Ce genre de momie, ce n’est pas la première que des archéologues ont pu trouver, quoique très rare, mais cette momie est dans un état de conservation extraordinaire même après 200 ans. Ce qui est, par contre, assez troublant, c’est une auto-momification qui était pratiquée chez des bouddhistes
Nuage
La momie d’un moine en position du lotus découverte en Mongolie

La momie de ce moine en position du lotus, découverte en Mongolie, est âgée de 200 ans. Crédits : Өглөөний сонин
Par Julie Aram
La momie d’un moine en position du lotus, vieille de 200 ans environ, a été découverte en Mongolie. Actuellement étudié par des chercheurs du centre d’expertise médico-légal d’Oulan Bator (Mongolie), le corps momifié de ce moine pourrait être le produit d’un rituel d’auto-momification, dont quelques autres cas ont déjà été recensés.
C’est une découverte plutôt troublante qui a été effectuée le 27 janvier 2015 en Mongolie, dans la province du Songinokhairkhan. Et pour cause, puisque le corps d’un moine momifié, en position du lotus (la position du lotus est une position fréquemment utilisée dans la méditation bouddhique), y a été mis au jour, recouvert de peaux de bêtes.
La découverte est relatée par le Siberian Times (lire « Mummified remains of ‘200 year old man in lotus position’ found in Mongolia »).
La momie, qui est actuellement étudiée par les scientifiques du centre d’expertise médico-légal d’Oulan Bator (Mongolie), serait âgée de 200 ans.
Si les résultats complets de l’analyse du corps ne sont pour l’instant pas encore révélés, il semble en tout cas très probable que cette momie soit le produit d’un rituel « d’auto-momification volontaire ». Un processus dont les historiens savent qu’il a été très pratiqué en Asie de l’est, entre le 9e et le 19e siècle. Connue sous le nom de Sokushinbutsu, il semble que cette pratique ait été initiée il y a un millénaire par un mystique japonais appelé Kukai, même si d’autres sources font remonter les origines de cette pratique à la Chine.
De fait, quelques autres momies de moine en position de méditation ont été découvertes par le passé, et sont aujourd’hui vénérées par de nombreux fidèles. C’est par exemple l’étonnant cas du lama russe Dashi-Dorzho Itigilov, mort en 1928, et dont un article publié dans le New York Time a relaté l’histoire (lire l’article en anglais : « A Russian Lama’s Body, and His Faith, Defy Time »). Trente ans après le décès de Dashi-Dorzho Itigilov, et conformément à ses voeux formulés avant sa mort, ses disciples exhumèrent son corps du lieu dans lequel il s’était retiré pour mourir. A leur grande surprise, ainsi que celle des scientifiques qui devaient analyser son corps par la suite, ce dernier était dans un état de conservation exceptionnel, analogue au corps d’une personne morte quelques jours plus tôt à peine.
Comment donc les adeptes de cet étrange rituel parviennent-ils à momifier leur corps ? A vrai dire, il s’agit d’un processus particulièrement long et douloureux, comme l’explique le site anglophone Ancient Origins.
Durant les mille premiers jours de ce dernier, l’adepte ne mange que des noix, des graines, des fruits et les baies, tout en pratiquant des exercices réguliers afin d’éliminer progressivement leur graisse corporelle. Au cours des mille jours suivants, le régime alimentaire se restreint encore, puisqu’il inclut uniquement des racines et de l’écorce.
A la fin de cette période, l’adepte boit du thé concocté à base de plantes toxiques, qui a pour effet de causer des vomissements et une perte rapide des liquides corporels. Puis il s’enferme dans un tombeau de pierre à peine plus grand que son corps, où il s’installe alors en position du lotus, et médite. Chaque jour, il sonne une cloche afin de signifier à ses disciples qu’il est toujours vivant. Lorsque la cloche cesse de sonner, les disciples scellent alors le tombeau durant mille autres jours. Au terme de cette période, le tombeau est descellé : si le corps est parfaitement préservé, ce dernier est alors retiré du tombeau, et vénéré comme un Bouddha…
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