Déjà que le navet est un légume mal aimé, il semble qu’il soit depuis longtemps exprimer la nullité de quelque chose
Nuage
Un navet !
Un mauvais tableau ! (ancien)
Un mauvais spectacle / film !
Ce terme n’est pas vraiment une expression, mais comme il mérite qu’on s’y attarde un peu quand même…
Pourquoi ce légume (peu engageant et au goût fade, certes) est-il devenu le symbole d’une oeuvre complètement ratée ?
Selon certains, c’est au XIIIe siècle qu’il faut remonter, puisqu’à cette époque, le mot était déjà employé au figuré pour indiquer une valeur de nullité ou minime, peut-être parce que c’était un légume extrêmement répandu et au coût très faible.
Ce sens ne s’est ensuite jamais complètement perdu (« des naveaulx ! » -variante du mot ‘navet’- était au XVIe siècle une expression de refus, comme « des nèfles ! » ou notre « que dalle ! » aujourd’hui[1]), et c’est au milieu du XIXe siècle qu’un mauvais tableau est alors affublé du nom de ‘navet’, avant que ce terme soit transposé aux pièces de théâtre et aux films.
Duneton donne une autre explication qui n’est pas incompatible avec la précédente, au moins pour l’usage de la dénomination à partir du XIXe.
À Rome, dans le jardin du Belvédère, se trouve depuis longtemps une statue antique d’Apollon, longtemps considérée comme un symbole de la perfection.
Mais à la fin du XVIIIe siècle, les jeunes artistes français qui passaient là-bas n’étaient pas complètement d’accord avec cette perception de la haute qualité de l’oeuvre et la surnommaient « le navet épluché » en raison de sa blancheur et de la forme allongée et lisse des membres sans musculature apparente.
Cette statue ayant été transférée à Paris par Napoléon en 1798 (mais elle est retournée à Rome depuis), la moquerie l’accompagna et le terme péjoratif finit par s’étendre, au milieu du XIXe, aux tableaux mal dessinés ou mal peints.
Et lorsque le cinématographe prit de l’ampleur, c’est assez naturellement que le ‘navet’ désigna des films bâclés, sans intérêt ou ne répondant pas aux attentes des spectateurs
[1] Et les bretons facétieux qui ne comprenaient pas cette expression posaient toujours la question « Quels naveaulx ? » devenue ensuite « Qué navo ? » (tout comme en Espagne, on dit « Qué rideaux ? »), puis… Ah ?! On me signale en régie que le ‘kenavo’ breton ne vient pas de là. Bon tant pis !
Je ne savais pas. Merci
heu kenavo ? caniveau ? lol
non non kenavo kenavo
bref le navet moi le gout je peux pas, par contre j’en met tout le temps dans mes legumes a cuisson, cela donne du bon gout,
tu vois je suis bizarre,
moi je n’aime pas le navet cuit .. mais cru j’aime bien
J’aime bien les navets, cuit bien sûr.
Demat Julie lol