C’est épouvantable ! Quand tu es rendu de chercher une »preuve » d’un amoureux (amoureuse) qui en fait est un mensonge pour faire taire la soi-disant pression sociale d’être célibataire, ça craint. Est-ce que les gens cherchent un amour parfait alors qu’eux même ne sont pas parfait ?
Nuage
Invisible Boyfriend : pas de petit ami ? Inventez-le !

Le petit copain virtuel est facilement personnalisable. © Capture d’écran Invisible Boyfriend
Par YANN SOUDÉ
L’application vient en aide aux célibataires en leur proposant d’inventer un petit ami virtuel. Objectif : se débarrasser de la pression sociale.
Il n’existe pas. Pourtant, il (elle) pourrait être l’homme (la femme) de votre vie. L’âme soeur dont vous avez toujours rêvé, sans jamais oser y croire vraiment. Un bel étudiant brun de 25 ans, « drôle et téméraire », une avocate plus mûre, « douce et timide », un acteur « coquin et sarcastique »… Grâce àInvisible Boyfriend (et son pendant féminin, Invisible Girlfriend), vous avez la possibilité de créer le ou la petit(e) ami(e) parfait(e). Nom, âge, personnalité, centres d’intérêt et même apparence physique : il n’existe presque aucune limite. Le service permet même à ses utilisateurs de renseigner les circonstances de la rencontre avec l’être aimé (bar, avion, fête, vacances, escalade…). Tout ça pour quoi ? Pour « enfin avoir un copain auquel vos amis pourront croire ».
Se débarrasser d’un tel fardeau social – car le fait de ne pas être en couple semble en être un – a un prix. Et pas n’importe lequel. Pour faire taire la curiosité de vos proches ou de vos collègues de travail, il vous faudra débourser 25 dollars (soit environ 22 euros) par mois. Assez pour mettre en scène un amour factice via des échanges de SMS, quelques lettres manuscrites et même un message vocal sur votre répondeur. À l’autre bout de la ligne, pas de robot. Un employé d’Invisible Boyfriend, parfois plusieurs, endosse le rôle de l’amoureux.
Tester des techniques de drague
Lancée fin janvier, l’application a déjà conquis 50 000 personnes, majoritairement des femmes (54 %). Elle était pourtant dans la tête de son cofondateur, Matthew Homann, depuis près de dix ans.
« À cette époque, j’étais sur le point de divorcer, raconte-t-il. Au boulot, j’étais sous pression. On me faisait comprendre qu’être célibataire était mal perçu. Et puis mes parents me demandaient s’ils devaient garder une place pour ma femme à Thanksgiving… »
Aujourd’hui, trois « types » de clients utilisent l’application.
« Beaucoup se servent d’Invisible Boyfriend comme d’une preuve, pour crédibiliser un mensonge qu’ils racontaient déjà », reprend l’entrepreneur.
À côté de cela, d’autres recherchent simplement quelqu’un avec qui discuter, ou, dans de plus rares cas, un terrain d’entraînement.
« L’application leur permet de tester leurs techniques de drague », s’amuse Matthew Homann.
Journaliste pour le Time, Charlotte Alter a tenté l’expérience avec Leonardo DiCaprio (pas le vrai, bien évidemment). Un amoureux virtuel aux intérêts prononcés pour « l’environnement, Titanic et les petites voitures ». Elle voulait parler « enfants et féminisme », mais a vite saisi les limites de l’application. Dans son récit, elle déplore l’impossibilité « d’entretenir des conversations sérieuses ».
« Ce n’est pas notre objectif, rétorque le cofondateur d’Invisible Boyfriend. L’idée est de fournir à l’utilisateur une preuve, pas de le forcer à tomber amoureux ou à confier des secrets inavouables. »
Alors qu’un service de livraison de fleurs pourrait bientôt être proposé, l’application devrait être disponible en Europe cet été.
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