Le Saviez-vous ► Le portrait-robot est un jeu à l’origine


 

Quand la police recherche une personne inconnue, elle demande aux témoins à l’aide d’un agent ou dessinateur, un portrait-robot qui ensuite est présenté généralement au public. Mais l’origine des portraits-robots n’étaient pas destinée à la police
Nuage

Le portrait-robot est un jeu à l’origine

 

Roger Dambron, Étaplois, a inventé le portrait-robot il y a soixante ans. Auteur, antiquaire, ancien résistant et inventeur, le nonagénaire revient sur son invention. Lui et sa fille cherchent à remettre un nom sur les visages utilisés en 1953.

<br />Roger Dambron, 92 ans, a crée le portrait-robot en découpant les photographies de cent Étaplois. Au départ ce n’était qu’un jeu.<br />

« Quand vous restez allongé dans un lit pendant six mois, vous êtes obligé de faire quelque chose. »

 Pourquoi pas inventer le portrait-robot? C’est à peu près ce que s’est dit Roger Dambron, alité pour une pneumonie, en 1950. Pour s’occuper, il a photographié ses camarades de cure. C’est de là qu’est venue l’idée.

« Quand je suis rentré à Étaples, j’ai demandé aux gens de venir se faire photographier chez Gambier. C’était un grand photographe dans la ville. Et une centaine d’Étaplois sont venus. Avec leur visage, on peut créer des millions de combinaisons différentes! »

En découpant des bouts de ces photos comme le nez, les yeux, les sourcils, les cheveux, la bouche ou les joues, et en les assemblant à d’autres bouts d’une autre photo, on recrée un nouveau visage tout neuf.

Les habitants sont venus naturellement chez le photographe.

Le jeu résout un meurtre Roger Dambron dépose alors les brevets de son invention en 1953 et participe au concours récompensant les inventeurs: le concours Lépine. Il se hisse alors à la troisième place. Mais le jeu rencontre également un fort succès parmi les policiers du Nord. L’année 1955 voit l’affaire Janet Marshall éclater. La jeune Anglaise est retrouvée morte assassinée près de Belloy-sur-Somme. L’enquête piétine pendant six mois avant que celui en charge de l’affaire, le commissaire Chabot, n’utilise la technique du jeu photo-robot. Sans savoir que Roger Dambron en était l’inventeur.

Lorsqu’un journaliste de La Voix du Nord annonce cette paternité au commissaire, la rencontre avec l’inventeur est quelque peu houleuse.

« La police croyait être la première. Au début ils étaient un peu vaches car il croyait que j’avais triché. Mais quand j’ai montré les brevets, ils ont changé de couleurs. Ils ne s’attendaient pas à ce que mon travail soit si approfondi. »

Une mauvaise affaire commerciale Si le jeu devient un outil policier, utilisé par toutes les polices du monde, le succès commercial ne viendra jamais vraiment. Vendues 200 francs, les boîtes du jeu photo-robot n’ont jamais fait recette. Roger Dambron cède le brevet d’exploitation à une compagnie parisienne qui réalise des portraits de chanteurs comme base photographique. L’inventeur s’en amuse:

« Ils ont mis beaucoup d’argent mais ils n’en ont pas fait beaucoup. Aujourd’hui on parle énormément du portrait-robot mais à l’époque on n’en parlait pas du tout. »

Les photos originales ont été vendues il y a seulement quatre mois au conservateur de la photographie du centre d’art contemporain Pompidou à Paris. Mais ces visages n’ont plus de noms. Redonner une identité à ces visages Étaplois Les éléments d’identification sont aux abonnés absents. Une nouvelle quête, inverse, commence: redonner un nom à ces visages maintes fois interchangés.

 « Nous avons demandé à l’association Mémoire d’Opale, avec les éléments scannés par le conservateur parisien, de retrouver les Étaplois qui ont posé à l’époque », explique la fille de l’inventeur, Arlette Dambron.

Un long travail commence, plus long que l’invention du jeu et du portrait-robot. Roger Dambron, inventeur, auteur et … résistant. La vie de l’Étaplois n’est pas un long fleuve tranquille. Vendeur de journaux, inventeur, écrivains et poètes, aujourd’hui antiquaire en Alsace, il a exercé mille métiers.

« J’ai touché à tout mais j’ai pas touché grand-chose », s’amuse-t-il.

Parmi ses souvenirs, il évoque son passage dans les Forces françaises de l’intérieur, la résistance et le 9e régiment d’infanterie coloniale. Il a notamment combattu à Paris, autour de la gare Saint-Lazare pendant la libération de la capitale. Puis il a été démobilisé le 3 novembre 1945.

http://www.lavoixdunord.fr

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