C’est une très belle leçon que nous donne cette herboriste qu’on soit a Montréal ou ailleurs … finissons avec les engrais chimiques et profitons de ce que la nature nous offrent gratuitement comme nos ancêtres faisaient

Montréal: des trésors dans notre pelouse
L’herboriste Anny Schneider
Depuis plusieurs années, l’obtention d’un gazon bien vert et d’une pelouse bien homogène obsède nombreux détenteurs de terrain. Pourtant, cette recherche de la perfection est un stress inutile selon l’herboriste Anny Schneider.
Pour cette passionnée du monde végétal, plutôt que se donner des maux de tête à tenter d’arracher encore et encore les herbes non voulues afin d’obtenir un parterre à en faire rougir les voisins, on devrait plutôt, en tant que société, s’intéresser aux trésors qui y poussent et ce, même en plein cœur du centre-ville de Montréal.
«Pour moi, Montréal est une pharmacie, un garde-manger. C’est un sol très riche et très fertile. Aussi, il y a aussi une grande biodiversité qui est parallèle à la diversité culturelle», lance d’entrée de jeu Mme Schneider rencontrée au beau milieu d’un terrain vague tout juste en bordure de l’entrée nord du pont Jacques-Cartier.
Un endroit où le bruit des camions est envahissant mais où, malgré la pollution, se prélassent de nombreuses plantes aux vertus étonnantes.
De tout n’importe où
Cette friche renferme en son sol, aux dires de l’auteure de plusieurs livres dont Plantes sauvages médicinales et La pharmacie verte, une vingtaine de plantes différentes dont l’Herbe de Sainte-Barbe qui regorge de souffre et de vitamines C. On y retrouve aussi des fleurs de trèfle rose «très bonnes pour drainer les reins et la lymphe».
Selon cette herboriste, ce sont près de trois cents à quatre cents plantes, arbres et arbustes comestibles et aux capacités médicinales qui poussent dans la métropole du Québec. Comme quoi nos pelouses et terrains vagues renferment des richesses vertueuses pour notre santé et ce, gratuitement.
Ignorance
Face à cette conclusion, pourquoi tente-t-on sans relâche de tondre et couper ces «mauvaises herbes» ou herbes envahissantes?
«Un peu par stupidité et méconnaissance, explique-t-elle en citant l’exemple du Lierre terrestre, une plante que l’on retrouve partout. «Ça fait partie des trésors de nos pelouses. D’ailleurs, ça soigne beaucoup de maladies ORL, tout ce qui est nez, gorge et oreilles. C’est aussi un adoucissant et un désinfectant».
En plus, la jolie petite fleur mauve du Lierre terrestre est comestible et peut porter secours à tous ceux qui souffrent d’allergies saisonnières.
Autre exemple de notre ignorance est le mal-aimé et célèbre pissenlit. Cette plante, terreur de l’objectif vert de notre terrain, est bon à la consommation et thérapeutique. La fleur du pissenlit est même recommandée pour contrer la dépression saisonnière.
Cueillir les plantes: comment s’y prendre?
Évidemment, cueillir et concocter les plantes que vous offre votre jardin est une idée alléchante et économique, toutefois, certaines se ressemblent sans posséder les mêmes qualités.
«C’est vrai que l’on peut confondre mais au Québec on retrouve que 5 % des plantes qui sont vraiment toxiques. La plupart sont bénéfiques mais il ne faut pas les confondre!», indique cette Alsacienne qui a fait du Québec son terrain de jeux.
Au Québec, il existe comme ressource la Guilde des herboristes du Québec qui compte 350 membres.
«L’herboriste connaît la plante de la graine à la graine, dans toutes ses manifestations. C’est savoir la cueillir au bon moment et la transformer et la recommander pour le bon malaise», précise Anny Schneider qui avoue que l’herboristerie peut être associée au «charlatanisme», en raison de vieux clichés.
«Il y en a toujours eu des vendeurs de pilules itinérants qui recommandent n’importe quoi pour faire la «piasse»
«Même aujourd’hui, on vend par exemple de l’ortie en capsule à 30 dollars pour 30 capsules… Pour moi, c’est une aberration, alors que l’ortie, ça pousse même en ville et en abondance. Y’a rien de mieux qu’utiliser la plante fraîche».
Et la pollution des grandes villes dans tout ça?
«On survit bien avec l’air pollué, les plantes aussi. Elles aiment le monoxyde de carbone», conclut-elle simplement.
Guilde des herboristes: www.guildedesherboristes.org
Anny Schneider: annyschneider.com
http://fr.canoe.ca