L’Antarctique est le lieu le plus froid sur Terre, mais on sait, que des micro-organismes peuvent y vivre dans des conditions extrêmes des eaux froides. Ce qui est assez surprenant, c’est qu’il y a un écosystème qui comprend autre chose que des bactéries et des microbes
Nuage
Un écosystème inconnu découvert sous les glaces de l’Antarctique
Crédits : WISSARD / NSF
Par Julie Aram
Des biologistes ont découvert l’existence d’une faune étonnamment complexe, vivant dans une obscurité perpétuelle à 740 mètres sous les glaces de l’Antarctique. Fait surprenant, cet écosystème comprend des poissons.
C’est une découverte pour le moins surprenante qui vient d’être réalisée par des biologistes marins de Northern Illinois (États-Unis). Et pour cause, puisque ces scientifiques ont mis au jour l’existence d’une faune étonnamment riche et complexe, vivant dans le froid et l’obscurité perpétuelle à 740 mètres de profondeur sous la barrière de Ross, cette épaisse couche de glace qui recouvre de façon permanente la moitié sud de la mer de Ross, en Antarctique.
Pour réaliser cette découverte, ces scientifiques ont creusé un trou dans la barrière de Ross, dans lequel ils ont fait descendre un robot télécommandé muni d’une caméra et d’une source de lumière, baptisé Deep SCINI (Submersible Capable of under Ice Navigation and Imaging).
A 740 mètres de profondeur, les chercheurs ont accédé à une nappe d’eau profonde de 10 mètres à peine, coincée entre la couche de la glace de 740 mètres d’épaisseur située au-dessus de la nappe, et un fond rocheux s’étendant en-dessous. Un lieu si isolé et hostile que les chercheurs s’attendaient à n’y trouver qu’une vie de type microbienne…
Mais en lieu et place de cette vie microbienne, c’est un écosystème beaucoup plus complexe que les auteurs de ces travaux ont découvert dans cette nappe d’eau :
« Je suis surpris », a indiqué Ross Powell, co-auteur de ces travaux, à la revue Scientific American. »J’ai travaillé dans cette région durant toute ma carrière [NDLR : Ross Powell a 63 ans].Vous finissez par voir ces endroits comme des lieux désolés, n’abritant que très peu de nourriture, ne pouvant héberger que très peu de vie ».
Première surprise : la présence d’une trentaine de poissons, appartenant à plusieurs espèces inconnues. Pourquoi est-ce une surprise ? Parce que l’eau y est à -2°C, et que nulle lumière n’y entre. Soit des conditions de vie si extrêmes qu’il est difficilement imaginable d’y trouver des communautés de micro-organismes suffisamment denses pour nourrir des organismes aussi larges et complexes que ceux de poissons.
Et d’ailleurs, les chercheurs ont pu constater que cette nappe d’eau ne contenait effectivement que très peu de micro-organismes, au vu de la grande clarté de l’eau. Sans compter que les sédiments présents sur le fond rocheux étaient accompagnés de quartz, un minéral qui représente une valeur nutritionnelle très faible pour les microbes.
Par conséquent, quelle peut bien être la source de nourriture de ces poissons ? Cet écosystème est probablement alimenté par l’énergie chimique venant de l’intérieur de la Terre, plutôt que de la lumière du soleil. Bactéries et autres microbes pourraient se nourrir de particules minérales situées sur le dessous de la couche de glace, ou apportées par des rivières subglaciaires. Les microbes situés en bas de cette chaîne alimentaire pourraient aussi se nourrir de méthane, dégagé par les anciens sédiments marins situés plusieurs centaines de mètres sous la fine nappe d’eau.
Maintenant, à quoi ressemblent ces poissons ? L’espèce la plus grande en taille regroupe des poissons longs d’une vingtaine de centimètres et dont le corps est étrangement translucide (voir photo ci-dessus), laissant apparaître les organes internes (taches rouges) de l’animal. Quant aux deux autres espèces détectées, il s’agit de poissons plus petits, les uns de couleur noire, et les autres de couleur orange.
Fait amusant, ces poissons n’ont pas du tout eu peur de la présence du robot télécommandé et de la lumière qu’il émettait, bien au contraire. Comme le rapporte le biologiste Robert Zook, co-auteur de ces travaux, dans Scientific American, ces poissons étaient « curieux et dociles ».
D’autres animaux ont été repérés par le robot, comme de petites crevettes rouges, et d’autres invertébrés sur lesquels les scientifiques n’ont pour l’instant pas communiqué.
Pour ceux qui lisent l’anglais, nous vous encourageons fortement à lire le très beau récit de cette découverte, publié sur le site de Scientific American : « Discovery: Fish Live Beneath Antarctica »
Ce qui veut dire que l’on peut trouver la vie sur d’autre planète comme « Aurore »
s’il y a de l’eau alors il y a au moins des micro-organismes .. et peut-etre quelque chose de plus gros ..
Et dire qu’ils y en a qui ne croient pas aux ET