C’est un drame que nous verrons probablement de plus en plus … et pas juste chez les immigrés mais aussi ceux qui ont souche au pays ..

Solitude des aînés Enfermée deux jours avec le cadavre de son mari
Enfermée deux jours avec le cadavre de son mari
Crédit photo : TVA Nouvelles
Une septuagénaire de l’arrondissement LaSalle, à Montréal, a passé deux jours en présence du cadavre de son mari. Une nouvelle histoire qui démontre bien la solitude et la détresse de certains aînés.
Immigrants italiens, Giovanni Rotti et sa femme, Angela, vivaient dans leur résidence de l’arrondissement de Lasalle depuis plusieurs décennies.
Tous deux étaient aux prises avec de graves problèmes de santé. M. Rotti, 86 ans, souffrait de problèmes cardiaques; sa femme, âgée de 72 ans, de dépression majeure.
Le 30 juin dernier, l’octogénaire a été victime d’une crise cardiaque. Or, isolée, confuse, désorientée, sa femme n’a pas su comment réagir. Elle est demeurée deux jours en présence du cadavre de son mari. Ce sont finalement des voisins, inquiets de ne plus avoir de nouvelles de M. Rotti, qui ont contacté les policiers.
«On était très tristes quand on a appris ça, quand on a vu les gens arriver. Surtout qu’on a su qu’il était là, longtemps, sans que personne n’intervienne (auprès de lui)», a confié une voisine du couple à TVA Nouvelles.
Isolement
Le couple Rotti vivait replié sur lui-même, sans famille immédiate. Celle-ci habite à l’extérieur du pays. Il ne bénéficiait également d’aucun suivi médical du CLSC de son quartier car, selon nos informations, il refusait d’obtenir de l’aide.
Par ailleurs, toujours selon une voisine, les deux aînés n’avaient pas d’amis, ils ne recevaient aucune visite.
«C’était surtout avec le voisin d’à côté à qui il parlait souvent. La madame, on ne l’a jamais vue», a-t-elle indiqué.
Selon Maria Montejo, de l’organisme Échange de services de LaSalle, l’histoire du couple Rotti reflète une certaine réalité du quartier, composé de plusieurs immigrants: ils sont plus souvent réticents à recevoir des services d’aide.
«Peut-être que c’est pas parce qu’elle (Mme Rotti) ne veut pas, mais parce qu’elle n’arrive pas à comprendre ce que sont les services», a expliqué Mme Montejo.
«Les enfants sont à l’extérieur. Donc, les grands-parents, les parents se retrouvent seuls, isolés et ils n’ont pas toujours le réflexe de s’adresser à leur communauté», a-t-elle déploré.
Ligne d’aide sans frais
Pour Luc Vallerand, directeur général de l’Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics (AQRP), le cas Rotti constitue «un drame pour la société».
«On est toujours déçus et surpris de voir qu’il y a encore des gens qui vivent seuls au point de décéder et ne pas demander d’aide, ou que personne ne s’est préoccupé de cette personne-là».
Afin de venir en aide à la population, l’AQRP met à la disponibilité des citoyens une ligne d’aide sans frais, soit le 1 866-497-1548, qui vise à diriger ceux qui en ressentent le besoin vers diverses ressources.
Mme Angela Rotti n’est dorénavant plus seule. Après le décès de son conjoint, elle a été prise en charge par les services de santé de son quartier.
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