L’illégalité des sexes et ce même dans les symptômes annonçant un infarctus chez la femme. A vrai dire, il est facile même pour la victime de confondre ces symptômes tellement qu’ils ont l’air anodins.. Une fatigue soudaine, le hoquet etc ..
Nuage
Infarctus : les symptômes que les femmes ignorent
Essoufflement, fatigue, maux d’estomac… Les symptômes de l’infarctus chez la femme ne sont pas les mêmes que chez l’homme. Moins bruyants, moins douloureux, voire parfois inexistants, ils entraînent un diagnostic tardif et dans 55% des cas une issue fatale.
Un essoufflement

Chez la femme, l’infarctus peut être associé à une gêne respiratoire. Ce signe est une conséquence du retentissement de l’infarctus sur le fonctionnement de la pompe cardiaque.
Description : « Souvent, les femmes indiquent comme seuls symptômes d’infarctus du myocarde une difficulté à respirer soudaine et inattendue » explique le Dr Jean-Loup Dervaux, ancien assistant des hôpitaux de Paris. Elles peuvent aussi se sentir essouflée.
Que faire : « Les femmes doivent penser à leur cœur en cas d’essoufflement. Ces difficultés associées à une forte fatigue persistante, peuvent évoquer l’angoisse et orienter le diagnostic à tort vers une anxiété ou une dépression » prévient le Pr Claire Mounier de la FFC. Si vous êtes essouflée sans raison apparente, consultez sans attendre.
Une fatigue inhabituelle

Une fatigue inhabituelle et persistante ne doit pas être négligée. Chez la femme, elle peut être le signe caché d’un infarctus.
Description : « Les femmes peuvent indiquer une grande faiblesse, une fatigue inhabituelle comme symptôme d’infarctus même si c’est plus rare » indique le Dr Jean-Loup Dervaux.
Que faire : Devant toute fatigue qui persiste, surtout s’il y a une hypertension, un surpoids, un peu trop de cholestérol ou un tabagisme, il faut consulter rapidement un médecin. Une femme victime d’une crise cardiaque peut présenter des symptômes cliniques atypiques comme la fatigue, l’anxiété, des troubles gastriques, des palpitations, une douleur dans le dos ou à l’épaule alors qu’une autre peut les ressentir tous en même temps. Dans le doute, on consulte !
Hoquet, éructations, douleurs dans l’estomac…

« Les femmes doivent se méfier des symptômes pris à tort pour des problèmes digestifs » prévient le Pr Claire Mounier Vehier, cardiologue et médecin vasculaire au CHRU de Lille, 1ère vice-présidente de la FFC. Ils peuvent parfois cacher un véritable infarctus du myocarde.
Description : Hoquet et éructations (parfois incessantes), nausées, vomissements, sueurs, douleurs dans le creux de l’estomac… font parties des signes digestifs pouvant évoquer un infarctus.
Que faire : En présence de ces signes, mieux vaut consulter un médecin surtout si vous avez des facteurs de risque cardio-vasculaires connus. Sachez que quand une femme ne se sent pas bien et présente un symptôme d’infarctus, son entourage met en moyenne une heure de plus que pour un homme avant d’appeler le numéro d’urgence. Une fois arrivée aux urgences, il y a encore en moyenne une heure de retard avant une prise en charge par un cardiologue.
La douleur dans la poitrine

Chez l’homme, la douleur dans la poitrine va faire penser rapidement à l’infarctus. Chez la femme, le symptôme est souvent moins net.
Description : La douleur se situe dans la poitrine, en arrière du sternum. Elle est intense, serre « comme un étau », oppresse, peut se propager au cou, à la mâchoire, au bras gauche ou aux deux bras, et parfois vers le dos ou le ventre. Et surtout, elle ne passe pas. La douleur de l’infarctus survient souvent au repos, la nuit ou le matin.
Que faire : Toute douleur dans la poitrine persistant plus de 30 minutes est suspecte et nécessite l’appel du 15 (911 en Amérique). Le médecin régulateur du SAMU saura guider la prise en charge. Il n’y a jamais d’appel inutile en prévention !
A savoir : Chez la femme, la douleur peut être tronquée, uniquement une lourdeur dans le bras, une douleur à l’épaule, un point de coté, une douleur dans le dos, une gêne dans la machoire. Toutefois, la douleur thoracique reste, même atypique, le signe d’alerte le plus fréquent d’infarctus du myocarde.
Des infarctus sans symptômes chez la femme diabétique

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’infarctus* est parfois asymptomatique. En clair, pas de douleur, pas de gêne respiratoire, pas d’angoisse, pas de malaise.
« C’est plus particulièrement le cas chez les femmes diabétiques, précise le Dr Jean-Loup Dervaux. L’infarctus est découvert à l’occasion d’un électrocardiogramme « systématique » par exemple lors d’un bilan de santé. »
*Arrêt total de la circulation sanguine dans une partie du muscle cardiaque.
Pour elles, c’est plus dur de s’en remettre !

Les femmes sont pénalisées par le diagnostic souvent tardif de leur infarctus.
Or, « la rapidité de prise en charge reste déterminante pour les chances de survie et de bon rétablissement » rappelle le Dr Nathalie Assez, médecin urgentiste au Samu au CHRU de Lille.
Les femmes ont plus de risques de décéder ou de refaire un accident cardiovasculaire dans l’année qui suit leur infarctus, comparativement aux hommes.
Notamment, parce qu’elles sont moins bien traitées et moins nombreuses à suivre un programme de réadaptation cardiaque. Ce programme de réadaptation est recommandé notamment quand l’infarctus a nécessité une chirurgie cardiaque ou une angioplastie coronaire. Il se compose d’exercices physiques progressifs pour rée-ntrainer le muscle cardiaque et de séances d’éducation thérapeutique. Participer à un tel programme permet de diminuer de moitié le risque de récidive d’infarctus avec de nouveaux réflexes d’hygiène de vie.
A noter : La FFC avec ses clubs Cœur et Santé propose des remises en forme physique en groupe, avec des moniteurs diplômés. Elle vous propose aussi de tester vos facteurs de risque avec le test « J’aime mon coeur », téléchargeable gratuitement sur l’application Cardio info (tablettes et smart phones) ou en allant sur le site www.fedecardio.org. Vous bénéficierez ensuite d’un coaching cardiovasculaire personnalisé.
Sources
– Fédération française de cardiologie, brochure Cœur, artères et femmes : www.fedecardio.org
– Fondation cœur et artères
– Infarctus et maladies cardio-vasculaires chez la femme, Dr Jean-Loup Dervaux, Editions Dangles, 2009
Publié par Aurélie Blaize, journaliste santé et validé par Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue et médecin vasculaire au CHRU de Lille
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