C’est un triste drame qui s’est dérouler en fin de semaine, une fin de semaine qui devait etre une rencontre familiale a fini par 3 drames .. la mort de parents qui se sont noyés pour sauver les enfants
Nuage
Triple noyade «Mes fils, ce sont des héros»

Crédit photo : Gracieuseté
Dominic et Benoit Dassylva
Par Nicolas Saillant | Agence QMI
Pauline Brassard a perdu ses deux fils et une bru lors du drame survenu en fin de semaine sur la rivière Wapishich, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais elle a surtout louangé le courage de ses enfants qui ont sauvé la vie de ses petits-fils.
«Mes garçons étaient toujours ensemble et leurs enfants appartenaient aux deux. Ils se seraient noyés pour leurs neveux autant que pour leurs enfants», a assuré Mme Brassard qui n’a maintenant plus d’enfant.
Deux des petits-enfants de la grand-mère, un garçon de six ans et une fillette de neuf ans, sont maintenant orphelins à la suite de la noyade de leurs parents, Benoît Dassylva et Nathalie Chouinard âgés de 33 et 32 ans. Les trois autres petits-enfants de Pauline Brassard ont perdu leur père Dominic, âgé de 36 ans.
Les trois noyades sont survenues sur la rivière Wapishish à 65 kilomètres au nord de Saint-Fulgence dans une pourvoirie de Mont-Valin.
La famille Dassylva vit des heures difficiles à la suite de la perte de trois de leurs membres, mais les survivants se sont serré les coudes pour arriver à passer à travers l’épreuve. «Depuis que c’est arrivé, nous sommes ensemble chez moi. Si vous saviez comment les enfants sont entourés, c’est incroyable», a raconté la grand-mère, éplorée. Celle-ci réconforte avec une attention particulière le petit garçon de six ans qui a perdu ses parents.
Un récit troublant
Le drame s’est joué dans un remous à quelques mètres en aval du chalet de Benoît Dassylva, un trappeur de profession. Selon sa mère, les adultes se sont tous retrouvés dans cette fausse après avoir dérivé, incapables d’en sortir en raison de la force du courant de fond.
À la demande de l’aîné de la famille, Dominic qui criait alors qu’il était en difficulté dans l’eau, trois enfants de 13 à 9 ans restés sur la terre ferme, ont tiré toutes sortes d’objets flottant, dont des vestes de sauvetage pour aider les gens en difficulté.
«La plus vieille a essayé de couper la chaîne du pédalo avec une hache et la fille de Benoît est allée dans le chalet pour appeler des secours au radio», a poursuit Mme Brassard. C’est finalement le propriétaire de la pourvoirie Wapishish qui a signalé le 911 avant de se rendre aux abords de la rivière, huit kilomètres plus loin.
Pauline Brassard a aussi raconté comment Nathalie Chouinard a sauvé la vie du petit de six ans avant de le remettre à sa belle-sœur qui a nagé jusqu’à elle, après avoir revêtu une veste de flottaison. Mme Chouinard a tout de même réussi à se rendre sur la berge par elle-même avant d’être victime d’un malaise.
«Elle ne s’est pas noyée, c’est son cœur qui a lâché.»
Les bons et les mauvais réflexes
Le président de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins, a dit avoir beaucoup de sympathie pour les parents qui ont perdu la vie en sauvant leurs enfants des eaux d’une rivière en fin de semaine.
S’il n’hésite pas à parler d’un «geste héroïque», M. Hawkins se dit attristé de voir que ceux-ci n’ont pas utilisé la méthode recommandée pour sauver quelqu’un de la noyade.
«Je ne suis pas là pour juger des réflexes des trois parents, mais si on n’a pas été conditionné par une formation au préalable, malheureusement on peut mal réagir.»
Il est essentiel d’utiliser «une extension de portée» comme une veste de sauvetage, une corde ou une branche pour secourir une personne en difficulté, a rappelé le dg de la Société de sauvetage du Québec. En fin de semaine, «une des mamans est allée chercher un gilet de sauvetage et a réussi à sauver l’enfant de six ans. Elle a eu un très bon réflexe.»
Sensibilisation
La Société a d’ailleurs mis sur pied un programme pilote, «Nager pour survivre», dans quelques écoles, qui vise à sensibiliser les enfants sur les risques de noyade et à les «conditionner» sur comment réagir lorsqu’ils tombent involontairement dans l’eau ou qu’ils participent à un sauvetage.
Puisque le plus grand ennemi du nageur, c’est la panique, la Société de sauvetage souhaite étendre son programme à toutes les écoles du Québec.
Des policiers ébranlés
La Sûreté du Québec offre de l’aide psychologique à tous ses policiers lorsqu’un drame vient les ébranler plus personnellement.
Les policiers qui ont repêché les trois noyés en fin de semaine, se sont dits très affectés par le drame. L’agent, Giovanni Grenon a avoué d’ailleurs être passablement touché après avoir travaillé sur cette affaire sans arrêt, pendant près de 24 heures.
C’est ce dernier qui a notamment retrouvé les trois corps de la famille Dassylva, en plus d’avoir la tâche d’annoncer à un père, la mort de ses deux fils.
En cas de détresse, tous les policiers ont accès facilement à de l’aide psychologique, a rappelé Hélène Nepton, de la SQ. Un «débriefing» est toujours fait après une intervention en compagnie du supérieur immédiat des agents. Celui-ci propose d’emblée de l’aide au personnel de la Sûreté du Québec, mais les agents peuvent également consulter un psychologue de leur propre chef.
«Ce n’est pas seulement offert lorsqu’on a un problème sur des événements. Ça peut être aussi pour des problèmes personnels. Les gens qui sont en détresse, ce n’est pas seulement à cause du travail», a ajouté Mme Nepton.
Enquête transférée au coroner
L’enquête de la Sûreté du Québec visant à comprendre les circonstances entourant la noyade des trois adultes, tire à sa fin.
Le rapport d’enquête sera remis au Bureau du coroner du Québec d’ici les prochains jours pour donner suite à l’enquête policière.
«Toutes les personnes ont été rencontrées, il reste à rédiger le rapport avant de le remettre au coroner», a expliqué Mme Nepton.
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