Beaucoup préfèrent les petits chiens, car il est plus facile à les transporter et qu’ils habitent dans des appartements. Malheureusement, à cause des fortes demandes, des usines de chiots font des affaires d’or et d’autres jouent avec des croisements de chiens qui n’est pas toujours idéal et le futur maître est souvent mal renseigné des maladies héréditaire
Nuage
Les risques de maladie chez les petits chiens

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Dr Michel Pépin
Si vous envisagez d’acheter un très petit chien en pensant qu’il vous causera moins de problèmes qu’un grand et qu’il coûtera moins cher à entretenir, méfiez-vous!
La miniaturisation des chiens a débuté il y a quelques siècles, à la cour des empereurs, des rois et des aristocrates, au moment où ils ont décidé d’introduire les chiens dans les salons. On n’a qu’à penser au bichon frisé de François Ier, au bichon maltais d’Élisabeth Ire, au carlin de la reine Victoria, à l’épagneul japonais de Marie-Antoinette, au lhasa apso du dalaï-lama et au pékinois des empereurs chinois.
Hélas! la démocratisation canine survenue à la fin du XIXe siècle a favorisé de nombreux croisements consanguins — pas toujours heureux! —, réalisés dans le but de répondre à la demande de lignées de plus en plus petites.
LES AVANTAGES
Dans la société actuelle, les petits chiens de moins de 10 kg ont un avantage énorme par rapport aux grands chiens: ils coûtent moins cher à nourrir, ils s’adaptent beaucoup mieux à la vie d’appartement, ils se transportent plus facilement et, en général, ils vivent plus longtemps. L’éventail des petites races est aussi très vaste: près de 80 races différentes sont en vente sur le marché.
On estime que le nombre annuel de naissances de chiots de la catégorie mini est de trois millions chaque année dans le monde. Certains estiment que 40 % de la population canine mondiale est constituée de petits chiens.
LES DANGERS
Le danger le plus important de l’augmentation de la popularité de ce type de chien provient d’une demande excédant l’offre. Or, à trop vouloir miniaturiser certaines races, on en vient à favoriser la reproduction de masse sans égard aux conséquences. Les propriétaires d’usines à chiots (il très facile d’«encager» 50 lhasa apso) ont d’ailleurs vite flairé les profits!
Avec le temps, toutes ces races ont développé des tares héréditaires qu’il est aujourd’hui excessivement difficile de faire disparaître, au grand dam des éleveurs sérieux et consciencieux, qui aimeraient bien voir éradiquer certaines maladies.
Vous présenter la liste de tous les dangers qui guettent les différentes races de chiens miniatures occuperait la moitié de votre magazine. Je vais donc me contenter de vous en énumérer quelques-uns en vous donnant une référence incontournable qui vous permettra d’obtenir un supplément d’information sur la race qui vous intéresse: le site Web du Canine Inherited Disorders Database (www.upei.ca/~cidd/intro.htm).
Ces renseignements sont indispensables autant pour le vétérinaire que pour l’éleveur ou pour le futur acheteur. Sachez, toutefois, que les moyennes et grandes races sont loin d’être épargnées, et que bien d’autres pathologies peuvent les affecter.
Les maladies possibles
LES YEUX
Puisqu’une grande variété de maladies peut affecter les yeux, la certification Canine Eye Registration Foundation (CERF) devrait être exigée par les acheteurs qui s’intéressent à certaines races à risques.
LE SYSTÈME MUSCULO-SQUELETTIQUE
On n’a qu’à penser aux dysplasies de la hanche, du coude ou des épaules et aux luxations de la rotule pour se faire une petite frayeur!
LE SYSTÈME ENDOCRINIEN
Certaines maladies comme le diabète, l’hyperthyroïdisme ou l’hyperadrénocortisisme peuvent se présenter à un jeune âge ou survenir beaucoup plus tard dans la vie, ce qui rend leur prévention plus problématique lorsqu’on ne connaît pas les antécédents de la bête.
LES DÉSORDRES SANGUINS
Saviez-vous que certaines maladies héréditaires peuvent être à l’origine de l’anémie hémolytique auto-immune ou même de l’hémophilie?
LES PATHOLOGIES DIVERSES
La liste des autres maladies héréditaires affectant les petites races est longue et comprend des problèmes comme la surdité, l’insuffisance rénale, la cardiomyopathie, les problèmes de valvule mitrale, les pathologies respiratoires, les maladies cutanées causées par une déficience en zinc, les calculs urinaires, les allergies, les hernies ombilicales et même la fameuse épilepsie!
LE COMPORTEMENT
Il ne faut jamais négliger cette facette. Les troubles de comportement sont souvent la conséquence directe de la négligence d’éleveurs ou de producteurs plus désireux de développer l’aspect physique que l’aspect psychique de l’animal. Plus petit ne signifie pas toujours plus facile à éduquer!
LES MALADIES HÉRÉDITAIRES LES PLUS FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES SELON LES RACES
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Bichon maltais: Problème cardiaque avec persistance du ducal artériosus
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Yorkshire: Luxation de rotule, shunt portosystémique, dysplasie de la rétine, collapse de la trachée
CONCLUSION
Il est important de comprendre que la miniaturisation des races n’est pas sans danger et qu’elle ne doit pas être confiée à n’importe quel «alchimiste» qui croit pouvoir changer les poils en or!
Les maladies héréditaires étant transmises par les parents, il convient, à l’achat d’un chien de race, de toujours connaître l’origine de l’animal, de s’assurer que l’éleveur a fait tout son possible pour dépister ces pathologies, que vous possédez des clauses de garantie et que vous pouvez demander à votre vétérinaire de porter une attention particulière à certaines de ces maladies.
Sachez que, si les petits chiens se vendent de plus en plus cher, ce n’est pas le prix d’achat qui est le plus élevé: c’est bien plus tard que vous devrez payer — sur les plans des émotions et de l’argent — pour compenser un minuscule gène défectueux!
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