Nous sommes des êtres vivant qui fonctionnent de jours et dorment la nuit … et quand nous faisons le contraire c’est tout le corps qui subit les contre coup

Oiseaux de nuit: attention aux effets secondaires

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Si vous voulez vivre en meilleure santé et être de meilleure humeur, couchez-vous tôt… c’est la science qui vous le recommande!
Notre corps a été conçu pour se reposer lorsque la nuit est tombée; dormir pendant la journée ou faire varier son cycle de sommeil bouleverse notre organisme et nous empêche de profiter d’un sommeil réparateur. Repousser notre heure de coucher occasionnellement ne représente pas un gros risque, mais, de nos jours, l’éclairage artificiel, la télévision, l’internet, entre autres, nous gardent éveillés. Pour certains, se coucher aux petites heures devient une habitude… malsaine.
Un sommeil réparateur: dormir par «segments»
Il est difficile d’évaluer, dans nos temps modernes, à quel point la technologie a pu modifier nos habitudes de sommeil. Pour mieux le comprendre, l’historien Roger Ekirch nous décrit, dans At Day’s Close: Night in Times Past (2006), la manière dont les Occidentaux de l’ère préindustrielle vivaient la nuit. Il était commun de s’endormir autour de neuf ou dix heures, de se réveiller un peu après minuit (et de profiter de ce premier éveil pour fumer, parler avec son voisin ou encore avoir des relations sexuelles) avant de se rendormir pour quelques heures.
Afin de vérifier les bienfaits de ce «sommeil segmenté», des chercheurs de la National Institute of Mental Health aux États-Unis ont reproduit des nuits sans lumières pour arriver au constat suivant: au bout de quelques jours, les participants dormaient par segments, et, lors de leur premier éveil, leur niveau de prolactine, une hormone créant un sentiment de bien-être, était très élevé. Notre rythme de vie moderne viendrait donc perturber le cycle naturel du sommeil chez l’homme.
Des risques pour la santé
Faire la fête toute la nuit peut entraîner des conséquences
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En effet, selon les recherches du chronobiologiste Charles A. Czeisler, de l’Université Harvard, la lumière aurait une influence sur le niveau de mélatonine, une hormone du cerveau servant à régulariser notre horloge interne. Une exposition prolongée à un éclairage artificiel viendrait donc déséquilibrez notre cycle de sommeil. D’ailleurs, se coucher aux petites heures n’aiderait pas non plus: dès le matin, notre corps doit se battre contre les distractions extérieures pour nous garder endormi au lieu de profiter d’un sommeil réparateur.
Ce qui est alarmant, c’est qu’un sommeil perturbé et retardé perd non seulement ses bienfaits, mais a des conséquences plutôt graves sur la santé des gens. En 2009, une étude présentée au American College of Cardiology dévoilait que les hommes qui se couchaient après minuit, comparativement à ceux qui se couchaient avant minuit, étaient plus à risque de souffrir d’une maladie cardio-vasculaire, même s’ils dormaient plus de sept heures consécutives.
Au-delà de ces risques de maladies, le système artériel des oiseaux de nuit, selon cette étude, serait, en moyenne, plus endommagé que celui des lève-tôt.
Dormir tard causerait un stress supplémentaire sur le corps et l’empêcherait et de régénérer adéquatement les cellules et de reposer suffisamment les organes. Même son de cloche chez plusieurs autres équipes de recherche tant aux États-Unis, au Canada, qu’au Japon.
Mal dormir rend dépressif
Le psychiatre Ian A. Cook, de l’Université de la Californie, signale que la moindre variation dans le cycle de sommeil peut avoir un impact sur l’humeur d’une personne. Le moral d’une personne est donc affecté par un cycle de sommeil déréglé. Une étude révélatrice, publiée dans Psychiatry and Clinical Neurosciences, exprime bien ce problème.
On a questionné deux cents personnes, sans historique de problèmes psychologiques et choisies au hasard, sur leurs habitudes de sommeil et sur leurs symptômes de dépression. Résultats plutôt alarmants: les oiseaux de nuit étaient trois fois plus susceptibles de souffrir d’une dépression que les lève-tôt, et cinq fois plus à risque, par rapport aux personnes se couchant à une heure intermédiaire, que leurs symptômes de dépression soient sévères.
Donc, si vous voulez vivre en meilleure santé et être de meilleure humeur, couchez-vous tôt… c’est la science qui vous le recommande!
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