C’est tu beau la science un peu !!! Certains savent que nos cheveux sont de vraies mémères, ils peuvent donner des informations sur nos déplacements, et notre qualité de vie, mais pouvoir définir ce genre d’information à une femme qui a existé depuis plus de 3 000 ans, c’est un tour de force !
Nuage
La vie d’une femme ayant vécu il y a 3.400 ans reconstituée
Ci-dessus, la tombe de Egtved Girl. On y aperçoit ses vêtements, ainsi que les restes d’une couverture. Crédits : The British National Museum
Par Anna Biazzi
C’est une performance : la vie de « Egtved Girl », une jeune femme ayant vécu à l’Age du bronze, a été reconstituée par un groupe de chercheurs grâce à l’analyse de ses cheveux et d’autres tissus corporels.
Lorsqu’un fossile humain est mis au jour, des questions nous viennent forcément à l’esprit: quelle a été sa sa vie ? Quels lieux et quelles personnes a-t-il fréquenté ? Des questions qui restent habituellement sans réponse…jusqu’à aujourd’hui. L’histoirenne Karin Margarita Frei (Musée National de la Danemark, Copenhagen, Danemark) et son équipe ont en effet reconstruit la vie intime de « Egtved Girl » : une jeune femme ayant vécu à l’Age du Bronze il y a 3400 ans, et dont les restes ont été découverts en 1921 près du village danois de Egtved.
Cette nouvelle étude nous permet en effet d’en savoir beaucoup plus sur la vie de cette femme. Selon Frei et ses collègues, Egtved Girl ne serait pas née en Danemark, où elle a été enterrée, mais dans la Forêt Noire, au sud de l’Allemagne actuelle. Elle aurait grandi dans une famille adorant une divinité représentée par le soleil, et serait même devenue une prêtresse de ce culte. A l’âge de 18 ans, Egtved Girl se serait mariée avec le chef d’une tribu venant de l’actuel Danemark, où le couple et leur enfant auraient fini par s’installer. Egtved Girl aurait travaillé plusieurs fois dans son pays d’origine avant de mourir à l’âge de 18 ans, avec son enfant.
Comment Frei et ses collegues ont-ils pu reconstruire la vie d’Egtved Girl ? Ils ont utilisé le strontium, un élément chimique présent dans les roches et qui rentre dans notre organismes à travers l’eau que nous buvons. Des traces peuvent étre trouvées dans les dents, les cheveux et les ongles. Dans la nature, ce métal est présent sous deux formes alternatives (isotopes) selon la structure géologique du sol. Et c’est l’analyse de ces deux isotopes dans plusieurs tissus d’Egtved Girl qui a permis aux chercheurs de remonter aux régions fréquentées par la jeune femme.
Un exemple ? Puisque les cheveux poussent d’un centimètre par mois environ, les chercheurs ont pu établir que les cheveux du fossile, longs de 23 centimètres, correspondaient aux 23 derniers mois de vie d’Egtved Girl. L’analyse des isotopes de strontium présents dans les cheveux a ensuite permis d’établir que dans ses 23 derniers mois de vie, la jeune femme avait plusieurs fois voyagé entre la Danemark et l’Allemagne du sud.
Les chercheurs précisent toutefois que certains éléments de l’histoire sont encore spéculatifs, notamment en ce qui concerne certains lieux qui n’ont pas pu être localisés avec précision.
Cette étude a été publiée le 21 mai 2015 dans la revue Scientific Reports, sous le titre« Tracing the dynamic life story of a Bronze Age Female ».
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