Bonheur


Il est là, il vient et passe, pour une heure, une journée puis repart, et reviens. L’avez-vous vu ? L’avez-vous senti ? Non ! Peut-être que vous regardiez ailleurs, ou que vous attendiez tellement à autre chose que vous avez manqué un beau moment …
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Bonheur

 

Les hommes piétinent le bonheur au lieu de le remuer comme une terre délicate.

Franz Hellens

Les dunes du Sahara sont-elles vivantes?


Imaginez un terrain de jeux avec des dunes de sable que chaque fois que vous mettez les mains, les formes changent pour en créer d’autre, Le sable du Sahara possède cette particularité
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Les dunes du Sahara sont-elles vivantes?

 

Merzouga est un petit village au sud-est du Maroc connu pour la hauteur de ses dunes. Cette région offre donc un paysage magnifique illustrant à la perfection les charmes du sud du Maghreb.

Dans cette vidéo témoignant de la beauté du Sahara, un homme s’amuse simplement à manipuler le sable mais la réaction qu’il observe sur les dunes est étonnante.

 

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Le Saviez-Vous ► L’hystérie, la démence… pour accabler les femmes, toutes sortes de maladies ridicules ont été inventées dans le passé


Il est vrai qu’entre homme et femme, la maladie peut agir différemment, et certaines touchent plus un sexe que l’autre. Cependant, la médecine a longtemps négligé les femmes et les médecins ont préféré inventer des maladies souvent sexistes et inutiles, et même très dangereuses si on songe, par exemple, que là les femmes ont été en grand nombre à subir une lobotomie à comparer aux hommes
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L’hystérie, la démence… pour accabler les femmes, toutes sortes de maladies ridicules ont été inventées dans le passé

 

Par Charlotte Arce

Hystériques, folles à lier, désaxées, névrosées… : parce qu’elles sont considérées comme instables et émotives, les femmes ont longtemps été soupçonnées par le corps médical d’être sujettes aux maladies mentales. La preuve avec ces 6 pathologies « typiquement féminines » et totalement invraisemblables inventées pour maintenir les femmes à leur place, comme le révèle le site américain Mic.

La « bicycle face »

C’est sans doute l’un des maux touchant les femmes les plus idiots jamais imaginées, affirme Mic.com. En 1895, le journal The Springfield Republican publie un article dans lequel il met en garde les femmes contre les ravages causés par la bicyclette. En se déplaçant régulièrement en vélo, elles prenaient le risque d’être victimes du syndrome de la « bicycle face » (littéralement, le visage du vélo), c’est-à-dire de voir leur visage rester irrémédiablement figés dans une grimace d’effroi. L’épuisement, l’insomnie, les palpitations cardiaques, les maux de tête et la dépression étaient aussi considérés comme des effets secondaires d’une pratique régulière de la bicyclette chez les femmes.

Surtout, la bicyclette a été le premier moyen de transport que les femmes pouvaient prendre seules et sur de longues distances sans avoir besoin d’un homme à leurs côtés. En cela, le vélo est lié à l’émergence du féminisme. Le magazine Vox souligne d’ailleurs qu’en Angleterre, les Suffragettes étaient de grandes amatrices de bicyclette, et que son adoption par de nombreuses femmes a grandement contribué à révolutionner la tenue des femmes, qui, pour mieux pédaler, ont fini par abandonner le corset.

L’utérus vagabond

Grand classique des pseudo-pathologies féminines, le syndrome de « l’utérus vagabond » trouve ses racines dans la Grèce Antique : Hippocrate, considéré comme le père de la médecine, le décrivait comme « un animal dans un animal » (sympa…) qui ferait vibrer le corps de la femme et affecterait ses humeurs et sa santé.

L’une des « prescriptions » pour lutter contre le syndrome de l’utérus vagabond a d’ailleurs longtemps été de tomber régulièrement enceinte pour empêcher l’utérus de se balader. Un médecin byzantin aurait également conseillé aux femmes qui souffraient de ce mal de crier ou d’éternuer pour maintenir leur utérus en place.

L’hystérie

Tout droit dérivé du syndrome de l’utérus vagabond, l’hystérie (utérus en grec) est restée fortement associée à la féminité, en dépit des efforts au XIXe siècle de Charcot, Janet, Freud, Breuer, etc. qui ont chacun démontré l’existence d’hystéries chez les hommes.

D’après les médecins de l’époque, l’hystérie se traduit par « la maladie de l’utérus », aux symptômes aussi variés que « l’anxiété, l’insomnie, l’irritabilité, la nervosité, le fantasme érotique, des sensations de lourdeurs dans l’abdomen, l’oedème pelvien et la lubrification vaginale ». Le remède prôné par les médecins et les sages-femmes ? Un « massage des organes génitaux jusqu’à l’orgasme » des femmes souffrant d’hystérie grâce aux premiers vibromasseurs de l’histoire. Pour une fois qu’une fausse maladie (et sexiste de surcroît) sert à quelque chose…

La surcharge émotionnelle

Parce qu’elles sont incapables de maîtriser leurs émotions et en perdent forcément à un moment ou à un autre la raison, les femmes sont aussi les premières et principales victimes des lobotomies, ces opérations chirurgicales archaïques ayant pour but d’interrompre certains circuits neuronaux pour traiter les maladies mentales.

La première lobotomie de l’histoire a d’ailleurs été réalisée sur une femme au foyer du Kansas en 1936. Walter Freeman, le psychiatre qui a prescrit l’opération, aurait diagnostiqué une « surcharge émotionnelle ayant conduit à la maladie mentale ». Il en aurait conclu que le seul remède qui vaille soit de couper certains nerfs dans le lobe frontal (siège de la personnalité et des fonctions cognitives supérieures) pour stabiliser la maladie mentale de la patiente.

Avant d’être privé d’exercer en 1967 suite à la mort d’un de ses patients sur la table d’opération, Walter Freeman a eu le temps de réaliser au moins 3 500 lobotomies dans 23 États américains. Selon les experts, les États-Unis ont pratiqué plus de 50 000 lobotomies au début des années 50.

Une pratique répandue dans de nombreux pays, parmi lesquels la Suède. Le Journal of the History of the Neurosciences: Basic and Clinical Perspectives estime que 63% des lobotomies réalisées dans le pays ont été pratiquées sur des femmes.

http://quebec.huffingtonpost.ca/

L’Européen est blanc depuis moins de 8.000 ans


Nos ancêtres de plusieurs milliers d’années au temps des chasseurs-cueilleurs étaient probablement noirs. Alors être raciste, c’est de haïr notre propre origine
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L’Européen est blanc depuis moins de 8.000 ans

 

<a href="https://flic.kr/p/aC2j1L">Deux statues blanches</a> par Couscouschocolat <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">Licence by</a>

Deux statues blanches par Couscouschocolat Licence by

 

Repéré par Pierre Lemerle

D’après des anthropologues, l’homme «blanc» existe depuis peu. Leur étude, présentée lors de la réunion annuelle des anthropologues américains le 26 mars, montre que l’homme à la peau blanche n’existe que depuis 8.000 ans.

Si l’on savait que les premiers humains venus en Europe étaient noir de peau (il y a 40.000 ans), ces nouvelles données montrent que les populations de chasseurs cueilleurs installés en Espagne, au Luxembourg ou en Hongrie il y a 8.500 ans avaient aussi la peau pigmentée, rapporte Science Magazine.

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont comparé les génomes de 83 individus issus de sites archéologiques européens, d’après le même site. L’équipe de chercheurs avait révélé en février que les Européens d’aujourd’hui avaient pour ancêtres trois anciennes populations de chasseurs-cueilleurs et fermiers. Un étude de biologistes parue en février montrait déjà qu’une population importante venant du nord de la mer Baltique était arrivée en Europe –des bergers ayant vécu en Europe il y a 8.000 ans jusqu’il y a 3.000 ans.

«Ce que nous pensions était assez juste: l’émergence de la peau dépigmentée est due à un étonnant mélange entre diverses populations dispersées dans le nord de l’Europe, a expliqué la paléontologue Nina Jablonski de l’université de Pennsylvanie à propos du résultat de l’étude présentée le 26 mars. Ce résultat est intéressant, il montre à quel point ces évolutions sont récentes.»

Les scientifiques ont identifié le manque de deux gènes, le SLC24A5 et le SLC45A2, comme signe de la dépigmentation des Européens. Un blanchiment dû à une adaptation au soleil, soulignée l’étude par les chercheurs:

«Ces informations montrent l’importance des anciens échantillons comme nouvelle source d’information, elles nous permettent d’apprendre beaucoup sur les traits spécifiques de ces anciennes populations et sur les mécanismes d’adaptation connus par l’homme au cours de son histoire.»

http://www.slate.fr/

Nettoyage à l’eau de javel: plus de risque d’infections


Combien de fois utilisez-vous l’eau de javel dans une semaine ? Il semblerait qu’il y aurait un lien avec la javel et des infections pulmonaires. Si vous l’utilisez beaucoup, il serait peut-être avantageux de prendre des produits plus écolos comme le vinaigre et le bicarbonate de soude
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Nettoyage à l’eau de javel: plus de risque d’infections

 

Nettoyage à l'eau de javel: plus de risque d'infections

L’utilisation de l’eau de javel à usage domestique augmente le risque d’infections.Photo Fotolia

Une étude menée sur des enfants de 6 à 12 ans dans trois pays européens révèle l’existence d’un lien entre l’utilisation de l’eau de javel à usage domestique et le développement d’infections ORL (otorhinolaryngologiques – nez, gorge, oreilles) et respiratoires.

L’étude a porté sur 9102 enfants âgés de 6 à 12 ans, issus d’écoles primaires situées dans trois pays européens: Espagne, Finlande et Pays-Bas.

Des questionnaires ont été soumis aux parents des enfants pour évaluer la fréquence des infections de la sphère ORL et respiratoires (sinusites, bronchites, otites, grippe, pneumonies) développées lors des 12 derniers mois. Les scientifiques ont également cherché à savoir si l’eau de javel était utilisée pour nettoyer la maison au moins une fois par semaine.

Des disparités ont été mises en lumière. Fréquente en Espagne, l’eau de javel y est utilisée à 72 %, alors que son usage domestique n’est que de 7 % en Finlande. De même que les écoles espagnoles sont nettoyées à l’eau de javel, alors que cette pratique n’est pas répandue en Finlande.

L’étude a également pris en compte divers facteurs comme la tabagisme passif, l’éducation parentale ou la présence de moisissures.

Les résultats font apparaitre que le nombre et la fréquence des infections est plus élevé dans les foyers utilisant régulièrement l’eau de javel comme nettoyant domestique. Ainsi, le risque d’attraper la grippe augmente de 20 % et celui d’avoir une amygdalite de 35 %.

Les scientifiques avancent deux hypothèses pour expliquer cette corrélation. Les propriétés irritantes des composés générés par l’eau de javel peuvent endommager les parois des voies respiratoires favorisant l’infection de la flore locale. D’autre part, les produits ménagers à base de javel bloquent les réactions immunitaires de l’organisme.

L’un de ses auteurs, le Dr Lidia Casas évoque un «problème de santé public» renforcé par les dires de la publicité vantant les mérites de l’eau de javel pour éradiquer les microbes. Elle en appelle aussi à la nécessité d’études plus détaillées sur le sujet.

L’étude, menée en Belgique par le Center for Environment and Health, a été publiée en ligne sur le site de la revue Occupational and Environmental Medicine, le 2 avril dernier.

 

http://fr.canoe.ca/

Illinois : Quand King dit oui à Burger, Burger King paye le mariage


Si on dit que le hasard n’existe pas, le destin fait de bien drôle de rencontre.
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Illinois  : Quand King dit oui à Burger, Burger King paye le mariage

Quand King dit oui à Burger, Burger King paye le mariage

Crédit photo : gracieuseté, Facebook

Joel Burger et Ashley King, un couple de l’Illinois, se diront oui cet été. La chaîne de restaurants Burger King a rapidement décidé de s’inviter à la fête, estimant que l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir.

Trois jours après l’annonce de l’union des deux Américains dans The State Journal-Register, le géant de la restauration rapide a contacté les futurs mariés lundi afin de financer la totalité des dépenses de leur mariage.

«Lorsqu’on a entendu l’histoire de M. Burger et Mme King, on a eu une immense envie de participer à leur mariage, a indiqué Eric Hirschhorn, porte-parole de l’entreprise. Le destin les a fait se rencontrer, puis nos chemins se sont croisés.»

Le mariage se tiendra le 17 juillet prochain.

 

http://tvanouvelles.ca/

Clouée dans un fauteuil à cause d’une brosse à maquillage


Les pinceaux de maquillage, c’est comme les brosses à dents, ça ne se prête pas. Déjà que beaucoup oublient de nettoyer les pinceaux de temps à autre qu’il serait mal venu de prendre d’autres pinceaux que les nôtres
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Clouée dans un fauteuil à cause d’une brosse à maquillage

 

Clouée dans un fauteuil à cause d'une brosse à maquillage

La femme voulait couvrir un petit bouton sur son visage.Photo Fotolia

BRISBANE, Australie – Une mère de famille pourrait passer le restant de ses jours dans un fauteuil roulant après avoir été contaminée par un pinceau de maquillage.

Jo Gilchrist voulait couvrir un petit bouton sur son visage lorsqu’elle a emprunté le pinceau d’une amie.

L’Australienne a contracté une bactérie qui se trouvait sur le pinceau.

«Je ne savais pas qu’une telle chose pouvait se produire, j’ai toujours utilisé le maquillage de mes amies», a confié la jeune femme au Daily Mail.

Depuis la mi-février, la femme de 27 ans est clouée dans un lit d’hôpital de Brisbane, en Australie. Les médecins tentent d’éliminer l’infection au staphylocoque qui a atteint sa colonne vertébrale.

«Tout ça a commencé avec une douleur dans mon dos. Je pensais que c’était dû à une mauvaise posture, mais les douleurs augmentaient sans cesse», a dit la mère du petit Tommy, deux ans.

«La douleur était incroyable et rien ne marchait pour s’en débarrasser. Je pensais honnêtement que j’allais mourir. J’avais plus mal qu’à mon accouchement», a expliqué Jo Gilchrist.

Les médecins ont mis du temps avant de trouver la cause du problème de l’Australienne. Ses jambes sont devenues engourdies, puis elle a perdu toute sensation dans ses membres inférieurs.

Les médecins ont opéré d’urgence la mère de famille, c’est alors qu’ils ont détecté la présence d’une infection staphylococcique.

Les médecins ont annoncé à l’Australienne qu’elle ne pourrait plus jamais marcher, car la bactérie avait attaqué sa colonne vertébrale, mais Jo Gilchrist a décidé de ne pas se faire face.

«Je vais me battre avec tout ce qu’il me reste et je vais réapprendre à marcher», a assuré la femme. «Je sens que la vie m’a donné une seconde chance. Tout arrive pour une raison», a ajouté l’Australienne.

Jo Gilchrist sait que sa mésaventure aurait pu avoir des conséquences encore plus graves si la bactérie avait attaqué son cerveau ou ses organes vitaux.

La femme doit demeurer à l’hôpital pour les trois prochains mois le temps que la bactérie soit complètement éliminée de son organisme grâce à de puissants antibiotiques.

http://fr.canoe.ca/

«Ma fille se trouve laide et grosse»


Il est triste de voir que de plus en plus jeune, les enfants se soucient de leur apparence physique. Il y a une urgence d’agir, mais comment parler de l’apparence physique alors que tout parle du culte de la minceur pour les femmes et des corps musclés pour les hommes.
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«Ma fille se trouve laide et grosse»

 

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ALEXANDRE VIGNEAULT
La Presse

On le répète, comme pour s’en convaincre: il n’y a pas que l’apparence qui compte. On insiste auprès de nos enfants, aussi perméables que les adultes – c’est dire… – au culte de la minceur ou des torses musclés. L’impact est réel: à 10 ans, une fillette sur deux voudrait être plus mince. Et ce n’est pas nécessairement plus simple pour les garçons, rapporte notre journaliste Alexandre Vigneault.

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Porter le poids de son image

«Ma fille se trouve laide et grosse», se désole une maman sur Facebook. L’enfant en question n’a pas encore 9 ans. Cassandre*, la mère qui signe le billet, lui a fait valoir qu’elle n’est ni laide ni grosse, mais ses bons mots ne pèsent pas bien lourd dans la tête de sa fillette qui désire trouver sa place dans la cour d’école.

Cassandre n’a pas grimpé dans les rideaux la première fois que sa fille lui a fait part de sa souffrance par rapport à son apparence.

«Je ne voulais pas faire la mère freak et dire que mon enfant était fuckée, dit-elle. Mais après plusieurs fois, j’ai commencé à la questionner.»

«Ça vaut la peine de prendre le temps d’en parler. Ce n’est pas un hasard si un enfant répète une chose plusieurs fois. C’est probablement qu’il a envie d’en parler», estime Annie Aimé, professeure de psychologie à l’Université du Québec en Outaouais et spécialiste des problèmes liés au poids.

La fille de Cassandre n’est pas seule. Il y a aussi celle de Claudia, qui fait de l’embonpoint, et celle de Marie, qui a un ventre rondouillet. Se trouver trop grosse à 9 ans est malheureusement très courant.

«En avril 2014, on a publié un rapport de recherche dans lequel un peu plus de 40 % des enfants de 8 à 12 ans interrogés disaient vouloir être plus minces, expose Annie Aimé. Si on avait regardé toutes les insatisfactions par rapport au poids, on serait peut-être arrivé à 50 %.»

Ces chiffres correspondent aux constats aussi faits aux États-Unis et en Australie, précise la psychologue.

Les filles sont les principales affectées par le culte de la minceur, mais les garçons aussi sont touchés: à 9 ans, 33 % d’entre eux aimeraient être plus minces.

«On a été surpris de voir que nos garçons aussi voulaient être plus minces», admet Annie Aimé.

En fait, chez les garçons, deux tendances coexistent: vouloir mincir et prendre du muscle.

Un facteur d’intimidation

«Ce qui me sidère, c’est que ma fille est tout à fait normale», lance Cassandre.

Elle croit que cette idée lui vient de l’école. Marie et Claudia n’en doutent pas, elles.

«Il y a des commentaires des amis à l’école», confirme Marie. «Ma fille commence à se faire écoeurer à l’école», dit aussi Claudia.

Le poids est le trait physique le plus susceptible de devenir une source d’intimidation, rapporte Annie Aimé.

«On a tendance à percevoir le poids comme une chose qu’on peut contrôler. Si une personne est grosse, ce n’est pas « pauvre toi », mais plutôt: « qu’est-ce que tu fais pour être grosse de même? » On va blâmer la personne, la culpabiliser.» Annie Aimé,
professeure de psychologie à l’Université du Québec

«L’impression que j’ai, dit Cassandre, c’est qu’on vit dans une société de la performance comme travailleur, comme homme, comme femme, comme parent, comme amoureux. Il y a tellement de messages qui nous disent qu’on doit être parfait. Il n’est pas facile de se développer une pensée autonome.»

Les enfants les plus conformistes et ceux qui ont une faible estime d’eux-mêmes sont plus susceptibles d’être insatisfaits de leur apparence. Par ailleurs, ils sont perméables aux conversations entre adultes au sujet du poids, des régimes et de la nécessité d’améliorer sa silhouette. Ils sont aussi exposés aux publicités d’aliments minceur et d’appareils d’exercice.

«Ça fait longtemps que ma fille veut qu’on achète un vélo stationnaire», glisse d’ailleurs Marie.

Jouets, pub et jeux vidéo

«Les jeunes sont de plus en plus exposés aux médias et le sont de plus en plus tôt. Même avant 2 ans, les enfants peuvent commencer à interagir avec une tablette électronique, par exemple», fait valoir Thierry Plante, spécialiste en éducation aux médias chez Habilo Médias, organisme basé à Ottawa.

En plus de l’inévitable publicité, il évoque l’internet et les jeux vidéo. YouTube est en effet le site le plus populaire chez les jeunes Canadiens de quatrième année et plus, selon lui. Certains des jeux les plus populaires chez les jeunes Canadiennes sont aussi, en résumé, des jeux de magasinage et de maquillage de modèles stéréotypés «soit légèrement ou très sexualisés».

Les jouets colportent aussi des messages. L’icône du genre, pour les filles, c’est bien sûr la Barbie et sa taille d’une finesse démesurée. Une étude américaine qui date de 1999 signale également que les figurines du genre G.I. Joe et Star Wars avaient considérablement pris du muscle depuis les années 70.

«L’impact sur l’image corporelle et l’estime de soi des garçons va se faire sentir plus vers l’adolescence», précise Thierry Plante.

Que faire?

L’insatisfaction quant à l’image corporelle est une situation complexe. Le fait de jouer avec une Barbie ne rend pas anorexique, évidemment. L’exposition prolongée aux stéréotypes dominants peut par contre avoir un effet à long terme si la personne – enfant ou adulte – ne développe pas son sens critique.

C’est pourquoi Thierry Plante suggère de s’intéresser aux émissions et aux jeux qui captivent nos enfants, sans porter de jugement, mais en les remettant en contexte.

«Ça commence avec l’image corporelle, mais plus tard, à l’adolescence, ça touchera la sexualité, sa représentation et les comportements», dit-il.

«On peut aussi planifier l’utilisation des médias, plutôt que leur accès soit toujours une possibilité en arrière-plan, ajoute-t-il.

«Envisager le temps d’utilisation d’un média comme un choix a une influence sur leur utilisation: les enfants sont plus conscients des choix qu’ils font dans un tel contexte.» Thierry Plante,spécialiste en éducation aux médias chez Habilo Médias

Parler sans juger et accompagner les enfants constituent aussi des pistes de solution, selon Annie Aimé. Il faut essayer de naviguer entre l’éducation à l’alimentation, la nécessité de bouger et le développement du regard critique à l’égard des modèles dominants.

«On évite les extrêmes: il ne faut pas partir en peur, prévient-elle, mais on ne fait pas semblant que ce n’est pas là non plus.»

* Certains noms des mères qui témoignent ont été changés

Une fille sur deux

S’observer et se comparer est un comportement normal. Les recherches montrent toutefois que les enfants sont nombreux à se trouver inadéquats.

3 ANS

Âge auquel on commence à se préoccuper de son image corporelle et où on distingue clairement les gens minces des plus en chair. Cassandre dit d’ailleurs que dès 3 ou 4 ans, il était clair pour sa fille qu’une princesse «ne pouvait pas être grosse».

47 %

Presque une fillette de 9 ans sur deux souhaiterait être plus mince, selon une enquête réalisée au Québec. Il s’agit d’un bond spectaculaire puisque, à 8 ans, 25 % d’entre elles formulaient le même souhait. Après 10 ans, la proportion s’élève à 50 % et demeure stable au cours de l’adolescence.

8 ANS

Le regard des autres contribue à façonner notre image corporelle à partir de 8 ans. Avant, les enfants construisent surtout leur image à travers le regard de leurs parents.

15 %

Pourcentage de garçons de 9 à 11 ans qui voudraient être plus musclés. Une enquête menée au Saguenay-Lac-Saint-Jean en 2002 a révélé en outre que 73 % des garçons de 14 ans souhaitaient gagner du muscle.

Sources: Institut national de la statistique du Québec, Canadian Obesity Network, Annie Aimé (Université du Québec en Outaouais)

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Vers les troubles alimentaires?

Claudia ne tourne pas autour du pot: en voyant sa fille «manger ses émotions», elle craint que celle-ci ne développe un trouble alimentaire.

«Est-ce qu’elle va se faire vomir à l’adolescence? Si on ne règle pas ça en ce moment, ça va être pire plus tard, pense-t-elle. Ça ne peut pas aller en s’améliorant.» Pas tout seul, du moins, selon elle.

Entendre sa fillette se plaindre de son poids et de son apparence suscite une inquiétude semblable chez Cassandre, qui ne voudrait pas que sa fille souffre plus tard d’anorexie.

«Je me dis que c’est maintenant qu’il faut que je m’en occupe, avant que ce soit cristallisé et pendant que la communication est possible, dit-elle. J’ai travaillé avec des ados et je sais qu’à un moment donné, ils se referment…»

Les troubles alimentaires touchent bien sûr un certain nombre de garçons, mais ce sont d’abord les filles qui sont à risque de devenir anorexiques ou boulimiques. Des observateurs s’en inquiètent d’autant plus que, à l’ère de l’internet, des sites présentent la minceur extrême comme un mode de vie («lifestyle») et glorifient les petites cuisses, les ventres plats et les corps d’une minceur parfois extrême.

Inspiration minceur

Thierry Plante, spécialiste de l’éducation aux médias chez Habilo Médias, cite notamment des pages qui utilisent des variations des termes «thinspo» (de «thinsporation», contraction de «thin» et «inspiration») et «Pro-Ana» (raccourci de proanorexie), appellations cool pour désigner des pages consacrées à l’inspiration minceur ou faisant la promotion de comportements associés à l’anorexie. Sur l’un de ces blogues, on aperçoit même une fille impeccablement coiffée et habillée, qui se fait vomir avec style…

Annie Aimé, cofondatrice de la clinique IMAVIE, spécialisée dans les problèmes de nutrition et d’image corporelle, confirme que le risque que la situation empire est réel.

«Le facteur de risque le plus solide des troubles alimentaires, c’est l’image corporelle négative. Alors pour toute femme qui développe un trouble alimentaire, il y a des insatisfactions corporelles.» Annie Aimé, cofondatrice de la clinique IMAVIE

Elle précise néanmoins que ce n’est pas le seul facteur: il y a aussi l’anxiété, la dépression et l’isolement, notamment. L’image corporelle devrait être abordée à l’école, selon elle, et bien sûr à la maison.

«Il faut que la communication soit toujours ouverte», conseille-t-elle.

Même si elle est très embêtée par les inquiétudes de poids de sa fille, Marie peut au moins se réjouir de deux choses: son enfant «est relativement bien dans sa peau» et sa confiance en elle n’a jamais été un problème jusqu’ici.

Claudia se trouve dans une situation plus délicate. Elle ne veut pas mettre de pression sur sa fille et dit ne pas vouloir la voir maigrir pour maigrir.

«Ce que je voudrais, c’est qu’elle se sente en forme, qu’elle puisse courir comme les autres, précise-t-elle. Qu’elle ait du fun comme les autres enfants.»

http://www.lapresse.ca/