J’imagine le choc des orphelins de Duplessis alors qu’on croyait que beaucoup de dossiers étaient détruit, on parle de numériser ces dossiers … Cela veut dire que beaucoup d’orphelins auraient pu avoir des réponses mais on les a caché la vérité C’est une époque très noir du Québec …
Nuage
225 000 dossiers d’enfants orphelins seront numérisés

Crédit photo : Courtoisie Googles Maps
L’ancien Hôpital général de la Miséricorde, aujourd’hui le Centre hospitalier Jacques-Viger.
Les orphelins de Duplessis croient être en présence de dossiers longtemps crus perdus
Le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance a entrepris de numériser les 225 000 dossiers qui s’empoussiéraient depuis des décennies dans les locaux de l’ancien hôpital de la Miséricorde, là où des milliers d’enfants sont nés avant d’être abandonnés par leur famille. Convaincus que ces documents avaient été détruits, des orphelins de Duplessis ont accueilli avec stupéfaction la nouvelle de l’existence d’un nombre aussi élevé de dossiers.
«Au cours des années, des centaines d’orphelins ont demandé leur acte de naissance et on leur a fait accroire que les dossiers avaient été détruits», a expliqué Lucien Landry, le président du Comité des orphelins de Duplessis victimes d’abus.
L’hôpital de la Miséricorde, situé rue Saint-Hubert, était l’un des plus gros établissements à avoir accueilli des «filles-mères» et des enfants abandonnés. L’hôpital est devenu le Centre hospitalier Jacques-Viger en 1975.
Pour les orphelins, l’existence de 225 000 dossiers s’échelonnant sur une période allant de 1908 à 1974 est une découverte. Mais ce n’en est pas une pour le CSSS Jeanne-Mance.
«Les archives de l’hôpital de la Miséricorde sont sous la responsabilité du CSSS Jeanne-Mance depuis de 2004 lorsqu’a eu lieu la fusion du Centre Jacques-Viger avec d’autres établissements de santé, explique Martine Dubois, coordonnatrice du Service des communications du CSSS Jeanne-Mance. Il n’y a pas de dossiers qui ont été perdus ou qui ont été retrouvés.»
D’ailleurs, ajoute-t-elle, le CSSS traite chaque année environ 200 demandes d’accès à l’information touchant des informations sur les antécédents médicaux, les maladies héréditaires, les attestations de naissance et d’adoption.
Lucien Landry insiste: des centaines d’orphelins ont été induits en erreur lorsqu’ils se sont adressés au Centre jeunesse de Montréal, qui gère les dossiers d’adoption, pour obtenir des renseignements sur leur naissance. Or, c’est le CSSS Jeanne-Mance qui détient les attestations de naissance et d’accouchement. De plus, dans de nombreux cas, les informations permettant de retrouver la bonne personne font défaut.
Pour M. Landry, une telle confusion dans la gestion des dossiers ne devrait pas exister et il réclame du gouvernement du Québec que tous ces documents soient acheminés au bureau du Directeur de l’état civil.
«À Pointe-aux-Trembles, il y avait la crèche Saint-François d’Assise. À Notre-Dame-de-Liesse, à Dorval, il y a encore des dossiers. On voudrait que ce soit l’état civil qui assume cette responsabilité et que tous les dossiers y soient centralisés», dit-il.
Le CSSS Jeanne-Mance a décidé de numériser les 225 000 dossiers afin d’éviter leur détérioration. Mais cette opération ne modifiera pas les procédures de demande d’accès aux documents, précise Martine Dubois:
«Ça va faciliter nos recherches quand on aura des demandes d’accès à l’information.»
La numérisation des documents devrait être terminée à la fin du mois de mai, après quoi, la plupart des dossiers seront détruits.
Il n’a pas été possible de parler à un représentant du Centre jeunesse de Montréal hier.
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