Les laboratoires de recherches ne sont pas tous facilement accessibles. Certains d’entre eux ont élu domicile à des lieux extrêmes. Par leur situation géographique (ou spatiale) ont un intérêt pour effectuer des recherches spécifiques
Nuage
Les 7 laboratoires scientifiques les plus extrêmes sur Terre
Les scientifiques ne sont pas tous isolés dans des laboratoires hostiles, entourés de fioles et vêtus de sarraus blancs. Certaines conditions d’analyses et lieux d’observation sont tous droits sortis du futur ou relèvent d’une étonnante imagination.
Pour repousser les limites de la science et percer les mystères des éléments, il faut parfois mener des recherches audacieuses, dans des conditions extrêmes.
Voici notre palmarès des laboratoires les plus extrêmes sur Terre.
Un laboratoire en zone glaciale
L’observatoire IceCube Neutrino. Photo Emanuel Jacobi / NSF
(Antarctique)
Aussi étrange qu’il puisse le sembler, l’un des équipements les plus utiles pour détecter les neutrinos porteurs d’une grande charge énergétique, comme les particules subatomiques issues de phénomènes astronomiques violents comme l’explosion d’une étoile, n’est pas un télescope aménagé quelque part dans l’espace, mais une série de capteurs enfouis sous la surface de la Terre.
L’observatoire IceCube Neutrino est situé dans les plaines froides de l’Antarctique, sous un mince couvert de glace.
À cet endroit, les neutrinos réagissent parfois avec les molécules d’eau pour produire une sorte d’onde de choc, aussi appelée radiation Tcherenkov, qui sont ensuite récupérées par des tubes photomultiplicateur.
Les données recueillies par cet observatoire représentent un téraoctet d’informations quotidiennes, environ 100 gigabits sont ensuite transmis aux fins d’analyses.
Le laboratoire le plus brûlant
le Laboratoire national Brookhaven. Photos Brookhaven National Laboratory
(Long Island, New York)
En février 2010, le Laboratoire national Brookhaven a annoncé avoir réussi à atteindre une température de près de 7,2 trillions de degrés Fahrenheit (4 trillions de degrés Celsius), soit 250 000 fois plus grande que la chaleur au centre du Soleil. Il s’agissait de la température la plus élevée produite par l’homme!
Cet exploit a été rendu possible par la collision d’ions d’or propulsés à la vitesse de la lumière. La réaction a généré un plasma de quarks et de gluons. Ces particules ainsi activées diffèrent des autres formes de matière (solide, liquide, gaz).
Les scientifiques croient que ce plasma de quarks et de gluons a été présent dans l’univers une fraction de seconde après le Big Bang.
Le laboratoire terrestre le plus élevé
Le laboratoire pyramide. Capture YouTube
(Sagarmatha National Park, Népal)
Dans l’altitude des montagnes himalayennes, dans le parc national de Sagarmatha au Népal, se dresse une pyramide de verre, d’acier d’aluminium. Ce laboratoire est situé à 16568 pieds (5050 mètres) au-dessus du niveau de la mer, à la base du mont Everest.
Les recherches qui y sont menées s’intéressent à la géologie, au climat, à l’environnement et la physiologie humaine.
La pyramide est scindée en trois niveaux. Le premier et le second regroupent des laboratoires et des entrepôts alors que le troisième est dédié au traitement des données et aux télécommunications.
Outre les scientifiques, des résidents de la région et des touristes s’y rendent à l’occasion afin d’utiliser ses équipements de télécommunications.
Le laboratoire des profondeurs sous-marines
(Floride)
Les océans n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Le laboratoire NOAA Aquarius aménagé dans l’eau, entre 50 et 60 pieds, dans un sanctuaire marin des Keys de la Floride.
Depuis déjà 20 ans, les chercheurs ont utilisé l’endroit comme base sous-marine pour étudier l’écologie du récif qui entoure le laboratoire.
La NASA s’est déjà servie de l’endroit pour préparer les astronautes à des situations d’apesanteur et de solitude avant leur expédition dans l’espace.
Le 30 septembre 2013, l’océanographe Fabien Cousteau, le petit fils du légendaire explorateur Jacques-Yves Cousteau, avait séjourné durant 31 jours dans cette base, en compagnie de cinq coéquipiers afin de créer un documentaire IMAX 3D.
Le laboratoire de particules le plus vaste
Le CERN. Photo CERN
(Suisse et France)
Fondé en 1954, le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est situé de part et d’autre de la frontière de la Suisse et de la France.
Le CERN compte 21 États membres et se consacre à la physique fondamentale et aux lois de l’univers. On y utilise des instruments scientifiques complexes comme des accélérateurs et des détecteurs de particules.
Depuis sa création, plusieurs recherches déterminantes pour la science y ont été effectuées, dont certaines ont été primées par un prix Nobel. Le développement d’Internet y a aussi trouvé ses fondements
Le laboratoire au centre de la Terre
(Canada)
Le SNOLAB de Sudbury en Ontario observe les phénomènes de l’espace de l’intérieur de la Terre. Aménagé dans une mine de nickel à deux kilomètres de profondeur, il possède un espace de 16 404 pieds carrés.
Les recherches menées au SNOLAB se concentrent sur la physique, les matières cosmiques, les neutrinos solaires et les recherches sur les supernovas.
Cependant, les scientifiques d’autres niches de recherches, comme la géophysique et la sismologie, ont aussi montré de l’intérêt pour les installations du SNOLAB, qui pourraient aussi être intéressantes pour des biologistes souterrains.
Le laboratoire le plus haut
La Station spatiale internationale. Photo NASA
(Station spatiale internationale)
Sans aucun doute, le plus extrême de tous les laboratoires conçus par l’homme, la Station spatiale internationale, évolue dans un environnement inhospitalier, en très haute altitude et est soumis à une vitesse de déplacement moyenne de 27 724 km/h.
De nombreuses expériences sont effectuées à la Station spatiale au chapitre de la biologie humaine, la météorologie, la physique et l’astronomie.
L’apesanteur permet de mener des expériences sans gravité ce qui constitue un élément avantageux pour un grand nombre de recherches.
Depuis sa mise en fonction en novembre 2000, des astronautes de 15 pays ont visité la station qui devrait être en service au moins jusqu’en 2020, mais qui ne pourra sans doute dépasser 2028.