Comment peut-on qualifier de guerre une guerre propre? Et puis ce que l’on qualifiait de guerre propre ne l’était pas vraiment
Nuage
D’où vient le concept de « guerre propre » ?
Ce cliché a saisi le tragique débarquement américain sur l’île de Tarwa. Crédit : Ullstein bild/Getty Images
Très contemporain, le concept de « guerre propre » (un conflit qui occasionnerait un nombre limité, voire nul, de victimes) est né en 1943.
Le 23 novembre, sur le minuscule atoll de Tarawa, dans le Pacifique, les troupes américaines, victorieuses mais exsangues, dénombrent leurs morts. Face à l’ennemi japonais, elles ont perdu en trois jours plus de mille soldats. Une boucherie.
Pour la première fois depuis l’entrée en guerre des États-Unis, la presse nationale ne subit aucune censure et montre toute l’horreur des combats. Un mouvement de protestation naît des images de Tarawa. Et nombre d’Américains réclament l’arrêt des pertes humaines, jugées inutiles.
Soixante-douze ans plus tard, la « guerre propre » n’a toujours pas trouvé de réalité sur le terrain.
> Lu dans Le jour où l’Amérique a vu la guerre, 1943 : le traumatisme de la bataille de Tarawa, de Cyril Azouvi, Lux Éditeur
La guerre propre c’est une guerre qui ne fait pas de victime, mais cela n’existe pas, même la guerre froide en a fait.
Aucune guerre n’est propre! C’est antinomique!