Cela doit faire bizarre de faire des recherches des particularités du cerveau des psychopathes alors que ces données montrent justement que le scientifique est lui-même un psychopathe sans pour autant être un tueur .. Il démontre donc par ses résultats que la famille, l’environnement qu’un enfant tel que lui grandit peut faire toute la différence
Nuage
Psychopathes : un chercheur en neurosciences spécialiste de la question découvre qu’il en est un
Il fait des recherches sur les psychopathes… et découvre qu’il est lui-même un psychopathe. | David Jones via Getty Images
PSYCHOPATHE – C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Ou du scientifique qui mène tellement bien ses recherches qu’il en devient l’objet. Un après-midi d’octobre 2005, James Fallon regardait sereinement les scans de cerveaux de tueurs en série. Il ne faisait rien de plus que son travail, qui consistait à chercher un point commun dans le cerveau des psychopathes. Ce qu’il ne soupçonnait pas, c’est qu’il découvrirait que lui aussi, était un potentiel meurtrier.
James Fallon analysait donc des milliers d’images de cerveaux de meurtriers, certains schizophrènes ou dépressifs, d’autres avec des cerveaux normaux. Il raconte au Smithsonian que
« Par un heureux hasard, je faisais aussi une étude sur Alzheimer, et dans ce contexte, j’avais des scans de cerveau de moi et de toute ma famille juste sur mon bureau. »
Dans cette pile de scans de cerveaux de sa famille, il y en a un qui attire son attention. Sur ce scan, les zones du cerveau liées à l’empathie, à la moralité et au contrôle de soi, montrent une faible activité… Et ce sont ces zones qui sont en jeu dans la psychopathie. Il vérifie immédiatement s’il ne s’agit pas d’une erreur. Pas de bol, les scans sont tout à fait corrects.
Horreur, malheur, il y a un psychopathe dans sa famille.
Dans ce cas, il n’y a plus de secret qui compte. A bas l’anonymat, il décide de savoir à qui est ce cerveau. Et alors qu’il pensait certainement que les choses ne pourraient pas être pire… il s’avère que ce cerveau, c’est le sien. Il ne comprend pas, et remet même ses recherches en question:
« Je n’ai jamais tué ni violé qui que ce soit. Donc la première chose que j’ai pensé c’était que mon hypothèse était peut-être fausse, et que ces zones de cerveau ne reflètent pas la psychopathie ou un comportement meurtrier. »
James Fallon fait donc d’autres recherches, en psychopathie neurologique et comportementale. Il fait également des tests génétiques. Verdict: allèles qui prédisent un fort potentiel agressif, violent et peu d’empathie. Plus moyen de tourner autour du pot, il finit par l’admette: il est un psychopathe.
Un psychopathe d’accord, mais un bon psychopathe
Mais un bon psychopathe. Celui qu’il appelle le « psychopathe pro-social », c’est-à-dire qui a des difficultés pour l’empathie mais qui maintient un comportement social acceptable.
Comment expliquer que quelqu’un qui a un cerveau de psychopathe, n’est pas violent, mais stable, et réussit scientifiquement? James Fallon explique que le diagnostique est souvent flou: certains psychopathes ne tuent pas, mais ont simplement des comportements psychopathiques.
Et pour cause, James Fallon est loin d’être un ange.
« J’ai un esprit de compétition odieux. Je ne laisse pas mes petits-enfants gagner des jeux. Je suis une sorte d’enfoiré qui fait des trucs débiles qui gonflent les gens. »
D’accord, mais pourquoi, lui, parviendrait-il à tempérer son comportement psychopathique et pas les autres? C’est là qu’il invoque l’environnement, familial notamment, lui qui était fut un temps purement déterministe.
« J’étais aimé, et ça m’a protégé« , explique-t-il simplement. Sans oublier d’y ajouter une dose de libre arbitre: « Depuis que j’ai trouvé tout cela, j’ai fait un effort pour essayer de changer mon comportement. J’ai fait plus consciemment des choses qui sont considérées comme la bonne chose à faire, et pensé plus aux sentiments des autres. »
Au lieu de garder tout ça pour lui, James Fallon a donné une interview à la radio, et a même écrit un livre, « The Psychopath Inside« . Mais attention, précise-t-il:
« Je ne fais pas ça parce que je suis soudainement sympa, je fais ça par fierté – parce que je veux montrer à tout le monde et à moi-même que je peux me sortir de là. »
Au final, il admet lui-même que ce n’était pas vraiment une surprise. Il a toujours su qu’il adorait manipuler les gens. Et il a hérité d’une belle lignée de meurtriers dans sa famille, 7 au total, dont Lizzie Borden, célèbre accusée du meurtre à la hache de son père et de sa belle-mère en 1892.
Pour conclure, on rappellera que le site d’information bidon Le Gorafi avait ainsi titré un article:
« Une profileuse découvre qu’elle était elle-même responsable de six meurtres, trois braquages et deux enlèvements « .
Comme quoi, la réalité rattrape parfois la fiction.
http://www.huffingtonpost.fr/