Un peuple qui a jadis existé il y a quelques milliers d’années dans l’Arctique, le Nord Canadien n’a pas voulu se mêler à d’autres cultures comme les Inuits. Ils se sont isolés pour s’éteindre, il y a quelques centaines d’années
Nuage
L’ADN raconte l’histoire des Paléoesquimaux
Photo : NSA
Les Paléoesquimaux qui ont peuplé l’Arctique nord-américain pendant plus de 4000 ans, avant de disparaître il y a 700 ans, représentaient une seule migration de Sibérie, distincte des autres vagues migratoires vers le Nouveau Monde, révèle une étude internationale menée par une cinquantaine de chercheurs.
Ces paléontologues ont collecté des fragments d’ADN provenant de restes humains anciens dans le nord du Canada, au Groenland et en Sibérie afin de percer le mystère des Paléoesquimaux représentants de la culture Dorset, disparus soudainement sans laisser de trace.
Les résultats montrent que :
► les ancêtres des Amérindiens avaient traversé le détroit de Béring beaucoup plus tôt, tandis que les Inuits, qui sont aussi venus de Sibérie, sont arrivés plusieurs milliers d’années après les Paléoesquimaux;
► les Paléoesquimaux sont restés génétiquement isolés pendant des milliers d’années et la culture Dorset n’a pas disparu par un processus d’assimilation avec d’autres peuples;
► les Inuits modernes ne descendent pas directement des Paléoesquimaux, mais de la culture de Thulé, un autre peuple préhistorique de l’Arctique;
► les Paléoesquimaux constituaient un seul groupe dans l’Arctique et ont survécu sans contact extérieur pendant plus de 4000 ans.
Cette dernière information a surpris les chercheurs, puisque chaque fois qu’un peuple en rencontre un autre dans l’histoire, il y a toujours des indications de relations sexuelles entre leurs membres respectifs.
« Nous sommes ici en présence d’une situation unique, où malgré le fait d’avoir eu des contacts avec leurs voisins dont on a trouvé des traces, les Paléoesquimaux ont choisi de vivre isolés. » — Eske Willerslev Université de Copenhague au Danemark
Les analyses de l’ADN mitochondrial, transmis par la mère et qui permet de retracer la lignée matriarcale, laissent à penser que les relations consanguines étaient très répandues parmi les Paléoesquimaux, ce qui a pu les affaiblir et contribuer à leur extinction.
Un changement climatique dans l’Arctique aurait également pu rendre les conditions de vie beaucoup plus difficiles pour plusieurs générations de Paléoesquimaux.
En effet, même de faibles variations de température dans l’Arctique peuvent avoir des effets dévastateurs sur la faune marine, réduisant fortement des sources vitales d’alimentation.
Ces travaux, dont le détail est publié dans la revue Science, permettent donc d’exclure l’hypothèse d’une intégration de la culture Dorset dans le peuple Inuit moderne. Cependant, le mystère de la disparition des Paléoesquimaux reste entier. Les chercheurs veulent maintenant examiner plus de restes humains anciens afin de résoudre ce mystère.