Vous avez surement entendu parler du dédommagement d’air Canada a fait pour ne pas avoir servir des personnes en français .. Sur le web, un petit groupe de personnes en a profiter pour exprimer des hostilité envers ce jugement de non respect du bilinguisme … je trouve aberrant que certains anglais soient aussi grossiers envers cette loi car de toute façon c’est une priorité au pays surtout des services tel que les aéroports .. Quand je vais magasiner a Ottawa, je devrais m’attendre d,être servie en français mais je fais la part des choses en étant toujours avec quelqu’un qui parle anglais… sauf qu’à certains endroit ca demeure quand même une priorité … que dire quand ici au Québec on se fait servir en anglais ca c’est vraiment aberrant mais la encore je suis moins pointilleuse comme a mon dépanneur elle fait au moins des efforts pour me répondre en français alors que d’autres pas du tout

Tempête linguistique au Canada anglais

Michel et Lynda Thibodeau, un couple d’Orléans, subissent la foudre des consommateurs et des médias anglophones depuis que la Cour fédérale leur a accordé 12 000 $ en dédommagement après qu’ils eurent déposé une plainte pour dénoncer le manque de service en français sur des vols la société aérienne Jazz, un transporteur contractuel d’Air Canada.
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Philippe Orfali
Le Droit
Une énième poursuite contre Air Canada pour avoir bafoué la Loi fédérale sur les langues officielles. Il n’en fallait pas plus pour que, sur Internet, dans les journaux et sur les ondes de chaînes télés et radios anglophones, les commentateurs se déchaînent contre les Canadiens français et le Québec.
En début de semaine, Michel et Lynda Thibodeau, deux résidents d’Orléans, ont obtenu de la Cour fédérale 12 000 $ en dédommagement.
Le motif : Air Canada a manqué à ses obligations lors de trois vols empruntés par le couple en 2009, entre Toronto et Atlanta et entre Toronto et Charlotte, ainsi qu’à une reprise à l’aéroport de Toronto.
Il s’agissait de trajets pour lesquels la clientèle francophone était assez nombreuse pour justifier un service bilingue, selon les normes établies par Ottawa. Et, en tant qu’ancienne société d’État, Air Canada a toujours l’obligation d’offrir ses services en anglais et en français.
Pourtant, dans les tribunes médiatiques anglophones, le message, retentissant, est tout autre.
« C’est à cause d’eux qu’à chaque arrêt dans l’autobus à Ottawa, le matin, j’entends le nom de la station dans les deux langues. Savez-vous à quel point c’est énervant ? », s’indigne la journaliste (québécoise) Brigitte Pellerin, sur les ondes de Sun TV News, rappelant que M. Thibodeau avait également poursuivi OC Transpo pour son système d’appel d’arrêts défaillant. « Où est leur gros bon sens ? »
« Ce sont des gens comme lui qui font en sorte que les relations (avec les francophones) sont tendues », renchérit sa collègue Pat Bolland.
Les opinions de l’éditorialiste de Sun Media, Peter Worthington, sont dans la même veine.
Mais c’est surtout sur le Web, par exemple sur le site du quotidien torontois The Globe and Mail que des individus, profitant de l’anonymat d’Internet, expriment leur hargne contre les Thibodeau et, de façon plus globale, contre la Loi sur les langues officielles, un texte pourtant adopté il y a plus de 40 ans.
« Ce jugement ne prouve rien, sauf que ces "francophones professionnels" sont des trous de c…, indique un certain NormalPlumber. Pourquoi fait-on preuve de discrimination à l’égard d’Air Canada ? Les autres compagnies aériennes n’ont pas à gaspiller d’argent pour servir ceux qui parlent français ! »
L’histoire n’est pas sans rappeler le cas du jeune Ron Kenkel, d’Orléans, qui s’attaquait, sur YouTube, aux noms français de rue de son quartier. Le titre de la vidéo : « French People, Go Back To Your Province ». L’extrait avait été vu des centaines de milliers de fois avant son retrait du Web.
Une minorité… bruyante
Loin de représenter l’opinion de la majorité, des commentaires de la sorte sont l’oeuvre d’une infime minorité de la population, qui sait toutefois se faire entendre, estime le professeur Pierre Anctil de l’Université d’Ottawa.
« Les études et les sondages le démontrent, la grande majorité des Canadiens, qu’ils soient francophones ou anglophones, acceptent et soutiennent le bilinguisme officiel, du moins de manière formelle », explique l’ancien directeur du programme d’études canadiennes-françaises à l’Université McGill.
« Sur les sites Web, souvent, on trouve le pire. C’est ça le problème. On donne une tribune anonyme et gratuite à des gens qui sont frustrés, pas nécessairement les plus instruits. Cela demeure des prises de vue très marginales. »
M. Anctil souligne que ce type de commentaire est pratiquement absent du paysage politique canadien, et qu’aucun politicien sérieux n’ose, de nos jours, remettre en question une telle loi, dont la portée a été confirmée plus d’une fois devant les tribunaux.
Michel Thibodeau, lui, tente de voir les choses avec philosophie.
« Je ne comprends toujours pas pourquoi les gens se fâchent. Je n’enlève rien aux anglophones. Je demande simplement que l’on respecte mes droits. »
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