Il y a de très bonne publicité dédiée aux jeunes pour les sensibiliser à l’alcool au volant ainsi que la vitesse sur les routes .. Ces pubs les interpellent, mais pas pour longtemps. A défaut d’interdire l’alcool, et que certains jeunes ne prennent pas leur responsabilité sur la route, je trouve intelligent les bars qui ont trouver des moyens pour diminuer les risques ..
Nuage
Enquête de J.E.
Vitesse, alcool et témérité au volant chez les jeunes
Les messages de sensibilisation auprès des jeunes sur les dangers de l’alcool au volant, ne semblent pas toujours pris au sérieux par les premiers concernés.
J.E. a déployé sept équipes à Montréal et ses alentours, en Beauce, à Sherbrooke et Chicoutimi. Elles ont passé deux nuits sur les routes québécoises et sur des scènes d’accidents pour faire le test en compagnie de policiers patrouilleurs, à la rencontre d’ambulanciers, de jeunes fêtards et de proches de ceux qui ont perdu la vie dans des accidents.
Le constat? Un noyau dur de téméraires consomme avant de conduire et prend encore les routes pour des pistes de course avec des conséquences tragiques, même si beaucoup de jeunes adoptent aujourd’hui des comportements responsables en voiture.
«On dirait que malgré tout ce qu’on fait, il n’y a pas d’impact sur les jeunes, ou ils vont être touchées un moment et après ça […] ils oublient,» a dit l’ambulancière Mélanie Moyen à J.E.
Même si le nombre de décès sur les routes est tombé de 2209 en 1978 à 436 en 2012, selon le dernier bilan de la SAAQ, les jeunes demeurent surreprésentés dans ces derniers. Ils sont encore plus à risque tard la nuit, quand le nombre d’accidents augmente.
Les moins de 25 ans détiennent environ 10% des permis de conduire, mais sont impliqués dans près du quart des accidents avec dommages corporels sur les routes.
D’ailleurs, la SAAQ vient de lancer une campagne publicitaire mettant en scène des fantômes durant la dernière semaine d’octobre, pour rappeler qu’alcool, vitesse et textos ne font pas bon ménage avec le volant.
Des pistes de course
J.E. a accompagné des patrouilleurs de la SQ sur l’autoroute des Laurentides, l’une des plus achalandées au Québec.
Dès les premières minutes sur la route, juste avant 22 h une soirée de pluie, le patrouilleur Gino Paré intercepte une voiture qui roule à 143 km/h sur la chaussée glissante.
À l’intérieur: quatre jeunes. Le conducteur de 20 ans n’a pas son permis de conduire. Il écope d’une amende de 258$ et 3 points d’inaptitude. Cette situation est tristement représentative des statistiques sur les jeunes conducteurs, et des autres situations rencontrées sur la route cette même nuit. Une interception pour vitesse se solde par un véhicule saisi pour immatriculation non payée.
(Crédit photo: TVA Nouvelles)
Dans un autre incident, une automobile est complètement détruite lors d’un capotage. Heureusement, la conductrice s’en tire sans blessures graves.
Selon la SAAQ, en 2010, les jeunes de 16 à 24 ans ont commis 40% des infractions pour excès de vitesse de plus de 45 km/h au-dessus de la limite permise et 48% des infractions pour vitesse ou action imprudente.
J.E. a constaté que certains vont même jusqu’à abandonner un véhicule de luxe qui s’est écrasé contre un bar au milieu de la nuit.
Dans ce cas précis, le chauffard s’était enfui en prenant soin d’enlever sa plaque d’immatriculation, et en jetant des bouteilles d’alcool à l’extérieur de la voiture.
J.E. a également été témoin d’une limousine qui branlait de droite à gauche en raison des passagers qui faisaient la fête à l’intérieur et qui a manqué de faucher trois piétons à une intersection.
À Sherbrooke, deux jeunes ont pleuré à chaudes larmes devant les caméras de J.E. en relatant la mort de leur ami dans un accident de voiture, un an plus tôt. Et effectivement, c’est parfois seulement lorsqu’ils perdent des proches que certains jeunes comprennent le message sur les dangers de la route.
Lorsqu’ils sortent, ces jeunes ont des conducteurs désignés. Ils laissent la voiture à la maison et marchent pour retourner chez eux, ou appellent un ami pour venir les chercher s’ils ont consommé.
Quant aux propriétaires de bars, ils trouvent des solutions créatives pour éviter que leurs clients prennent le volant après avoir bu.
Dans la région de Saguenay, au bar Le Pub, les conducteurs désignés se voient donner un bracelet spécial. Les serveuses leur servent seulement quelques breuvages sans alcool, incluant quelques consommations gratuites.
En Beauce, le propriétaire d’un bar reconduit personnellement les jeunes chez eux, ou les fait dormir sur des divans à l’arrière de l’établissement.