Une autre réflexion, cette fois-ci sur la surconsommation sur tout ce qui nous touche. De la bouffe, en passant par des activités, des films, de la musique, la technologie et même la vie amoureuse. Tous les aspects de notre vie sont touchés. Pourtant avant, nous n’étions pas plus malheureux, et sûrement plus créatifs, alors aujourd’hui somme nous plus heureux avec tous ces choix ?
Nuage
Trop, c’est trop!
Pascal Henrard
Dans notre société obèse vouée à la surconsommation, on a trop de choix. Tellement, qu’à force de ne plus savoir où donner de la tête, on la perd.
Ne vous est-il jamais arrivé de rester figé devant l’inventaire des possibles? D’être paralysé face à la multitude des options? D’avoir le choix et finalement de ne rien faire? On a dépassé depuis des lustres le stade du plan B. Nous en sommes au plan T, U, V et même au plan W…
Trop, c’est comme pas assez.
Trop d’analystes, trop de spécialistes, trop d’éditorialistes, trop de columnistes, trop d’experts, trop de critiques, trop de blogueurs. Pas assez d’idées.
Trop de rêves, trop de désirs, trop d’appétit, trop de phantasmes et trop de célibataires. Pas étonnant que tant de couples éclatent. On passe sa vie à se demander si on a fait le bon choix.
Trop de films sur les écrans, trop de livres dans les bibliothèques, trop de musique dans notre disque dur, trop de séries sur Netflix, trop de concerts dans les salles, trop de spectacles à l’affiche, trop de chanteurs dans le top 10, trop de sites web, trop de chaînes de télé, trop de radios. Et pourtant pas assez de culture dans nos vies.
Trop de projets à réaliser, trop de sorties à faire, trop d’invitations à honorer, trop de destinations vacances où décoller. Et tant de temps perdu à rester scotché sur le canapé.
Tellement trop de jouets qu’on ne joue finalement plus avec aucun. Trop de cadeaux qu’on ne sait plus dire merci. Trop de plats du jour qu’on mange toujours les mêmes poutines.
Il fut un temps où l’on mangeait tous les jours la même chose – quand on mangeait. Il n’y avait que les dimanches et les jours de fête où l’on avait droit à un morceau de viande avariée ou un bout de fruit pourri. Et on s’en réjouissait.
De nos jours, avec les magasins ouverts 7 jours sur 7, les promos à l’année longue et la kyrielle de choix à faire, même les dimanches ressemblent à des jours de semaine. Pas étonnant qu’on déprime tous les jours comme si c’était des lundis.
Il fut une époque où il n’y avait qu’un seul réseau de télévision, on le regardait religieusement en famille; qu’un seul plat du jour, on le commandait les yeux fermés; qu’un seul film en salle, c’était une fête d’aller au cinéma; qu’une seule jolie fille à marier au village, on l’épousait pour la vie.
Aujourd’hui, on a l’embarras des choix. Pourtant, on ne devrait jamais vivre dans l’embarras.
Pendant ce temps, des milliards de personnes dans des centaines de pays n’ont pas le choix.