrisation, et lui donner ainsi le temps et les conditions pour former de nouveaux vaisseaux sanguins.

©Pat Sullivan/AP/SIPA

« C’est une sensation assez amusante », expliquait Frank Reyes alors que sa main était encore attachée à son ventre.

Le recours à une telle technique n’est certes pas une première, mais la procédure reste peu commune. Et à en croire ce cas précis, elle a de l’avenir.

« Sans ça, il aurait probablement perdu tous ses doigts », explique le Dr Anthony Echo.

L’histoire commence alors que Frank Reyes est en train de changer un pneu. Le cric aurait glissé et coincé sa main contre un métal alors brûlant en raison des fortes températures de l’été. Le Dr Echo explique que le métal a littéralement « cuit la main », brûlant les tissus et les tendons pendant plus d’une demi-heure, le temps que les secours libèrent le vieil homme. Les médecins ont d’abord tenté de soigner la main par des méthodes traditionnelles (désinfection de la blessure, bandages, etc.). Mais rien n’empêchait l’infection de se propager. À tel point qu’ils ont dû procéder à l’amputation de l’index. Ce qui n’a toutefois pas ralenti l’aggravation de l’état de santé de Frank Reyes. Alors que les tissus de la main se meurt, celle-ci ressemble de plus en plus à celle d’une momie. Le Dr Anthony Echo récupère alors ce cas qui semble désespéré. Et juge rapidement q’une greffe de peau ne serait pas suffisante.

Décision est prise, avec l’accord du patient incrédule, de « ranger » la main sous la peau de l’abdomen.

©Pat Sullivan/AP/SIPA

Si l’opération est encore très récente, la technique semble avoir fonctionné puisque Frank Reyes espère déjà retrouver entièrement l’usage de sa main.

http://www.sciencesetavenir.fr/

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