Il semble que l’intimidation soit un problème planêtaire .. Internet est malheureusement un l’outils préféré pour ces jeunes. Le pire c’est que c’est nos adultes de demain …
Quand la violence des jeunes se déchaîne sur l’internet
L’anonymat du Net désinhibent les jeunes.
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Un site internet où l’on peut s’insulter et tenir des propos racistes suscite de vives inquiétudes en Allemagne depuis qu’une vingtaine de jeunes ont violemment agressé un adolescent, mais les autorités semblent désarmées.
À Berlin, une bande de 20 jeunes a roué de coups un adolescent au point de le laisser inconscient sur le bitume. La victime, touchée à la tête et hospitalisée, était venue s’expliquer avec l’un des agresseurs qui agonisait d’injures sa petite amie sur l’internet. En cause? Le site allemand isharegossip.com où chacun peut, dans l’anonymat le plus total, injurier ses camarades de classe ou tenir des propos xénophobes ou antisémites.
École fermée à cause d’un carnage annoncé
Un lycée d’un quartier résidentiel de Berlin a même dû fermer ses portes durant deux jours après qu’un jeune a annoncé sur le site vouloir venir y commettre un carnage. Créé en début d’année, jepartagedesragots.com, en français, propose un réseau «où tu peux dauber sur ton école, ta fac ou ton bureau». Il dit s’inspirer d’une série américaine, Gossip Girl, dans laquelle une bloggeuse mystérieuse narre les turpitudes de la jeunesse dorée new-yorkaise.
«Qui a le plus long pénis de la classe?», «quelle est la pire des s…?», sont quelques unes des questions les plus fréquemment déposées sur le site où chacun s’exprime sans même devoir s’inscrire. D’autres se font insulter par leur nom: «Michelle Quast est l’une des plus grosses p… de l’école».
«Sale Kurde», «Les Turcs dehors» figurent également parmi les «thèmes» de discussion, répertoriés par établissement scolaire.
L’anonymat désinhibent les jeunes
«Avant les écoliers écrivaient sur le tableau ou sur leur table «le prof est débile» ou «Peter est idiot», explique à l’AFP Klaus Seifried, psychologue scolaire à Berlin.
«Aujourd’hui ils utilisent les médias qui sont à leur disposition, comme l’internet qui exerce sur eux une immense fascination».
«L’anonymat du Net désinhibent les jeunes. Souvent ils n’ont pas l’impression de faire du mal quand ils injurient quelqu’un», renchérit Catarina Katzer, experte des questions de «mobbing». «Ils peuvent insulter quelqu’un sans avoir à le regarder en face», résume M. Seifried.
Difficile de fermer le site
La justice a ouvert une enquête après avoir reçu des plaintes contre le site dont les mentions légales renvoient à une société basée en Lettonie. Mais la dite entreprise ne répond à aucune sollicitation par courriel. Toutes les pistes ont été minutieusement brouillées, selon les enquêteurs.
Le site est hébergé par un serveur suédois, le même que celui de WikiLeaks, a affirmé le propriétaire de isharegossip.com, dans la seule interview qu’il a accordée, sous couvert d’anonymat, à un journal francfortois. Il est donc impossible à fermer d’Allemagne. Le gouvernement a néanmoins décidé qu’il n’apparaîtrait plus dans les moteurs de recherche.
Sur le réseau social Facebook, les appels au boycott se multiplient tandis que parents d’élèves et psychologues s’inquiètent de ce nouveau développement de la cyber-intimidation.
Cyberintimidation
Vidéos, photos prises avec les téléphones portables et téléchargées sur l’internet, sont quelques uns des vecteurs de cette nouvelle forme de harcèlement.
«Avant, cela s’arrêtait à la cour de l’école, aujourd’hui injures et intimidations viennent jusque dans la chambre des enfants et des centaines de milliers de personnes peuvent lire ces attaques», souligne Catarina Katzer.
Pour Klaus Seifried, la lutte contre cette nouvelle forme de violence passe aussi par les parents «qui la plupart du temps ne savent pas ce que leurs enfants regardent sur la Toile».
La Ville de Berlin veut d’ailleurs renforcer la prévention en sensibilisant les parents et a réuni pour cela psychologues et experts autour de ce thème.
«Les jeunes victimes ont honte et s’isolent, les parents doivent les aider par le dialogue à rendre public le harcèlement dont ils sont victimes», selon lui.