

Michel Poulaert
Peut-on vraiment être indifférent par tant de beauté que la nature a su encore conserver malgré notre insoucianse .. Cette Terre généreuse mais a qui ont l’exploite sans lui donner de repos
Les Montagnes
«C’est désolant dans la mesure où cela démontre à quel point le phénomène de l’intimidation est important au Québec. Mais en même temps, au moins nos jeunes parlent», souligne le directeur des services cliniques, de Jeunesse, J’écoute, Alain Johnson.
Selon ce dernier, l’augmentation des appels et des courriels reçus à son organisme est une conséquence directe de la couverture médiatique accordée à l’intimidation depuis quelques semaines.
«Le fait d’en parler beaucoup donne le courage aux jeunes de prendre la parole et d’aller chercher de l’aide», croit-il.
Une situation exceptionnelle
Jeunesse, J’écoute n’a pas encore compilé les derniers chiffres de fréquentation de ses services. Mais, chose certaine, la situation ne relève pas de l’ordinaire.
«Ça fait cinq ans que je travaille ici et je n’ai jamais vu un flot aussi élevé d’appels sur un même sujet», confie M. Johnson.
Habituellement, les appels et les courriels reliés à l’intimidation représentent 10 % du volume total des demandes, soit environ 43 000 contacts par année.
Des témoignages déchirants
«Je lis tous les jours de véritables appels à l’aide qui me font constater l’urgence qui existe sur le terrain, confie-t-il. Encore ce matin, une fille m’a écrit pour me demander conseil au sujet de son amie qui a attenté à sa vie, après avoir été harcelée par des camarades de classe.
En quatre mois, Jasmin Roy aurait reçu «plusieurs milliers» de témoignages de la part d’adolescents désespérés.
«Je ne suis pas outillé pour aider tous ces jeunes. C’est au gouvernement de réagir. Actuellement, son inertie fait des victimes chaque jour dans les écoles», déplore-t-il.
Ce dernier a rencontré la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, à quelques reprises pour la convaincre d’adopter un plan de lutte à l’homophobie dans les écoles qui comprendrait, entre autres, la mise en place d’une personne-ressource dédiée à l’intimidation dans chaque établissement scolaire.
L’urgence
De son côté, Alain Johnson rappelle à quel point il est important de «faire parler ses ados».
«Les jeunes gardent ce qu’ils vivent longtemps en dedans avant de s’exprimer. Ils communiquent avec nous trop tard, lorsqu’ils sont totalement démunis, en urgence. »
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Des histoires bouleversantes
Le comédien Jasmin Roy reçoit chaque jour des témoignages bouleversants de jeunes victimes d’intimidation, de leurs parents ou de leurs enseignants. En voici quelques extraits.
Pensées suicidaires
«Au secours. Je connais une petite fille de huit ans qui pense au suicide à cause de l’intimidation. On ne sait plus quoi faire… Comment peut-on en arriver là ?»
Une victime facile
«Mon fils est encore au primaire. J’avoue que le secondaire me fait peur, car il est une victime facile pour les agresseurs : seul, manque d’estime de soi, fragile et surtout différent.»
«Je suis certaine que mon fils ne finira pas son secondaire. Il a vraiment hâte que le temps passe et que son cauchemar soit fini.»
Avec une barre de fer
«Ma fille est victime d’intimidation depuis l’enfance. Avant les Fêtes, j’ai été obligée de la faire suivre par des policiers sur le trajet entre la maison et l’école, car des jeunes voulaient la frapper avec une barre de fer.
Le neurochirurgien Léo Cantin montrant la petite pile destinée à être implantée sous la clavicule du patient lors de la délicate opération.
Le Soleil, Erick Labbé
Pierre Pelchat
Le Soleil
(Québec) C’est à vous donner des frissons lorsque le neurochirurgien Léo Cantin de l’hôpital de l’Enfant-Jésus raconte comment est faite l’insertion de petites électrodes dans le cerveau d’un patient souffrant de la maladie de Parkinson.
Comme par magie, en quelques minutes, les tremblements et les raideurs des muscles disparaîtront ou presque. Il s’agit d’une des avancées les plus importantes pour contrôler les symptômes de cette maladie dégénérative.
Sur la table d’opération, le patient n’est pas endormi. Il n’a qu’une anesthésie locale. Pour insérer les électrodes branchées à une pile, deux trous de 13 mm de diamètre sont percés sur le dessus de la tête. Avec de longues aiguilles, deux petits fils métalliques souples avec une électrode à leur extrémité sont glissés lentement dans le cerveau du patient. Avant, une boîte a été placée sur la tête pour avoir des images en trois dimensions du cerveau sur écran. L’opération dure toute une journée
Un GPS dans le cerveau
«On est capable de voir sur ordinateur où va passer l’aiguille pour éviter les cavités de liquide, des artères, des veines, des vaisseaux sanguins et on va droit au but. C’est vraiment un système de GPS dans le cerveau. C’est de la neuronavigation. On dit à l’ordinateur où on veut aller et il donne le chemin», dit le Dr Cantin.
L’intervention chirurgicale est d’une très grande précision. Les électrodes sont placées dans le noyau sous-thalamique, qui est gros comme une petite amande.
«Si tu n’es pas au bon endroit, tu peux provoquer des engourdissements aux bras. Tu peux faire bouger les yeux, les bras sans le vouloir. Des fois, on est obligé de se déplacer de deux millimètres pour être au bon endroit», explique le neurochirurgien.
«On vérifie durant l’opération si les tremblements disparaissent, c’est pour ça qu’il faut que la personne soit éveillée durant l’opération», poursuit-il.
«On règle les symptômes. Ils ne tremblent plus. Ils sont plus rapides dans leurs mouvements. Par contre, pour ceux qui ont des problèmes d’équilibre, l’opération n’a pas apporté de solution.»
Ces nouveaux soins ne sont pas accessibles à tous. Tant que les médicaments font effet, l’option d’une intervention chirurgicale au cerveau n’est pas envisagée. La sélection des patients est très rigoureuse. Seulement de 10 à 15 % des personnes souffrant de la maladie de Parkinson peuvent espérer avoir cette opération.
«Les patients sont évalués en psychologie, en psychiatrie, en ergothérapie, en physiothérapie. C’est une neurologue, la Dre Mélanie Langlois, qui est la vedette là-dedans. Nous [les neurochirurgiens], on est juste techniciens», selon le Dr Cantin.
«Au-dessus de 70, 75 ans, il y a plus de dangers. Le candidat idéal a entre 60 et 70 ans mais on en a opéré à 75. Ça dépend de la condition globale du patient», ajoute-t-il.
L’intervention chirurgicale n’est pas sans risque. «Les patients peuvent en mourir. Ça ne nous est jamais arrivé. Ils peuvent avoir des hémorragies, paralyser, encore une fois on est chanceux mais dans les livres, ça arrive. On a eu des cas d’infection comme dans n’importe quelle opération.»
Depuis cinq ans, plus de 40 patients ont subi cette intervention chirurgicale à l’hôpital de l’Enfant-Jésus. On compte environ 25 000 parkinsoniens au Québec.
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