Peau de chagrin un problème de santé si poétique, mais qui peut être dérangeant. Malgré qu’on ne connait pas vraiment les causes, il y a quand même des pistes qui pourraient expliquer son apparition sur le corps.
Nuage
Psoriasis : comment le reconnaître ?
Maladie de peau très fréquente, le psoriasis peut détériorer la qualité de vie. Comment le reconnaître ? Peut-on le confondre avec d’autres affections ? En existe-t-il plusieurs formes ? Medisite a interrogé le Dr Dominique Lons Danic, dermatologue à l’hôpital Saint-Joseph de Paris.
Quel aspect ?

« La plupart du temps, le psoriasis se présente sous forme de plaques bien délimitées. La peau devient rouge et pèle » explique le Dr Dominique Lons Danic dermatologue.
« Ce mécanisme est dit « auto-immune » car il est dû à une anomalie du système régulant l’immunité. Sans que l’on sache aujourd’hui exactement pourquoi, l’organisme se met à produire contre lui-même des cytokines TNF-alpha. Ces cellules du système immunitaire déclenchent, dans le cas de cette maladie, une inflammation chronique de la peau. »
Ca gratte !

« Contrairement à une idée reçue, le psoriasis, dans 30% des cas, provoque des démangeaisons, souligne le Dr Dominique Lons Danic.
« En revanche, à l’inverse de ce que l’on observe dans l’eczéma, il n’y a pratiquement pas de risque d’infection des zones de grattages : la peau reste sèche. Rarement, un microbe peut se développer sur des zones susceptibles de se fissurer comme le talon. »
Quelles localisations ?

« La plupart du temps, le psoriasis apparaît sur les coudes, les genoux, le sacrum (le haut des fesses), la nuque et reste limité. Toutefois on peut aussi en trouver sur le cuir chevelu, la plante des pieds, la paume des mains, les ongles et les autres parties du corps. Le visage est rarement touché » explique le Dr Lons Danic.
« Dans les cas les plus graves mais aussi les plus rares, comme le psoriasis pustuleux, concernant surtout les plantes des pieds et des mains, l’ensemble du corps peut être concerné. Ce type de psoriasis provoque de la fièvre. Enfin, il existe un psoriasis des plis qui, comme son nom l’indique, s’installe plutôt au niveau du pli de l’aine, de l’aisselle, voire dans le pli sous-mamaire chez les femmes. »
Des douleurs articulaires

« Dans 15% des cas, les personnes ayant développé un psoriasis, souffrent aussi d’une atteinte articulaire. Celle-ci se déclenche même, parfois, avant l’apparition des plaques » note le Dr Dominique Lons Danic.
« Les douleurs ne ressemblent pas à de banals maux de dos qui se déclenchent à l’effort : elles apparaissent plutôt en fin de nuit, au point de réveiller les patients. C’est le signe que l’articulation, comme dans la polyarthrite rhumatoïde, est attaquée par le système immunitaire lui-même. Il ne faut donc pas négliger ces douleurs et consulter rapidement un rhumatologue si elles surviennent. »
Une qualité de vie altérée

« Le problème du psoriasis est qu’il s’agit d’une maladie bénigne mais qui se voit : les gens ont des plaques, ils se grattent… Elle peut donc être très handicapante d’un point de vue social, notamment chez les jeunes. Cette gêne n’est pas proportionnelle à la taille de l’atteinte. Ainsi, on voit des patients qui ont de toutes petites plaques mais sont très affectés dans leur vie quotidienne, tandis que d’autres, présentant un psoriasis très étendus, ne s’estiment pas tellement gênés. Les médecins doivent être attentifs à ces répercussions sur la qualité de vie » estime le dermatologue.
Il peut donc être intéressant, pour les personnes le plus en souffrance de rejoindre une association de patients (*) ou d’être soutenus psychologiquement.
(*) www.france-psoriasis.org
Psoriasis : quels facteurs de risque ?

« Le psoriasis est une maladie multigénique, c’est-à-dire que plusieurs gènes sont impliqués. Lorsque les deux parents sont atteints, les risques pour que leur enfant le soit se situent entre 60 et 80%. Et dans 1 cas sur 2, ont retrouve des antécédents familiaux chez nos patients », observe le Dr Dominique Lons Danic.
« D’autres facteurs peuvent déclencher un psoriasis : l’exposition à des produits irritants, les gros stress de la vie comme le deuil, la séparation, le chômage. Le manque d’exposition à la lumière, certains médicaments comme le lithium ou les bétabloquants, peuvent aussi être impliqués. Enfin, le facteur de Koebner peut entrer en jeu : c’es-à-dire que le psoriasis peut s’installer à l’endroit d’une cicatrice ou d’un traumatisme. »
http://www.medisite.fr