Bon, d’accord, la plupart sont comme moi des profanes sur les pesticides, mais sachant que c’est chimique et que les abeilles meurent en masse, me semble que cela serait logique, alors pourquoi qu’au Canada, on est si lent à réagir ? Qu’est-ce que l’Europe sait que Santé Canada ne sait pas ?
Nuage
Extinction massive des abeilles : Santé Canada ne bouge pas

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Même si plusieurs organismes canadiens réclament l’arrêt de l’utilisation d’un pesticide qui serait responsable de la mort de millions d’abeilles, Santé Canada confirme qu’elle n’a pas l’intention de bannir le produit.
Au début du mois, l’Union européenne a décidé de suspendre l’utilisation des néonicotinoïdes, fabriqués par la compagnie allemande Bayer, pour une période de deux ans.
Plusieurs groupes canadiens ont par la suite interpellé Santé Canada afin que le gouvernement emboîte le pas, d’autant plus que ce pesticide est utilisé dans presque tous les champs de maïs du pays, notamment au Québec.
«Poison»
C’est le cas de l’organisme Les Ami(e)s de la Terre, dirigé par Beatrice Olivastri, qui exige la même suspension qu’en Europe par une pétition en ligne.
«Aussitôt que le néonicotinoïde touche les abeilles, elles meurent immédiatement. Lorsque le produit se retrouve dans le sol, cela a pour conséquence de diminuer leur système immunitaire. Dans les deux cas, on prévoit un avenir sombre pour les abeilles et les apiculteurs, qui méritent mieux que ça», plaide-t-elle.
Le haut taux de mortalité des insectes pollinisateurs enregistré ces dernières années serait dû à l’utilisation de ce pesticide, selon Pascal Dubreuil, professeur de médecine vétérinaire à l’Université de Montréal.
«Les semences sont enrobées de ce poison, qui crée de réels dommages, dit-il. Cet été, j’avais des ruches sur le toit de la faculté de médecine vétérinaire et les abeilles ont été empoisonnées. J’ai été en mesure de confirmer que c’est le pesticide qui les a tuées», a-t-elle expliqué.
Risque pour les humains?
Selon lui, un très grand pourcentage de ce que nous consommons provient de la pollinisation qu’effectuent les abeilles.
«Pas d’abeilles, pas de canneberges, a illustré M. Dubreuil. Pas d’abeilles, ça veut aussi dire très peu de pommes et très peu de bleuets. Je ne veux pas faire peur aux gens, mais je me demande si l’utilisation du néonicotinoïde représente un risque pour les humains.»
De son côté, Santé Canada assure que rien n’indique que ce pesticide serait nocif pour les humains. Mais Frédéric Bissonnette, conseiller principal chez Santé Canada, en reconnaît tout de même les dangers.
«On cherche à diminuer l’utilisation du produit à un niveau plus acceptable. Pour l’instant, la science ne suggère pas le besoin de le bannir comme en Europe», a-t-il précisé.
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