ADOLESCENTS | DPJ : Seuls au monde


Il y a déjà eu un reportage, il y a quelques années sur les jeunes adultes qui quittent la DPJ sans aucune ressources a leur 18 ans .. C’est enfants que personne ne voulait ont du vivre de famille d’accueil a famille d’accueil ou dans des centres jeunesses .. se retrouvent a 18 ans sans autonomie …
Nuage

 

ADOLESCENTS | DPJ : Seuls au monde

 

Seuls au monde

PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, SARAH-MAUDE LEFEBVRE √

Grâce à son éducatrice, Raphaël a réussi à se trouver un appartement où il déménagera, dans quelques jours, à sa sortie de la DP

L’organisme doit continuer à s’occuper de jeunes après leurs 18 ans

SARAH-MAUDE LEFEBVRE
JOURNAL DE MONTRÉAL

Le nombre de jeunes qui quittent la DPJ pour ensuite sombrer dans la prostitution ou se retrouver à la rue est si élevé qu’on les encadre maintenant même après leurs 18 ans.

«Moi, c’était clair dans ma tête qu’à mes 18 ans, je sortais avec mes deux sacs de poubelle pour m’en aller directement dans la rue.»

Raphaël (nom fictif) est «seul au monde». Hébergé en centre jeunesse depuis sa petite enfance, il redoutait fort l’arrivée de sa majorité, persuadé qu’une vie d’itinérance l’attendait.

Des cas comme celui de Raphaël, l’Association des centres jeunesse du Québec en a vu beaucoup. C’est d’ailleurs pourquoi le Programme qualification des jeunes (PQJ) a vu le jour, en 2008, pour épauler jusqu’à 19 ans les jeunes qui se retrouvent complètement seuls à leur sortie de la DPJ.

Payer de sa poche pour des jeunes

Le Journal a rencontré Raphaël un mois jour pour jour avant ses 18 ans, dans son petit logement au sous-sol d’une ressource d’hébergement communautaire.

C’est son éducatrice, Louise Cyr, qui l’a aidé à trouver un endroit où vivre à peu de frais.

«On a fait le tour des organismes communautaires pour son ameublement et on s’organise comme on peut. Les anciens éducateurs de Raphaël lui ont donné beaucoup de choses : une table, des chaises, un micro-ondes. Ma propre fille m’a donné un grille-pain pour que je l’offre à Raphaël», explique Mme Cyr.

Autonomie

Cette dernière lui rend visite plusieurs fois par semaine pour l’aider à développer son autonomie.

«Samedi, je vais rentrer travailler pour cuisiner avec Raphaël des plats qu’il pourra congeler et manger durant la ­semaine.»

«Je lui montre comment faire une épicerie, calculer son budget, cuisiner sans se brûler. Je l’ai fait pratiquer pendant une heure avant qu’il se présente à une entrevue pour un emploi dans une pharmacie», raconte Mme Cyr.

Louise Cyr est la seule personne avec qui Raphaël a des contacts réguliers.

«Je parle encore des fois au père de la famille d’accueil qui m’a hébergé quand j’avais quatre ans, mais c’est tout. Je n’ai pas vraiment d’amis», avoue Raphaël.

Cela fait maintenant plus d’un an que ce dernier se prépare avec son éducatrice à son départ de la DPJ.

«Sans elle, je n’aurais pas su où aller.

À mon centre jeunesse, les trois quarts des garçons stressent beaucoup quand ils réalisent que leur majorité arrive. Mais ils n’osent pas le montrer», lance Raphaël.

«Beaucoup de jeunes sont dans la même situation, renchérit Louise Cyr. Personne ne les attend à leur sortie de la DPJ. Ils sont seuls au monde. Normalement, avec ce programme, on les suit jusqu’à leurs 19 ans, mais personnellement, je suis encore en contact avec beaucoup de ces jeunes.»

Pour Raphaël, c’est une nouvelle vie qui commence, avec tout ce que ça comporte d’espoir et d’embûches.

«J’ai pas grand-chose de rêve dans la vie, confie-t-il. Mais, au moins, pour la première fois de ma vie, j’ai mon chez-nous. C’est déjà un début.»

UN AVENIR SOMBRE

C’est en réalisant qu’une bonne proportion de jeunes de la DPJ se dirigeait vers l’aide sociale que l’Association des centres jeunesse du Québec a décidé de mettre sur un pied un programme pour ces ados qui ont un «avenir sombre».

«Ce ne sont pas tous les jeunes qui quittent la DPJ qui sont vulnérables. Mais certains ont un avenir plus sombre que d’autres et il faut les aider.»

Amélie Morin dirige le Programme qualification des jeunes (PQJ), qui a été instauré dans tous les centres jeunesse du Québec en 2008, et qui a pour but d’épauler les jeunes de la DPJ à leur majorité.

«Selon une étude réalisée à la fin des années 1990, 71 % de nos jeunes qui faisaient une demande à l’aide ­sociale à 18 ans vivaient toujours de cela, 10 ans plus tard», explique Mme Morin.

Pensée magique

Actuellement 500 places sont disponibles pour le PQJ au Québec et 320 devraient être ajoutées d’ici 2014.

«On suit ces jeunes de l’âge de 16 à 19 ans. Notre rôle est de les préparer à la vie courante : trouver un appartement, un emploi, faire son épicerie, etc. S’ils ont un trop grand retard académique, on peut, par exemple, les orienter vers une formation professionnelle», détaille Mme Morin.

«Ces jeunes se retrouvent seuls, sans famille capable de les accueillir. À 18 ans, ils sont dans la période de la pensée magique. Ils pensent que la liberté va régler tous leurs problèmes. L’itinérance, la prostitution ou les gangs de rues peuvent être tentants pour un jeune afin d’assurer sa survie. Nous, on est là pour faire dévier leur trajectoire.»

http://www.journaldemontreal.com

Santé mentale et boissons énergisantes: méchant cocktail


On sait que les boissons énergisantes sont néfastes et que malheureusement nombres d’adolescents y ont recours et que sur le plan physique, les consommateurs risques avoir des effets secondaires indésirables .. mais il semble que en santé mentale, les boissons énergisantes seraient catastrophiques …
Nuage

 

Santé mentale et boissons énergisantes: méchant cocktail

 

Des boissons énergisantes, vendues dans un dépanneur.... (Photo: Bernard Brault, archives La Presse)

Des boissons énergisantes, vendues dans un dépanneur.

PHOTO: BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

DAPHNÉ CAMERON
La Presse

Les boissons énergisantes sont dans la ligne de mire des autorités de santé publique pour leurs effets potentiellement dangereux sur la santé physique. Pire, une consommation excessive de ces boissons pourrait avoir des effets insoupçonnés sur la santé mentale.

Les boissons énergisantes sont contre-indiquées pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes sensibles aux effets de la caféine. Depuis quelques années, des experts commencent à s’inquiéter d’un autre cocktail: la consommation excessive de boissons énergisantes par les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. La recherche est encore embryonnaire mais, sur le terrain, des cliniciens commencent à observer les effets néfastes d’une consommation démesurée de boissons énergisantes chez les personnes plus vulnérables.

Le Dr Jean-Pierre Chiasson, directeur médical de la clinique Nouveau Départ, et Élie Rizkallah, chercheur au département de psychiatrie de l’Université de Montréal, ont commencé à s’intéresser au phénomène lorsqu’ils ont remarqué la popularité des boissons énergisantes chez les toxicomanes. Dans les dernières années, de 30 à 40 de leurs patients souffrant d’une dépendance aux stimulants comme la cocaïne s’étaient tournés vers ces boissons, qui contiennent de la caféine, aussi un stimulant.

Ils ont de plus observé que la consommation excessive de ces boissons avait déclenché des crises chez quelques patients bipolaires.

«Nous avons eu plusieurs patients atteints d’une maladie bipolaire affective qui allaient bien, qui ne prenaient plus de drogue, qui ont commencé à se faire des petits partys de boissons énergétiques et qui sont tombés en manie», raconte le Dr Chiasson, qui a fait état de trois cas l’an dernier dans la revue scientifique Bipolar Disorders.

Didier Jutras-Aswad, psychiatre à l’hôpital Saint-Luc spécialisé en toxicomanie et en santé mentale, a remarqué le même phénomène. Il affirme que la grande majorité des ses patients consomment régulièrement ou ont déjà consommé des boissons énergisantes.

«C’est la nouvelle cigarette! dit-il. On n’a pas encore étudié de grandes cohortes pour établir avec précision la proportion de patients qui pourraient avoir ce comportement, mais un certain nombre d’entre eux utilisent les boissons énergisantes après avoir abandonné la cocaïne, par exemple, un peu comme, à l’époque, des gens se mettaient à fumer beaucoup, car la nicotine a un effet stimulant, mais relativement plus faible.»

En 2010, le Dr Jutras-Aswad a publié dans l’American Journal of Psychiatry l’histoire de l’un des ses patients schizophrènes. L’homme de 43 ans avait démontré des symptômes de paranoïa, de délire religieux et d’agitation après avoir consommé de 8 à 10 canettes de boisson énergisante chaque jour durant deux mois avant son hospitalisation.

«Il s’est présenté avec une décompensation psychotique assez claire, et rien ne pouvait expliquer son état mental sinon les boissons énergisantes, explique-t-il. Pour être stabilisé, le patient avait simplement été hospitalisé et avait arrêté la consommation des boissons énergisantes.»

Ces boissons contiennent plusieurs ingrédients comme de la caféine, du ginkgo, du ginseng, de la taurine, de la vitamine B3 et de la vitamine B6. Dans la plupart des cas, on connaît mal les interactions médicamenteuses avec ces produits.

Celui de la caféine est toutefois très bien documenté, souligne le Dr Patrick Du Souich, professeur et directeur du département de pharmacologie de la faculté de médecine de l’Université de Montréal:

 «En règle générale, la caféine peut augmenter ou diminuer la réponse désirée ou la toxicité des antidépresseurs, des antipsychotiques, des antimaniques, des anxiolytiques, bref, de toute la médication qui peut être utilisée pour traiter les maladies du système nerveux central.»

La dépendance à la caféine, l’une des plus répandues, est bien documentée. Le fait que les boissons énergisantes soient faciles d’accès et désaltérantes pourrait expliquer que les gens en consomment plus d’une dans la journée, alors que c’est souvent contre-indiqué sur l’étiquette.

Signalements à Santé Canada

Santé Canada n’a pas émis de directives précises concernant la consommation de boissons énergisantes par les personnes qui souffrent de maladies psychiatriques. Depuis 2005, l’agence fédérale de santé publique a toutefois recensé quelques cas de Canadiens qui auraient souffert de troubles psychologiques après avoir pris une ou plusieurs boissons énergisantes. Des 86 signalements que l’on trouve dans la base de données en ligne des effets indésirables de Santé Canada (MedEffet Canada), au moins une dizaine de cas concernaient des troubles psychologiques. Ces signalements ont été faits sur une base volontaire par des professionnels de la santé et des citoyens.

Un bref coup d’oeil au registre indique par ailleurs que la consommation de boissons énergisantes pourrait avoir engendré de la paranoïa, de l’anxiété, des symptômes dépressifs, de la dépersonnalisation et même des hallucinations. Un homme de 35 ans qui prenait des antidépresseurs a par exemple dû être hospitalisé pour insomnie et paranoïa en 2005. Dans le mois précédent, il avait bu une canette de Red Bull par jour.

En 2008, un homme de 46 ans qui avait bu huit canettes de Rockstar Energy Drink par jour durant trois mois a souffert de dépression, d’un syndrome de sevrage médicamenteux et de dépendance. En 2011, un jeune homme a été hospitalisé parce qu’il avait eu des idées délirantes et des hallucinations après avoir bu plusieurs canettes de marques différentes.

Récemment, un autre cas a fait les manchettes, celui d’un jeune délinquant de la région de Québec atteint d’un trouble bipolaire qui avait agressé une dame de 65 ans après un accident de la route. Le juge a autorisé sa libération en attente de son procès à la condition qu’il s’engage à ne plus consommer de boissons énergisantes – une première.

«Pour l’instant, ça reste anecdotique, mais c’est probablement dû au fait que c’est très peu questionné par les professionnels de la santé, explique le Dr Jutras-Aswad. Le problème, c’est que c’est relativement nouveau. Les médecins sont habitués de poser des questions sur la consommation de cannabis ou de stimulants, mais la consommation de boissons énergisantes passe sous le radar.»

Nous avons transmis les données citées dans ce reportage à l’Association canadienne des boissons, qui représente l’industrie des boissons énergisantes au Canada.

«Le débat devrait être élargi à toutes les autres sources de caféine, a écrit un porte-parole de l’Association dans un courriel. Il est important de savoir que ce n’est pas parce qu’un ingrédient ou un produit est mentionné dans une déclaration d’effets indésirables que ceci confirme ou implique un lien de causalité entre l’effet et l’ingrédient ou le produit.»

***

Trois morts soupçonnés au Canada

Dans la dernière décennie, Santé Canada a reçu 86 signalements d’effets indésirables liés à la consommation de boissons énergisantes, dont trois cas qui ont possiblement mené à la mort. La relation de cause à effet n’a toutefois pas été établie hors de tout doute dans ces derniers cas.

L’un d’eux, très médiatisé, est celui de Brian Shepherd, adolescent ontarien de 15 ans qui est mort en 2006 après avoir bu un Red Bull lors d’une partie de paintball. Depuis, ses parents sont en croisade pour faire interdire la vente de cette boisson aux mineurs. Dans un autre cas, une personne est morte après avoir combiné alcool et boisson énergisante. Le dernier cas, survenu en 2011, est celui d’un jeune homme de 18 ans qui est mort après avoir consommé quatre canettes de Red Bull en une heure. Avant de mourir, il a souffert de délire et d’hallucinations. Les 86 signalements n’ont toutefois pas nécessairement mené à des enquêtes, a précisé Sean Upton, porte-parole de Santé Canada.

On peut consulter la liste des effets secondaires recensés par Santé Canada dans la base de données en ligne MedEffet Canada. Au nombre des effets indésirables, on cite notamment de l’arythmie, des palpitations, des convulsions, des migraines, des hallucinations et même la cécité. Au Québec, le bureau du coroner n’a jamais ouvert d’enquête sur un décès lié aux boissons énergisantes.

***

Combien de cafés dans une boisson énergisante?

Dans plusieurs cas, les boissons énergisantes vendues au Canada contiennent substantiellement moins de caféine que celles qu’on trouve aux États-Unis, où la réglementation est plus laxiste. De l’autre côté de la frontière, une seule boisson énergisante peut contenir en caféine l’équivalent de cinq cafés, alors que l’étiquetage n’en fait souvent pas mention.

En octobre 2011, Santé Canada a annoncé qu’elle limiterait le taux de caféine dans les boissons énergisantes à 180 mg par canette, soit l’équivalent d’un café moyen. Cette limite ne s’applique toutefois pas aux formats shooter, considérés comme des produits de santé naturels.

L’industrie a jusqu’au 15 décembre pour se plier aux nouvelles normes. À compter du 31 décembre 2013, les fabricants seront par ailleurs obligés d’inscrire sur l’étiquette tous les ingrédients que contiennent les boissons et en quelle quantité, car elles seront désormais considérées comme des aliments. Selon Santé Canada, environ 180 sortes de boisson énergisante en vente au pays contiennent de la caféine.

L’agence de santé publique canadienne est d’avis que les adultes ne devraient pas consommer plus de 400 mg de caféine par jour.

***

Les boissons énergisantes dans la ligne de mire de la FDA

L’agence de santé publique américaine, la Food and Drug Administration (FDA), a entre les mains des rapports selon lesquels la boisson énergisante 5-Hour Energy Shot pourrait être en cause dans la mort de 13 personnes et avoir entraîné des effets secondaires graves chez 30 personnes, notamment des arrêts cardiaques, des convulsions et un avortement spontané. D’autres rapports associent la consommation de la boisson Monster Energy à cinq morts.

http://www.lapresse.ca/