La théorie d’un seul continent : Pangée a maintenant 100 ans. À l’époque, cela expliquait bien des choses, mais elle fut quand même rejeté par les géologues et réhabilita 30 ans plus tard
Nuage
Au début, il y avait la Pangée
Les frontières internationales et les littoraux actuels sont superposés sur la Pangée d’il y a 250 millions d’années. Certaines zones du monde moderne ne sont pas visibles car leur croûte continentale s’est formée plus tard. Crédit: JEROME N. COOKSON, ÉQUIPE DU NGM. SOURCE : RON BLAKEY, COLORADO PLATEAU GEOSYSTEMS
Par Karen de Seve
On fête cette année le centenaire d’une découverte fondamentale. Dès sa sortie de l’imprimerie en 1915, le livre d’Alfred Wegener, La Genèse des continents et des océans, fit l’effet d’une bombe dans le domaine des sciences de la terre. Le météorologue allemand était le premier à croiser des données multidisciplinaires pour étayer une théorie alors controversée sur la dérive des continents.
En 1910, en examinant un atlas du monde, il s’était demandé si les contours des continents s’imbriquaient par pure coïncidence. Il les avait ensuite assemblés pour former un seul «continent primordial» qu’il baptisa Pangée, « toute la terre » en grec. Il théorisa que cette immense masse avait cessé d’exister il y a entre 250 et 200 millions d’années, au moment où les continents actuels commencèrent à se fracturer et à s’éloigner.
Aux yeux des biologistes, cela expliquait la présence d’espèces animales et végétales apparentées sur des terres séparées par des océans. Pour les paléontologues, cette théorie concordait avec la découverte de fossiles de mosasaures à la fois au Brésil et en Afrique du Sud. Aux géologues, Wegener montra des formations terrestres similaires sur des continents séparés ; il suggéra, entre autres, que la chaîne de montagnes appelée « ceinture plissée du Cap », en Afrique du Sud, était autrefois accolée à la Sierra de la Ventana, en Argentine.
Les travaux de Wegener furent rejetés par les grands géologues de l’époque, qui lui reprochaient de ne pas avoir expliqué le mécanisme exact ayant présidé à ce mouvement dérivant. Wegener leur concédait ce point, écrivant en 1929 que « le Newton de la théorie de la dérive n’est pas encore né ». Il s’éteignit l’année suivante, à l’âge de 50 ans. Il fallut attendre encore trente ans – quand les géophysiciens conclurent que la dérive des continents avait été provoquée par la tectonique des plaques – pour que la théorie Wegener l’emporte.
Un puzzle en fait !
Sérieusement , çà explique pas mal de choses …Je connaissais cette théorie ,mais ne savais pas qu’elle avait été rejetée au début ….