Nous allons sûrement avoir des nouvelles d’ici peu de la mission du satellite Gaia. Peut-être des réponses, mais sûrement d’autres questions sur l’origine la Voie Lactée
Nuage
Gaia à la poursuite des étoiles

Photo : ASE
Le satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne a quitté le port spatial de l’Europe à Kourou, en Guyane française, à bord d’un lanceur Soyouz.
L’objectif de sa mission : établir la carte la plus fidèle jamais réalisée de la Voie lactée. Elle doit durer au moins cinq ans pendant lesquels le satellite localisera un milliard d’étoiles; chacune sera observée environ 70 fois.
Représentation artistique de Gaia Photo : ASE
Plus de 99 % d’entre elles n’ont jamais eu leur distance mesurée avec précision. La plus proche est située à une distance de près de 40 milliards de kilomètres.
Ces mesures précises de la position et du déplacement de 1 % de la centaine de milliards d’étoiles existant dans notre galaxie permettront de mieux connaître l’origine et l’évolution de notre galaxie.
Gaia se dirige maintenant vers une orbite située dans une zone gravitationnellement stable dénommée point de Lagrange L2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre dans la direction antisolaire. Il devrait y parvenir dans une vingtaine de jours.
Les contrôleurs ont déjà établi les premières liaisons de télémesures et de contrôle d’attitude, et le satellite a commencé à activer ses systèmes.
L’écran solaire, qui maintient la température de Gaia et porte les photopiles qui alimentent le satellite, s’est déployé selon une séquence automatique d’une durée de 10 minutes, qui s’est achevée 88 minutes après le lancement.
Une première phase de collecte d’informations d’une durée de 4 mois débutera pendant le voyage vers le point L2, au cours de laquelle tous les systèmes et instruments seront activés, vérifiés et étalonnés. La mission pourra ensuite commencer.
Son écran solaire fera barrage à la chaleur et à la lumière provenant du Soleil et de la Terre et procurera ainsi un environnement stable aux instruments du satellite, qui doivent faire preuve d’une précision et d’une sensibilité exceptionnelles pour recenser les étoiles de la Voie lactée.
Le saviez-vous?
Gaia approfondira le travail de la première mission de cartographie des étoiles lancée par l’ASE en 1989, Hipparcos.
Archéologie galactique
Le léger changement de perspective qui se produira lorsque Gaia effectuera une orbite autour du Soleil sur une année lui permettra de mesurer la distance des étoiles, ainsi que leur déplacement dans le ciel au long de sa mission.
La position, le déplacement et les caractéristiques de chaque étoile donnent des informations sur son histoire et, grâce au recensement de Gaia, les scientifiques pourront établir un arbre généalogique de notre galaxie.
Il sera possible de reconstituer l’historique du déplacement des étoiles, ce qui permettra de savoir d’où elles viennent et comment la Voie lactée s’est constituée sur plusieurs milliards d’années à partir de la fusion de petites galaxies, mais également de se projeter dans l’avenir, pour peut-être connaître la destinée finale de notre galaxie.
Les multiples balayages du ciel réalisés par Gaia permettront aussi de :
- dévoiler des dizaines de milliers de supernovas, ces explosions d’étoiles massives arrivant en fin de vie
- découvrir d’autres exoplanètes
- identifier de nouveaux astéroïdes évoluant dans notre Système solaire
- affiner l’orbite de ceux que l’on connaît déjà
- tester avec précision la fameuse théorie de la relativité d’Einstein
Les responsables de la mission estiment qu’au terme de la mission de cinq ans, les archives de données dépasseront un pétaoctet, c’est-à-dire un million de gigaoctets, l’équivalent du contenu de 200 000 DVD.
Cette énorme quantité de données sera confiée au consortium de traitement et d’analyse des données de Gaia, qui rassemble plus de 400 personnes appartenant à des instituts scientifiques d’Europe.
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