Je trouve dommage que certains propriétaire de spa ne sont pas plus strict sur la qualité de leur bassins .. Il semble que s’ils veulent garder leur clientèle la qualité doit primer mais non .. on préfère au moins cout et tant pis pour le reste
Nuage
Bains de microbes

© Courtoisie
Personne n’inspecte les spas publics, malgré les risques pour la santé.
Par Rémi Nadeau
Malgré les risques pour la santé, le ministère de l’Environnement n’exerce aucun contrôle sur la qualité de l’eau des spas publics, se fiant uniquement à la bonne foi des exploitants.
Après avoir prélevé des échantillons dans 95 établissements au Québec en 2008, l’Institut national de santé publique avait détecté des bactéries dans 51 % des spas et retrouvé des concentrations préoccupantes dans 25 % des bassins.
Pas d’inspecteurs
Depuis, le ministère de la Santé rappelle sans cesse que ces spas, lorsque mal entretenus, peuvent devenir propices à la transmission de maladies infectieuses, considérant qu’ils sont des bassins de petit volume d’eau plutôt chaude fréquentés par plusieurs personnes.
Pourtant, le ministère de l’Environnement, responsable de l’application du Règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels, ne dispose d’aucune équipe d’inspecteurs, n’effectue aucun prélèvement ni autre mesure de contrôle des établissements.
«La responsabilité du respect du règlement repose complètement sur les exploitants, c’est à eux que revient l’obligation d’offrir à leur clientèle une eau de baignade sécuritaire, salubre et stable», affirme le directeur de l’analyse et de l’expertise du ministère, Pierre Robert.
Aucun suivi
Le propriétaire d’un spa public peut donc tricher sur les résultats de ses analyses, ou encore négliger de suivre les règles édictées, reconnaît le fonctionnaire.
«Quelqu’un pourrait inscrire de fausses données dans son registre, personne ne va le savoir, mais je ne vois pas l’intérêt de faire ça», a-t-il dit, soutenant que «le contrôle, ce n’est pas une panacée».
Pierre Robert croit aussi que les consommateurs doivent eux-mêmes se montrer vigilants avant de se tremper l’orteil dans un bassin public.
«Si le consommateur veut le faire, le contrôle, il va demander au responsable du bassin de lui montrer son registre, et s’il n’est pas satisfait, il peut porter plainte au ministère.»
Incidemment, le ministère a adopté la réglementation sur la qualité de l’eau en janvier 2007, après qu’un reportage de TVA et du Journalait révélé que plusieurs piscines publiques de la région de Montréal n’offraient pas une eau de qualité adéquate.
La législation exige que les exploitants de spas respectent certaines concentrations de chlore, un niveau de pH, qu’ils effectuent des analyses quotidiennes, assurent une recirculation minimale de l’eau des bassins toutes les 30 minutes, des vidanges périodiques ainsi qu’un nettoyage complet au moins une fois par semaine.
Règles suffisantes?
Au ministère de l’Environnement, on juge que l’adoption de règles, même sans processus d’encadrement, est suffisante pour rassurer le public.
«Les exploitants doivent faire des analyses quotidiennement, tenir un registre et le mettre à la disposition des baigneurs. Moi, je pense qu’on prend tous les moyens pour s’assurer que l’on ait une eau de qualité», a résumé le directeur de l’analyse et de l’expertise, Pierre Robert.
Impacts possibles sur la santé
Lorsque mal entretenus, les spas peuvent devenir des bassins d’eau propices à une croissance microbiologique très diversifiée. Cette croissance microbiologique peut avoir des impacts sur la santé, au niveau cutané (folliculite), des muqueuses, des yeux (conjonctivite), des oreilles (otite), mais aussi au niveau du système respiratoire.
Source: ministère de la santé et des services sociaux,
«pour une baignade saine dans un bain à remous public»
Plaidoyer pour une certification obligatoire
La seule association regroupant des spas publics certifiés au Québec craint que des promoteurs peu scrupuleux nuisent à l’industrie en négligeant de se conformer aux règles.
Pour l’Alliance Spas relais-santé, il ne fait pas de doute que certains spas ne rencontrent pas les standards de qualité nécessaires à ce type d’établissement et profitent du manque de contrôle du ministère de l’Environnement.
«Quand vous allez dans un spa, qu’il y a une couleur qui n’est pas tout à fait la bonne, et qu’il y a de la mousse qui n’est pas supposée être là, les constats se font d’eux-mêmes», a déclaré au Journal la présidente-directrice générale, Lucie Brosseau.
Pour sa part, l’alliance exige de ses membres qu’ils assurent la présence d’un employé ayant reçu la formation reconnue pour effectuer les tests d’eau dans les bassins à chaque quart de travail.
«Il faut que cette personne sache ce qu’elle fait parce que quand il y a 400 personnes qui passent dans un bassin d’eau dans une journée, vous devez être sûrs que vous allez relaxer dans une eau de qualité», a illustré Mme Brosseau.
Analyses et visiteurs mystères
L’alliance dépêche un spécialiste effectuer des analyses et s’assurer de la bonne tenue d’un registre chaque année chez ses membres, en plus de visiteurs mystères pour contrôler la qualité des services. Il en coûte 7 000 $ annuellement pour recevoir la certification de l’association qui regroupe seulement 25 spas publics, sur un total d’environ 250 dans la province.
Mme Brosseau estime que le ministère du Tourisme devrait rendre obligatoire un tel processus de certification pour tous afin d’éviter qu’une éventuelle controverse ne ternisse la réputation de l’industrie.
«C’est une industrie en pleine expansion, qui a explosé au cours des dernières années. C’est pour ça que nous nous sommes dotés d’une norme, pour qu’il n’y ait pas n’importe quoi sur le marché, mais la norme est sur une base volontaire», a-t-elle conclu.
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