C’est une responsabilité civile que de déclarer des informations qui pourraient être utile a une enquête de police … mais étant tous humain, la peur peut devenir un facteur important qui fait régner le silence .. Ce nouveau site qui a été mit en ligne en début d’août a pour but d’informer, de se souvenir que certains dossiers n’ont pas été élucider .. et pourtant un crime quel qu’il soit ne devrait jamais rester impuni
Nuage
Nouveau site de crimes non résolus

«On se sentait oubliés»
Crédit photo : Christine Bouthillier, Journal de Montréal
Par Christine Bouthillier | Le Journal de Montréal
Le lancement d’un site visant à élucider des crimes non résolus, la semaine dernière, redonne espoir à la famille d’Hélène Monast, dont le meurtre n’a toujours pas été élucidé 34 ans plus tard.
«En 34 ans, à part les circonstances de sa mort, la police ne nous a jamais donné d’autres détails, pour ne pas nuire à l’enquête. On se sentait bien oubliés», confie Nicole Monast, soeur d’Hélène.
Le corps d’Hélène Monast a été retrouvé le 11 septembre 1977 au matin dans un parc du Canal-de-Chambly. Elle était nue et avait été étranglée.
La veille, son frère Yves l’avait déposée tout près pour qu’elle puisse célébrer son 18e anniversaire chez sa marraine. Elle ne s’est jamais rendue à destination et n’est jamais revenue à la maison.
«Tous les jours depuis 34 ans, il y a quelque chose qui nous y fait penser. On voit beaucoup d’histoires semblables dans les journaux. En tant que femme, j’ai perdu ma confiance en moi à ce moment», raconte Nicole Monast.
«Quand elle est morte, mon père est mort aussi. Il a perdu son emploi, se levait la nuit, cherchait le meurtrier. Il est même allé consulter des voyantes. Il en parle encore tous les jours», confie Yves Monast.
L’espoir
La famille se réjouit du lancement, le 3 août dernier, du site de crimes non résolus de la Sûreté du Québec (SQ).
«C’est le rêve de tout le monde qui perd un être cher de retrouver l’assassin, de comprendre pourquoi», souffle Lise Bergeron, mère de la disparue.
Les proches n’ont jamais perdu espoir d’élucider ce mystère.
«Quelqu’un sait quelque chose. Quand tu commets un meurtre, ton comportement change, tu as ça sur la conscience, croit Nicole. Si quelqu’un veut la soulager, ça va nous faire plaisir ! Le fait que les appels soient confidentiels va encourager les gens à parler», dit-elle.
C’est précisément là-dessus que mise la SQ.
"Le site va susciter l’intérêt pour ces dossiers. Il y a une volonté de la population de collaborer aux enquêtes ", mentionne Daniel Thibaudeau, porte-parole de la SQ.
Populaire
Depuis son lancement, le site a reçu pas moins de 30 000 visiteurs, qui vont en moyenne visionner neuf des douze cas non résolus qui y figurent.
"Nous avons eu beaucoup de succès avec notre site des criminels les plus recherchés. Nous en avons retrouvé 21 sur 30 et dans les deux tiers des cas, l’information venait du public", indique M. Thibaudeau.
Le site Web est la suite logique de la création, en 2004, d’une équipe d’enquêteurs travaillant sur les dossiers non résolus.
De nouvelles avancées techniques contribuent également à la progression de ces enquêtes.
«Ces nouvelles technologies pourront donner de nouvelles pistes et les nouveaux enquêteurs voient ça d’un autre oeil», commente Yves Monast.
L’adresse du nouveau site est le
www.crimesnonresolus.com
La SQ compte 600 crimes non résolus depuis les années 1960. Une dizaine s’ajoute chaque année. Elle réussit à résoudre de 75 % à 80 % d’entre eux.
L’organisation entend éventuellement intégrer tous les cas non résolus à son site Web. Les douze qui y figurent actuellement ont été choisis en fonction de leurs chances d’être élucidés, évaluées selon des critères circonstanciels et technologiques.
Les cas non résolus de la SQ
600 cas non résolus depuis les années 1960.
10-12cas s’ajoutent chaque année.
75-80 % des cas finissent par être élucidés.
30 000 visiteurs sur le site des crimes non résolus depuis son lancement.
9 cas sont visionnés en moyenne par les visiteurs.
21 des 30 criminels les plus recherchés ont été trouvés grâce à un site semblable.
2 fois sur trois, l’information provenait du public.
200$ est le coût annuel d’entretien du site.
http://tvanouvelles.ca