L’homme apprend t-il quelque chose de l’histoire ? À voir ce qui se passe dans le monde, qu’ils soient occidentaux (Canadien, Français, Anglais, Américains etc … , Juif, Arabe, Chinois, il semble que non. Pourquoi ? Parce que plusieurs n’ont pas vécu la Deuxième Guerre Mondiale ? Pourtant, il reste des preuves de ce douloureux passé et cela n’empêche pas l’homme de sévir à nouveau
Nuage
Auschwitz: visite de l’horreur en photos
Une statue en bronze de Mieczyslaw Stobierski intitulé «Starvation» (Famine)
Cette série de photos est mon humble hommage aux victimes de différentes nationalités qui ont été assassinées de sang-froid par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale en Europe de l’Est.
J’ai grandi en regardant des films qui tournaient autour du thème de l’Holocauste – Warsaw Story, Le Pianiste, La Liste de Schindler, Odessa file, Le Garçon au pyjama rayé et plusieurs autres. J’ai aussi lu beaucoup sur l’Holocauste, à la fois dans les magazines ainsi que des romans. En tant que photographe, j’ai passé au travers de milliers de photos de l’Holocauste, de ses sites. En dépit de cela, quelque part, au fond de moi, je désirais visiter le plus grand des sites de l’Holocauste – Auschwitz.
Au mois d’août dernier, ce désir s’est finalement concrétisé. J’ai visité la Pologne et j’ai spécialement réservé du temps pour visiter Auschwitz. Contrairement à mes autres voyages, cette fois, je suis resté loin de toute préparation ou étude spécialisée, car je voulais m’y retrouver sans avoir d’idées préconçues. C’est comme ne pas lire les critiques d’un film très attendu par crainte que l’intrigue vous soit révélée.
J’ai conduit de Cracovie à Auschwitz, une jolie petite ville avec une population d’un peu plus de 40 000 habitants. J’ai choisi une route de campagne et évité l’autoroute. Le trajet de 65 km m’a donné plus qu’un aperçu de la campagne polonaise.
En arrivant à Auschwitz, j’ai constaté qu’il ne s’agissait plus d’un camp de concentration, mais bien d’un lieu de commémoration et d’un musée bien entretenu. J’ai aussi appris qu’Auschwitz n’englobait pas seulement un camp de concentration, mais bien trois – Auschwitz-I (Auschwitz), Auschwitz-II (Birkenau) et Auschwitz-III (Monowitz) – éloignés les uns des autres d’une distance de 3 à 4 kilomètres. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette zone de 10km² représentait l’abattage de millions d’êtres humains, dont 90% d’entre eux étaient des Juifs.
J’ai atteint Auschwitz-I à 8h30. Cela m’a donné un avantage : pas de file d’attente. Du point de vue de la photographie, cela signifie aussi que j’ai pu obtenir des photos sans trop de touristes.
Ne sachant pas trop à quoi m’attendre, j’ai suivi quelques personnes avec des guides. L’endroit tout entier était extrêmement organisé. La porte d’entrée affichait trois mots en allemand : «Arbeit macht frei», qui se traduit ironiquement «Le travail rend libre».
L’entrée d’Auschwitz-I : Le travail rend libre
C’est un pur hasard si le premier bâtiment où je me suis retrouvé était une chambre à gaz. Des milliers de prisonniers ont été gazés à mort ici. Le bâtiment possédait deux incinérateurs qui ont été utilisés pour réduire les cadavres en cendres. Tout d’un coup, j’ai trouvé que mon humeur s’était assombrie.
Des cannes vides de Zyklon B, un insecticide à base d’acide utilisé pour exterminer les millions de victimes.
Dans un état second, je me suis promené d’un bâtiment à l’autre. Partout où j’allais, j’étais témoin de l’atrocité des actes commis par le régime nazi. Chaque bâtiment que j’ai visité avait trois étages. Chaque étage avait une allée étroite au milieu et sur les côtés divers objets qui avaient appartenu aux victimes s’empilaient. Des valises, des membres artificiels, des lunettes, des brosses à cheveux, des brosses à dents, des chaussures, des jouets et d’autres biens.
Il y avait des expositions de photos thématiques sur les meurtres des Juifs, Polonais, Roms, Sintis et autres groupes. Il y avait également des descriptions émouvantes sous les images telles que,
«Cette femme pesait 64 kg lorsqu’elle a été amenée à Auschwitz; elle en pesait à peine 25 kg quand cette photo a été prise».

Une montagne de valises
Un tas de lunettes ayant appartenu aux victimes
Des membres artificiels qui ont été retirés des cadavres avant qu’ils ne soient incinérés
Les chaussures des victimes
Brosses à cheveux, brosses à dents, brosses à raser, tous appartenant aux victimes
Quand j’ai constaté que je ne pouvais plus en prendre plus, j’ai décidé de sortir. Une chose que je voulais néanmoins voir avant de partir, c’était la voie ferrée qui avait été utilisée pour conduire les prisonniers à Auschwitz. En questionnant les gens autour de moi, j’ai su que c’était à Auschwitz-II (Birkenau) et je m’y suis rendu aussitôt.
Auschwitz-II (Birkenau)
Des incinérateurs dans une chambre à gaz
Une tour permet de surveiller les prisonniers au cas où ils tenteraient de fuir en passant par-dessus la clôture électrique
Le manque de temps m’a empêché de visiter Monowitz. Mais j’en avais assez vu comme ça.
J’ai croisé beaucoup de personnes juives sur mon chemin (voir photo ci-dessous). Je comprends que pour eux c’est un peu comme un pèlerinage. Ils étaient là en hordes, venues rendre hommage à leurs ancêtres qui avaient connu le pire.
Si jamais vous en avez la chance, visitez ce lieu solennel qui vous plongera face à face avec la barbarie de l’homme contre l’homme.
Toutes les photos ont été fournies par Ajay Sood.
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