Je lève mon chapeau aux parents qui ont su écouter leur enfant au lieu des quand dira-t-on. Ils ont passé sûrement vers plusieurs émotions et probablement des reproches des autres. Ce qui importe, c’est l’enfant. Ils n’ont pas changé le sexe radicalement, mais simplement en changeant certains comportements qui lui apporteront sans doute un meilleur avenir
Nuage
Et si votre fille était plutôt un garçon?

Par Andrée-Anne Guénette
C’est la vidéo qui fait sensation en ce moment (près de 5 millions de vues sur YouTube en 48 heures!). L’histoire de Ryland, six ans, qui vit avec sa famille en Californie.
Ryland naît en pleine forme, un beau bébé heureux. Pourtant, lorsque le bébé est âgé d’un an, la famille apprend que Ryland est sourde, une peine immense pour les parents. Ils décident éventuellement de faire opérer leur enfant pour lui poser des implants cochléaires pour que la petite puisse entendre et avoir la chance d’apprendre à parler.
Surprise: après avoir appris à parler, l’une de ses premières phrases est: « I am a boy » (je suis un garçon).
Ryland ne joue pas à la poupée, veut s’habiller en garçon, irait jusqu’à dire à ses parents que lorsque tous les membres de sa famille allaient mourir, elle pourrait enfin couper ses longs cheveux.
Les parents sont très justement inquiets, leur entourage leur dit que c’est « juste une phase, ça va lui passer. » Qu’un enfant de cet âge ne sait pas nommer ces choses, qu’elle doit juste être garçonne, que c’est tout à fait normal que certaines filles n’aiment pas le rose et les poupées et préfèrent jouer dans la boue.
Pourtant, la « phase » persiste. Ryland s’habille en superhéros à l’Halloween, mais, chose moins banale, elle commence à avoir honte d’elle-même, à se retirer. Ses parents lisent de plus en plus à ce sujet, consultent des experts. Ils lisent que 41% des personnes qui ne se sentent pas bien dans leur corps car ils sont convaincus de ne pas être dans le bon ont déjà essayé de se suicider. Ils s’inquiètent pour leur fille.
Les experts sont formels: ce serait entre 3 et 5 ans qu’un enfant s’identifie à son genre (c’est compliqué et je ne suis pas experte, mais j’en comprends que le sexe est la biologie de la chose (essentiellement, le type d’organes sexuels qu’on a), tandis que le genre est l’identification sociale aux attributs de notre sexe, donc de s’identifier aux autres filles ou aux autres garçons et faire partie du groupe). Et c’est très possible que Ryland soit femelle dans son corps, mais que son cerveau « soit mâle ».
Alors, ses parents prennent leur courage à deux mains: ils permettent à Ryland de se couper les cheveux, ils utilisent le il/lui lorsqu’ils parlent de leur enfant et permettent à Ryland d’être, à presque tous les égards, un garçon.
Qu’on pense ce qu’on veut de cette histoire (et je vous assure que ça se déchaîne sur les commentaires sur multiples sites américains, le fameux débat de « nature vs nurture », donc de la nature versus la culture), j’ai énormément pensé aux parents qui ont été testés au possible durant les six années de vie de Ryland. Se mesurer au regard des autres, tout en essayant de faire le mieux pour la seule personne pour qui ça compte vraiment: leur enfant.
Je n’ose imaginer le nombre d’heures qu’ils ont passé couchés, à regarder le plafond, en se demandant quoi faire. En espérant que ce soit juste une « phase qui passera ».
En mai dernier, Ryland a pris la parole à un événement organisé en son honneur en Californie pour dire qu’il était « un enfant transgenre de six ans, très cool, le plus heureux qu’il avait jamais été. » Il en a profité pour remercier ses parents.
Quelle histoire, quand même.
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