Quelle personne de moindrement sensée mangerait un plat de pain doré ayant 2780 calories ? Ou un hamburger de 3 540 calories qui est servi avec des frites à volonté et un milkshake au caramel ? Et pourtant, ces plats trouvent preneur. C’est vraiment dégoutant de voir autant de malbouffe et sûrement qu’il y a beaucoup de gaspillage
Nuage
La palme de la malbouffe aux États-Unis
Marie-Joëlle Parent
NEW YORK — Avec ses 3450 calories, le combo hamburger, frites et milkshake de la chaîne Red Robin remporte la palme de la malbouffe aux États-Unis.
Chaque année, et ce, depuis 2007, le Center for Science in the Public Interest (CSPI) décerne les prix «Xtreme Eating» aux restaurants servant les plats les plus caloriques des États-Unis.
Le but est d’attirer l’attention sur l’épidémie d’obésité au pays. Plus d’un tiers de la population adulte est obèse aux États-Unis, selon les Centers for Disease Control and Prevention. Ce taux est de 17 % chez les jeunes, soit 12,5 millions d’enfants et adolescents.
Les dépenses en soins de santé reliés à l’obésité s’élèvent à 190 milliards de dollars.
Le CSPI a commencé à remettre ces prix en 2007. Cette année, plus de 200 chaînes de restaurants ont été visitées. Les prix sont remis aux plats particulièrement élevés en calories, lipides, sucre et sel.
La chaîne The Cheesecake Factory se retrouve au palmarès à trois reprises grâce à une pointe de gâteau au fromage contenant 1500 calories, un plat de pâtes au poulet de 2410 calories et un plat de pain doré de 2780 calories.
Effrayant
Le «Monster Burger» de la chaîne Red Robin est si élevé en calories qu’il représente l’équivalent de sept doubles cheeseburgers de McDonald et un litre de Coke. Il faudrait faire 12 heures de marche rapide pour brûler les calories.
«Un seul de ces plats représente l’apport calorique d’une journée au complet», dit Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids.
«Quand on voit des plats comme ça de 3000 calories, c’est effrayant. C’est dommage de voir que certains restaurants offrent des plats aussi monstrueux», dit pour sa part le nutritionniste Bernard Lavallée.
Québec
«On observe aussi au Québec des portions énormes dans nos restaurants. Il faudrait réglementer pour qu’il n’y ait plus de gras trans, qu’on cesse d’avoir de la consommation de boissons gazeuses à volonté et changer toutes les normes en termes de portions et de formats», dit Mme Voyer.
Selon Santé Canada, un homme actif entre 31 et 50 ans devrait manger 2900 calories par jour et une femme active dans la même tranche d’âge devrait consommer 2250 calories par jour.
La guerre au sucre est ouverte
Un projet de loi visant à taxer le sucre dans les boissons a été déposé hier (30 juillet) aux États-Unis.
Surnommé le «Sweet Act», le projet de loi vise à prévenir le diabète, les maladies cardiaques et l’obésité, et à améliorer la santé dentaire des Américains.
Cinq pour cent d’entre eux consomment au moins quatre canettes de boissons gazeuses par jour.
Taxe
Rosa DeLauro, la représentante démocrate du Connecticut au Congrès américain, propose d’imposer une taxe d’un sou par cuillère à thé (4,2 g) de sucre, de sirop de maïs à haute teneur en fructose ou d’autres édulcorants caloriques ajoutés aux boissons.
Cette taxe serait payée par le fabricant et ferait grimper l e coût d’une canette de Coca-Cola d’environ 10 ¢, ce qui serait suffisant, selon elle, pour faire diminuer la consommation.
La taxe permettrait au gouvernement de récolter 10 milliards de dollars par an pour financer les programmes de santé et de prévention.
« Au Québec, ça fait déjà cinq ans qu’on demande une loi semblable, soit une taxe de 10 ¢ par litre de boisson sucrée. La taxe viserait également le fabricant», dit Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids.
« On estime que ça représenterait plus de 80 millions de dollars qui pourraient être redirigés vers des programmes d’accès aux aliments sains » , ajoute Mme Voyer.
Plusieurs qualifient l es boissons gazeuses de nouvelle cigarette du 21e siècle.
« Les compagnies de boissons gazeuses utilisent les mêmes stratégies de marketing que les compagnies de cigarettes dans le passé», dit Bernard Lavallée, nutritionniste.
« Les gens ne savent pas encore réellement l’impact sur leur santé de la consommation quotidienne d’une boisson gazeuse», dit Mme Voyer.
La France et le Mexique ont déjà adopté une taxe sur le sucre. Au Mexique, la loi aurait déjà réduit de 5 % la consommation de boissons gazeuses.
3540 calories Le «Monster Burger» de la chaîne Red Robin est servi avec des frites à volonté et un milkshake au caramel. Ce repas représente l’équivalent de deux jours d’apport calorique, trois jours et demi de gras saturés (69 g), quatre jours de sel (6280 mg) et 38 cuillères à thé de sucre ajouté.
Photo Marie-Joëlle Parent / JdeM
2780 calories Le pain doré «Bruléed French Toast» de la chaîne The Cheesecake Factory. Le pain doré est servi avec du sirop au beurre, du bacon ou du jambon, et contient 93 g de gras saturés, 2230 mg de sel et 24 cuillères à thé de sucre. Il faudrait nager pendant sept heures pour brûler ce plat.
Photo Marie-Joëlle Parent / JdeM
2270 calories «The Big Slab» de la chaîne Famous Dave’s. Les côtes levées sont servies avec un muffin au maïs, des fèves et des frites. Le plat contient 54 g de gras saturés, 4320 mg de sel et 14 cuillères à thé de sucre. Il faudrait tondre le gazon pendant plus de sept heures pour brûler les calories de ce plat.
Photo Marie-Joëlle Parent / JdeM
2410 calories Le plat de pâtes «Farfalle with Chicken and Roasted Garlic» de la chaîne The Cheesecake Factory. Ce plat contient 63 g de gras saturés, soit trois fois le taux recommandé.
Photo Marie-Joëlle Parent / JdeM
2420 calories Le «Prime New York Steak Contadina style» de la chaîne Maggiano’s Little Italy. Le plat contient 66 g de gras saturés et 5620 mg de sel. Pour brûler ces calories, il faudrait s’entraîner sur la machine à ramer pendant plus de sept heures.
Photo Marie-Joëlle Parent / JdeM
Donnes-moi 3450 cal. et je pousse ma voiture au boulot. Mais qui prend le volant ?
🙂
Berkkkkkkkkkk!